- C1
- Finale
- Liverpool-Real Madrid (0-1)
Special K
Il n'a pas marqué en finale ce samedi soir contre Liverpool, mais cette nouvelle victoire en Ligue des champions est avant tout celle de Karim Benzema, auteur de la saison de sa vie et qui aura porté ce collectif sur toute la phase à élimination directe. L'armoire à trophées est bien garnie pour cet exercice, mais elle pourrait maintenant accueillir une dernière distinction. La plus belle de toutes.
Le Twitter de l’Olympique lyonnais a dégainé dès 23h32 : « Bravo pour ta cinquième Ligue des champions… Et pour ton premier Ballon d’or Nueve. » Comment ne pas y penser, tout de suite, au moment où Clément Turpin a sifflé la fin de cette finale, et par le même coup de cette dantesque saison européenne ? Après avoir mené le Real à la victoire en Liga il y a un mois, avec le statut de meilleur buteur (27 pions) et deuxième meilleur passeur décisif (12 offrandes) du championnat, KB9 voit ce soir son Real rafler une quatorzième C1, la huitième depuis 1998, mais surtout la cinquième pour sa pomme de champion : 2014, 2016, 2017, 2018, 2022. Les chiffres font mal à la tête, et cette année, le Gone a fait les choses en grand, dans cette compétition si spéciale qu’il plie pour la première fois sans ses vieux acolytes Cristiano Ronaldo et Sergio Ramos : 15 pions en 12 matchs, trois rencontres seulement lors desquelles il n’a pas marqué, un doublé contre le Chakhtar en poules, un triplé devant Paris, trois autres pions à l’aller contre Chelsea et le but de la qualif’ au retour, trois réalisations en deux matchs – dont celui de la gagne – face à City. La saison de sa vie, à 34 ans.
Bravo pour ta 5e Ligue des champions… et pour ton 1er Ballon d’or Nueve ???Fumier ?#MadeInOL ?? pic.twitter.com/UTbkjCeo3n
— Olympique lyonnais (@OL) May 28, 2022
C’est Marcelo, sans être sorti du banc contre les Reds ni même lors de la double confrontation face à Chelsea au tour précédent, qui a soulevé la douce coupe aux grandes oreilles au bout de la nuit dionysienne. À la place de son avant-centre, qui a pourtant arboré le brassard sur toute la campagne – sauf contre l’Inter où son genou l’avait mis au frigo. Il ne peut pas s’en empêcher : même l’année où KB9 prend toute la lumière sur le terrain et porte littéralement à lui tout seul la Casa Blanca d’un bout à l’autre de la saison, il laisse l’honneur suprême à son coéquipier, de sept mois son aîné. Même le Brésilien le sait : en vérité, c’était au Nueve de la soulever, qu’importe qu’il n’ait pas fait un match absolu sous les projecteurs du Stade de France et que son but juste avant la pause ait été refusé.
Benzema, Karim avec Ballon d’or
Cette campagne est la sienne, cette saison est la sienne. Et si son aura, sa qualité technique, son leadership n’avaient pas été de la partie ce 28 mai, pas sûr qu’Eden Hazard, Mariano Díaz, Gareth Bale ou Luka Jović seraient champions d’Europe ce soir.« Ça fait partie des choses importantes de la vie, a-t-il lâché au micro de Canal+ pendant les célébrations. C’est toujours difficile de gagner les Ligue des champions, mais cette année encore plus. Mais on l’a fait. On la mérite, car on a joué toutes les grosses équipes : Paris, Chelsea, Manchester City, et aujourd’hui Liverpool. Ce n’est pas de la chance, il n’y a aucune chance. Tu peux l’avoir une seule fois la chance, mais pas à chaque fois. On mérite, on n’a jamais rien lâché. Participer, faire gagner mon équipe, terminer meilleur buteur, c’est exceptionnel, mais pour moi, le plus important est de gagner cette cinquième Ligue des champions. »
? « On mérite notre victoire (…) il n’y a aucune chance »? Karim #Benzema après #LIVRMA.#UCLfinal | #LIVRMA▶️ https://t.co/IH2nOcYw4F pic.twitter.com/aAnjsI8aBO
— Canal Football Club (@CanalFootClub) May 28, 2022
En octobre, il y avait déjà eu la Ligue des nations (but en demies, but et homme du match en finale) ; en janvier, la Supercoupe d’Espagne (but et passe dé en demies, but en finale). Les trophées affluent, l’attaquant est central dans chacun d’eux. Reste le Ballon d’or à aller chercher pour couronner le tout, après la quatrième place du classement 2021 : « Si c’est dans un coin de ma tête ? Forcément ! J’ai terminé ma saison, maintenant je vais aller en sélection, mais je pense qu’en club, je ne peux pas faire mieux. On verra ce qui se passe, en tout cas je suis fier de ce que j’ai réussi », explique-t-il. Et Carlo Ancelotti, il en pense quoi ? « Je pense qu’il n’y a pas de discussion », a lâché l’Italien en jouant du sourcil devant la caméra de la chaîne cryptée. Si c’est Carletto qui le dit…
Par Jérémie Baron