- C1
- 8es
- Dortmund-Chelsea (1-0)
Adeyemi, à vitesse grand BvB
Au moment où son équipe commençait à tanguer, Karim Adeyemi est sorti de sa boîte pour inscrire un but extraordinaire dans une confrontation où tout reste à jouer. Pour le BvB, tous les rêves sont désormais permis.
Jude Bellingham, João Félix, Enzo Fernández, Reece James, Mykhaïlo Mudryk, Karim Adeyemi… Ce n’est pas la jeunesse qui manquait ce mercredi soir sur la pelouse du Signal Iduna Park, dans la confrontation entre Dortmund et Chelsea (1-0). Au milieu de tout ce beau monde, c’est le dernier cité qui a finalement tiré son épingle du jeu en passant sa nuit à martyriser une défense des Blues par moments aux abois, mais également incapable de trouver une solution pour éteindre le feu permanent amené par l’international allemand. Surtout, au moment où son équipe commençait à prendre l’eau et que le rapport de force était en train de s’inverser en faveur de Chelsea, celui qui était positionné sur l’aile droite du BvB a fait basculer dans le délire absolu une enceinte toujours aussi exceptionnelle à admirer dans les grands soirs.
🔥🔥 KARIM ADEYEMI N'A PAS VOTRE TEMPS ! QUEL BUT ! 🔥🔥#BVBCHE | #UCL pic.twitter.com/rdV4p47HZ1
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) February 15, 2023
Une action historique mais pas forcément étonnante
Nul doute que cette cavalcade folle lui restera longtemps en tête. À la retombée d’un corner, Karim Adeyemi a tout fait comme un grand : contrôle millimétré, accélération supersonique, élimination de son vis-à-vis nommé Enzo Fernández, contournement de Kepa Arrizabalaga et finition clinique. Et même un petit salto en guise de célébration, sous les yeux de partenaires visiblement impressionnés. « Sublime. Il est tellement en confiance dans ces situations-là, personne ne peut l’arrêter. C’est un atout incroyable », a savouré Bellingham après la partie. L’entraîneur du BvB, Edin Terzić, avait déjà vu tout juste il y a une dizaine de jours, après une victoire des siens face à Fribourg (5-1) dans laquelle Adeyemi avait déjà été buteur : « Fribourg a été obligé de commettre beaucoup de fautes de son côté, puisqu’il a réussi à faire parler sa vitesse. Il a beaucoup amélioré son jeu en transition, il a davantage de confiance quand il reçoit la balle et dans son jeu en une touche. » Dans cette partie, le feu follet était également devenu le joueur le plus rapide de l’histoire de la Bundesliga, ayant été chronométré à 36,65 km/h sur un sprint. Des images qui ne sont peut-être pas arrivées sur le bureau de Graham Potter, qui regrettera longtemps d’avoir laissé un tel poison faire danser son équipe dans l’exercice qu’il préfère.
Le BvB encore en lice sur tous les tableaux
Arrivé l’été dernier en provenance de Salzbourg, Adeyemi a aussi été capable d’endosser un rôle de leader offensif dans une rencontre où Sébastien Haller a bien été muselé, où Julian Brandt n’avait pas beaucoup d’espaces pour influer sur le jeu, et où Jude Bellingham s’est montré plus discret que d’habitude. Le mérite de ce difficile mais précieux succès revient également à Edin Terzić, privé de Youssoufa Moukoko blessé à la cheville, mais qui a su trouver une formule qui fonctionne et s’est offert un septième succès de rang toutes compétitions confondues. « En fin de match, on a surtout défendu notre but et on a eu de la chance d’avoir notre gardien. On a besoin de garder le ballon plus longtemps. En première période, on a réussi à bien combiner. Il y a eu de bonnes choses, et la plus importante, c’est de l’avoir emporté », a souri le pragmatique entraîneur des Noir et Jaune auprès de DAZN après la partie. Depuis la reprise de la compétition après l’arrêt lié au Mondial, ce Dortmund-là ne fait plus rire personne en Allemagne et peut désormais nourrir de grandes ambitions sur la scène européenne, dans l’hypothèse où le retour à Londres dans trois semaines se passe bien. Sans oublier non plus la Bundesliga, où Dortmund a encore des choses à jouer, puisqu’il n’est qu’à trois petits points du leader munichois, et la Coupe d’Allemagne, où la bande de Terzić s’est hissée en quarts de finale. En route pour (au moins) un titre, histoire de faire exploser une fois de plus le Signal Iduna Park ?
Par Alexandre Lejeune