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Kapit Djoco : « On est en train d’écrire l’histoire de Versailles »

Propos recueillis par Tom Binet
5 minutes
Kapit Djoco : « On est en train d’écrire l’histoire de Versailles »

Héros du FC Versailles sur la pelouse de Toulouse samedi, Kapit Djoco a écrit une magnifique page d'histoire dans la ville du Roi Soleil. Son but décisif permet à son club d'accéder pour la première fois aux quarts de finale de la Coupe de France. Retour sur l'un des exploits de ces huitièmes de finale avec un homme qui se verrait bien remettre le couvert dans huit jours. Face à un club de Ligue 1 cette fois-ci, tant qu'à faire.

Comment ça va après cette magnifique qualification ? Vous avez eu le temps de vous remettre de vos émotions ?Oui ça va, on a eu le temps de redescendre de notre nuage. On a pris du temps à réaliser qu’on venait de sortir le premier de Ligue 2, qui va sûrement monter en Ligue 1. C’est beau. C’est la magie de la Coupe de France.

Vous avez commencé le match sur le banc. Comment avez-vous vécu les événements depuis le banc de touche ?En première mi-temps, on voit qu’on arrive à contrer les attaques. On a vu qu’ils ont essayé d’imposer un rythme élevé, mais on a réussi à tenir avec une grosse débauche d’énergie. Le tournant du match, c’est le carton rouge. Ça leur a mis un petit coup et ils n’ont pas eu d’occasion franche à part le poteau sur coup franc.

Quelles étaient les consignes au moment de votre entrée en jeu ?Le coach m’a dit de bien rester dans l’axe, de ne pas me déporter et d’attaquer la profondeur. Dès que je pouvais prendre la profondeur, il fallait que je la prenne. Et ça m’a plutôt bien réussi.

Sur le but, tout était synchronisé du début à la fin de l’action. Après, c’est l’explosion, on a célébré avec les supporters qui avaient pris la route à 5h du matin pour venir nous soutenir.

Vous pouvez nous raconter l’action du but justement ? Qu’est-ce que vous avez ressenti à ce moment-là ?C’est un très beau but collectif, tout était synchronisé du début à la fin de l’action. Après, c’est l’explosion, la joie, l’émotion. On a célébré avec les supporters qui ont fait le déplacement, qui ont pris la route à 5h du matin. C’est incroyable. On ne peut que les remercier de leur soutien.

Vous avez même deux opportunités d’inscrire un doublé dans le temps additionnel…Je m’en veux parce que les actions comme ça, je les mets, normalement. Je dois tuer le match. S’ils avaient égalisé, je m’en serais beaucoup voulu. Heureusement, il n’y a pas eu de conséquences. Mais la victoire était méritée, je ne crois pas qu’ils aient d’occasion franche en deuxième mi-temps.

Vous avez fêté ça après le match ?Le soir, on est restés sur Toulouse, tout le monde est parti un peu de son côté pour manger. Le lendemain, on avait l’avion dans la matinée, donc on n’est pas rentrés très tard. On a fêté, mais avec modération disons. (Rires.)

Cette rencontre aurait d’abord dû être jouée à Versailles. Comment avez-vous vécu le fait de devoir finalement aller jouer à Toulouse ? On aurait aimé jouer à Versailles, mais ce n’est pas grave. C’est plus dommage pour nos familles qui avaient prévu de venir, ça aurait fait une belle fête. On ne regrette pas d’être partis au Stadium, la preuve on a réussi à se qualifier. On avait vraiment l’impression que le terrain était énorme avec les tribunes autour. Ce sont des moments qu’on n’a pas tous la chance de vivre. On espère que le prochain match, on pourra le jouer à Versailles, ou au moins en Île-de-France.

On a eu la chance de préparer le match au château de Clairefontaine. On avait les chambres avec le nom des joueurs. Certains étaient dans la chambre de Zizou ou de Thierry Henry. Bon, moi, j’étais dans celle d’un membre du staff.

Comment vous êtes-vous préparés pour cette rencontre si particulière ?On a fait abstraction de tout ça, on est restés concentrés sur la préparation. On a eu la chance de profiter des installations de l’équipe de France au château de Clairefontaine. On n’a pas l’habitude de voir toutes ces installations, la récup’, le kiné, c’est incroyable. Et puis on avait les chambres avec le nom des joueurs. Certains étaient dans la chambre de Zizou ou de Thierry Henry. Bon, moi, j’étais dans celle d’un membre du staff.

Un quart de finale de Coupe de France, ce sera une grande première pour vous et pour le club. Ça vous fait quoi d’en être arrivés là ?On est fiers. On est en train d’écrire l’histoire de Versailles, de la prolonger. On est fiers de nous.

Quel adversaire aimeriez-vous tirer ce lundi soir pour les quarts de finale ?En tant que Parisien, j’aimerais bien affronter le PSG. Mais Marseille ou Nantes, ce serait bien aussi, un gros de Ligue 1, quoi. Il y a Monaco qui est passé aussi, ce serait pas mal.

Votre beau parcours aurait pu s’arrêter dès le septième tour à Lumbres, où vous avez renversé le match dans les dix dernières minutes. C’est fou, non ?Ce sont ces matchs-là les plus difficiles. En Coupe de France, jouer contre des clubs inférieurs au niveau division, c’est dur. C’est la même chose que pour Toulouse, qui est en Ligue 2, et qui joue contre nous, des amateurs. On aurait très bien pu perdre contre une R1 parce que les équipes en face vont jouer comme des morts de faim. On dirait que la Coupe de France est faite exprès pour ça, voir des exploits. Regardez Bergerac contre Saint-Étienne !

Vous supportez un club en particulier ?Pas en France, non. Sinon, je supporte Manchester United depuis que je suis petit, je les prenais tout le temps dans Football Manager. Je jouais beaucoup avec mes frères sur l’ordinateur à cette époque, il n’y avait même pas encore Cristiano Ronaldo.

Découvrir le Stade de France, ça va être difficile. Il n’y a que nous et Bergerac comme Petit Poucet, et sinon, il n’y a que des gros clubs. Mais on verra, on espère créer encore un exploit.

Que peut-on vous souhaiter pour la fin de saison ? Monter en National et découvrir le Stade de France ?Oui, monter en National. (Versailles est en tête de son groupe de National 2, NDLR.) Découvrir le Stade de France, ça va être difficile. (Rires.) Il n’y a que nous et Bergerac comme Petit Poucet, et sinon, il n’y a que des gros clubs comme Monaco, Marseille ou le PSG. Ce sont ces équipes-là qui iront en finale plutôt. Mais on verra, on espère créer encore un exploit.

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Propos recueillis par Tom Binet

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