Kennet Andersson à Caen, c’était déjà il y a 20 ans. Quels souvenirs gardes-tu de ton passage en France ?
La France a été le pays où j’ai vraiment grandi professionnellement. Quand je suis arrivé à Lille en 1993, je venais du championnat belge, où j’étais complètement passé à côté. Je suis très reconnaissant envers la France. C’était un championnat dur, très physique, mais j’ai aussi beaucoup appris techniquement. À Lille, d’abord, et puis énormément à Caen.
Deux saisons en France, suffisant pour que tu suives toujours la Ligue 1 ?
Oui, cela m’arrive de regarder des matchs de Ligue 1. Je regarde surtout le PSG, pour Zlatan. De toute façon, la télé suédoise diffuse uniquement les matchs du PSG.
Et alors, tu en penses quoi, de ce PSG ?
C’est un club qui a une histoire, mais ce nouveau projet a grandi très vite. En général, les constructions rapides ne sont pas très stables. Mais là, ils arrivent à bien se montrer compétitifs avec des équipes comme le Real Madrid ou le Barça. À mon époque, quand je jouais pour des équipes comme Caen et Lille, qui ne faisaient pas partie des grandes équipes du championnat, on pouvait jouer d’égal à égal avec le PSG. À l’époque, des équipes comme Marseille et Lyon, elles, étaient meilleures.
Tu parlais de Zlatan à l’instant. À 99%, il arrêtera après l’Euro 2016. Comment vois-tu le futur de la sélection suédoise sans lui ?
Quand Zlatan en aura terminé avec la sélection, son ombre disparaîtra et ce sera le moment que d’autres se montrent. D’ailleurs, il est déjà temps que certains commencent à prendre leurs responsabilités.
Tu fais référence à Anders Svensson, qui a déclaré que, « parfois, Zlatan les effrayait » ?
Pas seulement. Dans le jeu, je trouve que les joueurs cherchent trop Zlatan, y compris dans des situations où ils ont de bien meilleures alternatives. Après, il est évidemment que Zlatan est très important sur comme en dehors du terrain. Il ne faut pas oublier qu’il a apporté une mentalité de gagnant au sein de l’équipe, et ça, c’est quelque chose dont la sélection post-Zlatan devra profiter.
Le sélectionneur, Erik Hamrén, souhaite pratiquer un jeu offensif, ce qui lui a fait perdre le bon jeu défensif qu’avait mis en place son prédécesseur, Lars Lagerbäck. Personnellement, quel est le style que tu préfères des deux ?
Les deux styles peuvent être utilisés. Pour l’instant, le jeu défensif n’est pas bon. Tous veulent proposer du bon jeu, mais putain, sans défense c’est impossible.
Mardi soir, la Suède s’est inclinée 1-0 contre la France. Quel jugement portes-tu sur la sélection française ?
Je crois que la France a beaucoup appris de la débâcle de la Coupe du monde de 2010. Maintenant, ils savent qu’au sein d’une équipe, tout le monde doit aller dans le même sens. Ce sont des apprentissages que beaucoup d’équipes ont dû faire, comme la Hollande, par exemple. La France, c’est une sélection qui n’a pas de limites. Ils ont un puits de talents sans fond.
Bon, et toi, que fais-tu aujourd’hui ?
Aujourd’hui je travaille pour l’IFK Göteborg, mais plus dans l’aspect social que dans le football, concrètement. On essaie d’utiliser le football comme un outil pour améliorer la société. Notre but est d’agir dans les lieux où il y a beaucoup de jeunes et de chômeurs. En football, l’aspect social est aussi important que la technique.
Les notes du derby OL-ASSE