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- Juventus championne d'Italie
Juventus, puissance 35
Pour la 35e fois de son histoire, la huitième de rang, la Juventus est sacrée championne d’Italie. Officiellement à la suite de son succès sur sa pelouse face à la Fiorentina ce samedi, mais surtout grâce à une saison presque sans faute sur le plan national.
Cela fait donc huit ans. Huit ans que la Juventus pille et saccage aux quatre coins de la Botte pour conserver sa couronne. Dans l’histoire de la Serie A, personne, évidemment, n’a jamais fait mieux. Ces huit titres consécutifs sont bien entendu un record dans l’histoire du championnat depuis 1929, et le passage à une poule unique. Bien sûr, ils n’éclipseront pas pour autant le grand Torino de Valentino Mazzola d’après-Guerre, le Milan de Sacchi au début des années 1990 ou encore l’Inter des années 2000. Des grandes formations titrées elles aussi entre trois et cinq fois d’affilée, à diverses périodes de la Serie A, mais qui vont devoir faire une belle place à cette Juve montée de toutes pièces par Antonio Conte puis Massimiliano Allegri.
Une jeunesse éternelle
Ce 35e titre est peut-être aussi et surtout celui qui a le mieux résumé le monde d’écart entre la Juventus de Cristiano Ronaldo, programmée pour tout gagner, et ses poursuivants qui tentent de faire bonne figure mais qui ne tiennent jamais sur la durée. Contrairement aux années précédentes et surtout à la saison dernière, le Napoli n’a même pas eu l’occasion de faire rêver la Campanie. Pareil pour l’Inter, que l’on présentait pourtant comme son concurrent le plus féroce et qui lutte toujours aujourd’hui pour s’accrocher à la troisième place. Depuis la deuxième journée et une victoire contre la Lazio, la Juventus s’est emparée de la première place pour ne plus jamais la lâcher. Le bilan : 28 victoires, trois nuls et deux petites défaites en 33 journées.
Personne n’est vraiment surpris de voir le club de Turin si haut, tant la Serie A est devenue une formalité pour les Bianconeri. Tous les tifosi savent que la Vieille Dame, comme le Bayern en Allemagne ou le PSG en France, ne tremble que lorsque les joutes européennes arrivent et qu’il faut sortir le grand jeu face aux meilleurs du continent. Ce sacre européen, qui constitue depuis la nouvelle hégémonie nationale de la Juventus la seule ombre au tableau, ne sera d’ailleurs pas encore pour cette année.
Et maintenant, l’Europe ?
Lors de son passage sur le banc de la Juventus entre 2007 et 2009, Claudio Ranieri disait à propos de la Vieille Dame que « jouer pour la Juventus, c’était toujours vouloir être le numéro un et ne jamais s’en contenter » . Cette saison encore, les Turinois ont montré qu’ils pouvaient être performants sur la durée et surtout face aux autres gros poissons du bassin italien. Même en étant parfois dans la difficulté, comme à Naples ou face au Milan, les Bianconeri s’en sont toujours sortis grâce à leur létalité. Face aux autres membres du Big Four, la Juve a, là aussi, tout gagné.
Allegri n’a d’ailleurs jamais vraiment tremblé et ce n’est pas pour rien qu’il expliquait en conférence de presse, après la victoire face au Milan, qu’il n’avait « pas prévu de regarder le match de Naples car le dimanche soir, mon fils regardeFlash (dessin animé, N.D.L.R.)à la télé » . Ironie du sort, c’est le Genoa, seizième au soir de cette 33e journée, qui est la seule équipe à avoir pris quatre points sur six cette saison à la Juve. La deuxième partie de saison, la plus importante, a été manquée par les hommes d’Allegri avec cette déroute face à l’Ajax ? Pas grave : place à la saison prochaine, maintenant.
Par Andrea Chazy