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Juventus, l’héritage

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Juventus, l’héritage

Après quatre années de refondation qui n'ont pas abouti à grand-chose, la Juventus souhaite faire table rase et repartir, encore, de zéro. Un nouveau départ sous le joug d'Antonio Conte, nouvel entraîneur de la Vieille Dame.

Reconstruction. Refondation. Projet. Voilà les trois mots qui campent le Top Billboard des maximes à Turin. Sortes de mots clés d’un programme électoral. Et quel programme : celui de la Juventus dure depuis désormais cinq ans. Un quinquennat. Plus précisément depuis cette maudite relégation en Serie B, suite à l’affaire Calciopoli, qui a bouleversé irréversiblement l’histoire du club le plus titré d’Italie. Trop vite revenue au top, trop hâtivement reconstruite, la Juve s’effrite depuis deux saisons, ne réussissant pas à tourner la page de son passé glorieux. Pour sa cinquième saison en Serie A successive à l’année passée au purgatoire, la Juventus est appelée, à nouveau, à reconstruire. Pour la première fois depuis vingt et un ans, les Bianconeri ne se sont pas qualifiés pour une compétition européenne au terme de la saison régulière (sans compter, évidemment, les destitutions par la Justice Sportive). Un coup dur pour une équipe qui inaugurera en août son nouveau stade, et qui comptait sur l’Europe pour redorer un blason devenu poussiéreux. L’heure est au rassemblement, à la reconstruction, au redressement. Un discours déjà entendu l’an dernier. Et l’année d’avant. Et l’année d’avant.

De Frosinone à Madrid

Avant le scandale Moggi, la Juventus était une machine à gagner. Puis cet été 2006 a tout fait valser. Certains champions ont préféré quitter le navire (Cannavaro, Vieira, Emerson, Zambrotta), affaiblissant inéluctablement l’effectif turinois. Dès lors, un seul maître-mot pour la nouvelle gestion, dirigée par Giovanni Cobolli Gigli et Jean-Claude Blanc : reconstruction. Pour ce, le club décide de s’appuyer sur ses piliers (Buffon, Del Piero, Trezeguet, Nedved), sur un entraîneur jeune (Deschamps) et sur quelques éléments prometteurs (Palladino, Chiellini, Marchisio, De Ceglie). Une stratégie cohérente, qui promet de ramener la Juventus au sommet en seulement quelques années. L’équipe piémontaise survole le championnat de Serie B, et revient immédiatement parmi l’élite. Didier Deschamps est alors gentiment invité à aller voir ailleurs, la direction technique de l’équipe étant confiée au plus expérimenté Claudio Ranieri. La Juve fête son retour en Serie A par une étincelante victoire (5-1) face à Livourne. Aucun doute : la Vieille Dame n’a pas pris une ride, et s’est même offert une cure de jouvence à l’étage inférieur.

Pas vraiment armée pour lutter avec l’armada interiste, la Juve termine la saison à une honorable troisième place, réussissant l’exploit de placer Del Piero et Trezeguet en tête du classement des buteurs. Il n’est alors plus vraiment question de reconstruction, mais de continuité. A l’été 2008, l’effectif est renforcé par l’arrivé d’Amauri, destiné, à terme, à remplacer Trezeguet. La saison est à nouveau excellente, la Juve se paie le luxe de battre deux fois le Real Madrid en Ligue des Champions, et de titiller l’Inter jusqu’à la fin du championnat, se classant deuxième. Mais à la surprise générale, à deux journées du terme, Claudio Raneri est limogé, suite à une petite série de résultats négatifs. L’équipe est livrée à Ciro Ferrara, pour sa première expérience en tant qu’entraîneur. Premier choix raté de deux années d’errances.

Faire du neuf avec des vieux

Après le douloureux départ en retraite de Nedved, l’année 2009-10 est un chemin de croix. Pourtant, à l’intersaison, lorsque débarquent Diego, Cannavaro, Felipe Melo et Grosso, les dirigeants turinois n’ont plus peur de le dire : « La Juve va lutter pour le Scudetto » . Effectivement, elle va lutter. Pendant cinq journées. Après quoi, les Bianconeri enchaînent des nuls et des défaites déroutantes (contre Cagliari, Bari et Catane), qui entraînent une pluie de critiques sur l’entraîneur et sur les choix sociétaires. Piètrement éliminée au premier tour de la C1, avec un sévère revers à domicile face au Bayern Munich (1-4), la Juve affiche d’inquiétants signes de faiblesse. La défense, autrefois point d’ancrage d’une équipe capable mieux que quiconque de tenir un score, encaisse 56 buts en 38 journées. Un gouffre. En cours d’année, Ferrara se fait dégager au profit de Zaccheroni, vieux roublard qui a entraîné la moitié des clubs de Serie A. La Juve termine septième. Échec. Mais pas de panique. La Juve va “reconstruire”. Le nouveau chef de chantier se nomme Luigi Del Neri, et les maçons du cœur Aquilani, Quagliarella, Krasic, Motta, Pepe, Bonucci et Martinez. Un recrutement interstellaire, composé en grande partie de joueurs italiens, pour inscrire la Juve dans une tradition patriotique revendiquée. Mais le mal est profond.

Si la première partie de saison laisse entrevoir de bonnes choses, l’hiver va foutre un sacré coup de froid aux joueurs zébrés, qui chutent de la deuxième à la septième position. Luca Toni, 34 ans, débarque. Un choix incompréhensible pour un club qui a vendu Trezeguet à l’intersaison, prétextant qu’il ne « s’inscrivait plus dans une ligne d’avenir » . Matri arrive à son tour. Mieux, mais sans grand impact. Pendant que le Napoli, qui est remonté en Serie A la même année que la Juve, se pavane à lutter pour le Scudetto, les Bianconeri cravachent pour décrocher un ticket pour l’Europa League. Un ticket qui leur passe finalement sous le nez à cause de Palerme. La Juventus se retrouve sans rien. Sans jeu. Sans caractère. Sans mental. Sans Europe. Mais avec un credo pour faire chanter son été : reconstruction.

Ma philosophie

Dès la fin du championnat, le nouveau président Agnelli, qui a repris les rênes de la société au mal-aimé Jean-Claude Blanc, prend les choses en main. Il annonce officieusement le limogeage de Del Neri, et intronise Antonio Conte, ancien homme fort du vestiaire turinois. La même semaine, Agnelli fils réalise les deux premiers gros coups du mercato en faisant signer Andrea Pirlo et Reto Ziegler. Et d’autres noms fous fusent d’un quotidien à l’autre. Agüero. Tevez. Inler. Berbatov. Pastore. Alexis Sanchez. Lichtsteiner. Giuseppe Rossi. Lamela. A chaque jour sa nouvelle rumeur. Le tout pour donner l’illusion aux tifosi que tout va s’améliorer, que la Juve est en passe de redevenir la Grande Juve alors que, aussi triste que cela puisse être, elle ne fait plus peur à personne. Conte peut être la solution. Un homme qui a déjà vécu pendant de longues années l’atmosphère du Piémont et qui, à l’instar d’un Guardiola à Barcelone, a déjà en lui la “philosophie Juve”. Cf. une philosophie gagnante. Celui qui vient d’obtenir la promotion en Serie A avec Siena a déjà prévenu : ceux qui ne partageront pas le projet seront mis de côté. Sans scrupule. Pour que la Juventus redevienne forte rapidement, il faudra beaucoup de travail, et très peu d’erreurs, car trop ont déjà été commises lors des derniers mois. Au traditionnel et rébarbatif “reconstruction” s’ajoute désormais une nouvelle parole en or : unité.

Eric Maggiori

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