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La Jouvence de Turin
Depuis le début de saison, de nombreux visages imberbes ont fait leur apparition sous la tunique blanc et noir. Une jeunesse talentueuse qui permet à la Juve de voir l’avenir sereinement, notamment grâce à un outil révolutionnaire : la Next Gen.
Le 23 décembre dernier, la Juve se déplace sur le gazon de Frosinone. Peu avant le quart d’heure de jeu, le nouveau crack bianconero Kenan Yildiz ouvre la marque d’une sublime inspiration individuelle. Première titularisation et premier but pour le feu follet turc qui s’ajoute à la longue liste des talents piémontais avec Cambiaso, Miretti, Fagioli, Caviglia, Iling-Junior, Huijsen ou encore Soulé, Kaio Jorge et Barrenechea, les trois derniers étant justement prêtés à Frosinone. Une jeunesse talentueuse et insouciante qui donne satisfaction à Massimiliano Allegri, pas vraiment inquiété donc par la suppression du Decreto Crescita, au contraire des autres écuries transalpines. « On a des ressources et une jeunesse très talentueuse que l’on va développer sur le long terme. Nous sommes calmes et sereins », se vantait justement le tacticien bianconero.
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Miné par les problèmes judiciaires et des résultats sportifs décevants début 2023, le club du Piémont est reparti cette saison de zéro. Une page blanche que comptent bien sublimer ses bambini. Une génération dorée ? Un centre de formation ultra-performant ? En comparaison aux deux Milan, à la Roma ou encore l’Atalanta (réputés être les meilleurs clubs formateurs de la Botte), la Vieille Dame est loin d’être supérieure dans le domaine. Néanmoins, les Bianconeri disposent d’un outil qu’envient leurs concurrents : la Next Gen.
Le laboratoire
À l’été 2018, Andrea Agnelli réalise le coup estival en signant Cristiano Ronaldo. En parallèle et dans l’ombre, l’ancien président turinois met également en place le projet de la Juve Next Gen. Depuis six ans maintenant, la Vieille Dame dispose d’une équipe réserve (U23), chose banale en France, mais totalement novatrice de l’autre côté des Alpes. De fait, si les clubs italiens ont des équipes Primavera de top niveau, la passerelle est souvent brinquebalante entre les moins de 19 ans et le monde professionnel. Pour pallier ces difficultés, les dirigeants bianconeri se sont inspirés des voisins européens en créant une équipe réserve. Installée en Serie C, la Juve Next Gen permet à ses jeunes prospects d’affronter des équipes professionnelles et des pères de famille, avec une pression relative. Le compromis idéal dans le développement de ces jeunes loups, à la recherche d’expérience, mais qui sont encore en processus d’apprentissage. « Nous avons conscience que la Next Gen est une transition entre la Primavera et l’équipe première », souligne Massimo Brandilla. Pour le coach de la réserve piémontaise, forcément les résultats passent au second plan : « Les joueurs changent constamment, c’est rare d’avoir la même équipe, c’est normal d’avoir plus de difficultés que nos adversaires. »
Yildiz, Miretti, Fagioli, Iling-Junior, tous sont passés par la Juve Next Gen, mais également d’autres profils qui ont pris leur envol vers d’autres horizons comme Dragusin qui réalise une saison XXL du côté du Genoa, Dany Mota (Monza), Rafia (Lecce) ou encore De Winter (Genoa). Un apprentissage vertueux permettant également à la Juve de garder la main mise et un suivi sur ses poulains. Au lieu d’être envoyé dans les quatre coins de la Botte en prêt, les jeunes talents turinois restent dans un cadre qu’ils connaissent parfaitement, avec la perspective d’atteindre l’équipe professionnelle. « La Juve Next Gen est un outil formidable permettant à nos jeunes joueurs de s’adapter plus facilement à l’équipe première. Elle crée un sentiment d’appartenance chez nos jeunes », expliquait justement Cristiano Giuntoli pour La Repubblica. Le directeur sportif turinois ajoute : « Certes, l’équipe réserve est un coût en plus, mais l’investissement devient très vite rentable économiquement. Lorsqu’on a moins d’argent que les autres, les idées font la différence. » Une Juve novatrice qui inspire les autres écuries italiennes comme l’Atalanta, qui vient fraîchement de créer son équipe réserve. Comme quoi, on peut faire du neuf avec une Vieille Dame.
Par Tristan Pubert