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Juventus Circus
Résultats plus que décevants depuis le début de la saison, retour de Massimiliano Allegri pour le moment raté, transferts aux finances douteuses... Que ce soit sur ou en dehors des terrains, la Juventus ne respire pas la santé actuellement.
Voilà ce qu’on appelle, bien que l’euphémisme l’emporterait presque sur la réalité, une semaine de merde. Cinq jours qui ont ressemblé à un véritable cauchemar pour la Juventus, que ce soit sur ou en dehors des terrains. Problème : ce calvaire, qu’il ne faut surtout pas essayer d’oublier, semble loin d’être terminé. Au sein du club et de ses actualités, rien n’indique en effet que les choses puissent s’arranger d’elles-mêmes. Au point que les supporters les plus pessimistes (ou les plus lucides) ont déjà fait une croix sur l’exercice 2021-2022, consternés par ce qu’ils observent depuis le début de la saison.
Une semaine en enfer
Sur le terrain et après trois mois de résultats plus que décevants, la Juventus vient donc de clôturer son mois de novembre de la pire des manières. Si bien qu’une victoire en déplacement sur la pelouse de la Salernitana ce mardi, lors de la quinzième journée de Serie A, ne changerait pas grand-chose. En deux matchs, la Vieille Dame vient en effet de subir deux défaites en encaissant cinq buts sans en marquer un seul. À Chelsea d’abord, en Ligue des champions (une compétition synonyme de rare bouffée d’oxygène jusque-là pour la Juve, douze points sur douze avant son affrontement contre les Blues), les Bianconeri se sont fait dévorer à tous les niveaux. Ce qui a poussé Massimiliano Allegri à s’excuser après ce 4-0 concédé (la plus large raclée reçue par les Italiens en compétition européenne depuis 21 ans), en conférence de presse : « Nous sommes désolés de la défaite concédée à Londres, nous sommes la Juventus, et ce n’est jamais bon de faire une aussi mauvaise impression. »
Trois jours plus tard, et alors qu’elle avait tant à se faire pardonner, son équipe s’est de nouveau inclinée. À domicile, cette fois, et contre une Atalanta qui ne s’était plus imposée à Turin depuis 33 ans (grâce à un autre 0-1, le 8 octobre 1989). Conséquences : un bilan au Juventus Stadium toujours plus mauvais (trois succès seulement en sept parties, et sept petites réalisations), une septième place (ex-aequo avec Bologne, neuvième) et sept unités de retard sur son adversaire du week-end classée quatrième (quatorze sur Naples, le leader).
Manque d’Allegrisse
Sept, c’est aussi le nombre d’années que n’atteindra sûrement pas Allegri à la tête de la Juve si ses hommes continuent d’afficher un tel rendement. Car après cinq saisons au club et une pause de deux ans, l’entraîneur signe un retour pour le moment complètement manqué. Prenant la suite d’un Andrea Pirlo déjà dans le dur et qui n’a jamais échappé aux critiques, l’Italien ne trouve ni les mots nécessaires pour booster ses joueurs ni les dispositions tactiques à employer pour mettre en relief leurs qualités. Souvent nerveux et dans l’incapacité de trouver un onze type fiable ou un fonds de jeu cohérent, l’ex de Milan galère pour déployer des mouvements offensifs de qualité (même si avec lui, du mieux est apparu au niveau défensif). Pourquoi tant de difficultés, pourquoi si peu de rythme et d’intensité ?
Une partie de la réponse se trouve dans son effectif, amputé de Cristiano Ronaldo ou de Miralem Pjanić qu’il utilisait énormément, qui a changé. Ses principaux cadres (Leonardo Bonucci, Giorgio Chiellini) ont, par exemple, perdu leur jeunesse. Sans oublier les autres (Adrien Rabiot, Wojciech Szczęsny…), qui multiplient les performances quelconques. « Considérer qu’on a l’effectif le plus fort, c’est une erreur d’appréciation, a d’ailleurs carrément osé le coach, toujours face aux médias à la suite de la rencontre face à la Dea. On a une équipe qui peut viser le top 4, même si on a désormais un peu de retard. » De la part d’un technicien six fois champion du pays, dont cinq avec son club actuel, ces mots résonnent comme un défi perdu d’avance. Revenu dans un contexte sportif et extrasportif différent, celui qui a amené la Vieille Dame en finale de C1 à deux reprises (2015, 2017) se limite ainsi à réclamer du « temps » pour se protéger tout en mettant l’accent sur le « travail ».
Perdre en trichant
Pour ne rien arranger, la Juventus doit faire face à une affaire de gros sous potentiellement dissimulés. Sous le coup d’une procédure ouverte par le parquet de Turin après une enquête menée sur les bilans des trois dernières saisons, la Juventus a vu son siège être perquisitionné par la brigade financière ce samedi et est ciblée pour une malversation économique réalisée sur des plus-values suspectes. Cette fraude pourrait monter à 50 millions d’euros, et 42 de ses 62 transferts les plus récents seraient concernés. Un gros caillou dans la chaussure d’Andrea Agnelli, le président ayant déjà annoncé 193 millions d’euros de pertes pour l’exercice 2020-2021 et dont la gouvernance ne doit pas être dissociée de la mauvaise santé sportive de son entité. Attention, ce n’est pas une simple grippe.
Plusvalenze – Juve sotto inchiesta per falso in bilancio: indagati Agnelli, Nedvěd e Paratici https://t.co/4OnKxgSItO
— La Gazzetta dello Sport (@Gazzetta_it) November 26, 2021
Par Florian Manceau