- Ligue des champions
- J4
- Groupe B
- Juventus/Real Madrid (2-2)
Juve-Real, un grand match nul
Avec un joueur en feu dans l'entrejeu de chaque côté, Vidal et Modrić, la Juve et le Real se quittent sur un nul dans une partie qui a tenu toutes ses promesses. Le haut niveau, le vrai.
Difficile de tirer des enseignements d’un match de poule. Par exemple, sur la saison 2009/10, le Inter-Barça de l’automne n’avait rien à voir avec la demi-finale du printemps. Mais cette confrontation de prestige entre la Juve et le Real Madrid offre certains enseignements. Car la Juve se dit qu’elle peut tenir tête aux grands d’Europe 90 minutes durant alors que le Real a peut-être trouvé son équipe avec un Carlo Ancelotti bien moins perdu qu’il n’y paraît.
Pogba fait une mauvaise blague à Varane
Avant le match, le technicien italien était présenté comme un homme loin d’être serein. Troisième de son championnat, il n’a pas trouvé encore la formule pour faire tourner son équipe à plein régime. Là, vu qu’il savait avant la rencontre qu’il serait en tête de la poule quoiqu’il arrive à la fin, il s’est dit qu’il y avait de quoi tenter au calme une utilisation optimale des qualités de Bale et Ronaldo. Ça sera donc un 4-3-3 avec Xabi Alonso, Khedira et Modrić très bas, Sergio Ramos de retour au poste d’arrière droit, Isco et Illarramendi sur le banc. En première période, Bale et Ronaldo se procurent chacun une occase. Chacun sur les ailes, et chacun tout seul, éliminant respectivement Caceres et Asamoah en puissance avant de tenter la frappe croisée. Mais ça passe de peu à côté pour le Portugais, alors que Buffon boxe des deux poings la tentative du Gallois.
Mais ça fait trop peu pour dire que ça marche. Surtout que les deux joueurs se baladent un peu perdus sur le pré, cherchant en vain où se positionner pour être le plus efficace. Alors qu’en face, ça tourne plutôt pas mal. Conte, l’élève, a choisi une défense à 4 et quatre milieux axiaux pour cette partie (Pirlo, Marchisio, Vidal et Pogba). Progressivement, la Juve prend le contrôle du match, avec un Vidal qui se jette sur chaque ballon que le Real est susceptible de mal exploiter et un Tévez qui fait un mal fou en se positionnant sur l’aile gauche. Peu avant la pause, il sert Pogba dans la surface, qui la joue à l’expérience, sentant que son pote Varane le marque de près dans son dos. Penalty et 1-0 puisque Vidal transforme en force.
Modrić vient se foutre au niveau de Vidal
Mais au retour des vestiaires, Carlo Ancelotti montre qu’il n’a pas fait sa carrière en faisant le mec sympa qui fait jouer les forts où ils veulent. Dans le vestiaire, il demande à ses trois milieux de jouer plus haut, bien plus haut. Au bout de cinq minutes en seconde période, ça paie. Ronaldo presse, Benzema profite d’une mauvaise passe en retrait pour remettre parfaitement à CR7, qui se fait une joie d’ajuster Buffon et de répondre à ce Juventus Stadium qui le conspue depuis le début. À l’heure de jeu, le Portugais retrouve la forme et combine avec Marcelo avant de servir Gareth Bale, qui permet à son équipe de prendre l’avantage avec son triptyque vitesse – feinte de corps – frappe puissante. Avec le feu au cul vu sa situation comptable, la Juve a une réaction d’orgueil et à peine cinq minutes plus tard, sur un bon service de Caceres, Llorente profite de la mauvaise soirée de Varane pour passer dans son dos et croiser une tête qui fait mouche. La partie se finira avec un sacré niveau technique des deux côtés, Vidal continuant à son niveau de taré alors que Modrić l’a rejoint sans mal en seconde. Mais s’il y en a un qui a gagné plus qu’un autre ce soir, c’est bien Ancelotti, qui a fini la rencontre en faisant tourner pépouze, faisant sortir Xabi Alonso, Bale puis Benzema.
Par Romain Canuti