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  • J23- Hellas-Juventus (2-1)

Juve : c’est grave docteur ?

Par Adrien Candau
Juve : c’est grave docteur ?

Séchée par le Hellas Vérone samedi, la Vieille Dame a concédé sa troisième défaite lors de ses cinq derniers matchs à l'extérieur en Serie A. Pire, elle confirme que les symptômes déjà constatés en début de saison persistent : cette Juventus-là ressemble plus à une addition composite d'individualités qu'à un collectif en béton armé. Inquiétant à huit jours des huitièmes de finale de la Ligue des champions, l'objectif prioritaire des Bianconeri cette saison.

Parfois, le fond rejoint la forme. Comme ce samedi, à Vérone. Voilà un match où la Juventus, petitement gagnante ces derniers temps en Serie A, n’a que trop peu existé. Il fallait bien le payer un jour et ce qui devait arriver arriva. En face, il y avait une équipe, le Hellas, charpentée tactiquement par son entraîneur, Ivan Jurić, où tout le monde savait quels boulons serrer et quelles cordes tirer pour faire s’effondrer le monumental, mais fragile, édifice turinois. Une frappe enveloppée de Borini, un penalty de Pazzini, et la Vieille Dame a bouffé la poussière. Une fois de plus : logiquement dominée par la Lazio fin décembre, couchée par un Naples pourtant convalescent le 26 janvier, la Juventus n’a plus grand-chose du suzerain népotique qui régnait encore la saison dernière sur l’Italie. L’Inter, son premier prétendant, pourra d’ailleurs la forcer à partager son trône à l’issue de la 23e journée, si les Nerazzurri s’imposent lors du derby milanais ce dimanche.

Sarri, c’est triste

Si la Juve pique du nez depuis la fin 2019, les symptômes de son mal-être semblent pourtant plus anciens. Voilà depuis le début de saison qu’on cherche à coller un style, une identité, une façon de jouer, à un club qui semblait vouloir passer le cap d’un football plus offensif et créatif sous l’égide de Maurizio Sarri. Mais l’ex-Mister napolitain a surtout bidouillé tactiquement, expérimentant un 4-3-1-2 rarement transcendant, avec Bernardeschi, Ramsey, voire Dybala comme meneur de jeu, avant de revenir ces derniers temps à un 4-3-3 plus classique. Mais au-delà des compositions d’équipes, c’est l’animation, rarement virevoltante, quasi vierge de complémentarités et de circuits préférentiels, qui inquiète.

Le milieu de terrain, clé de voûte du Napoli de Sarri, est trop statique et manque radicalement de verticalité. Les angles de passes trouvés par Bentancur ou Rabiot (encore titulaire dans l’entrejeu ce samedi) restent trop lisibles, trop sages, pour déséquilibrer les blocs adverses. Surtout, le maître à jouer de la Vieille Dame, Miralem Pjanić, ne trouve que trop peu de décalages décisifs, embourbé dans un milieu de terrain déficient, qu’il passe plus de temps à essayer d’organiser qu’à sublimer : comme un symbole, le regista turinois n’a envoyé que deux passes décisives dans les pieds de ses attaquants en championnat cette saison, mais est le joueur piémontais qui galope le plus par match, avec 11,6 km parcourus en moyenne. Dès lors, pour désembourber le jeu de la Juventus, un seul homme se dresse, de temps en temps : Paulo Dybala qui, du haut de ses 18 passes-clés en Serie A, se pose comme le seul joueur capable de fluidifier et remettre du liant dans un collectif qui ressemble trop souvent à un puzzle éparpillé.

« Nous devons nous salir »

Et puis, bien sûr, il y a Cristiano Ronaldo, qui vient de battre le distingué record de David Trezeguet, en plantant face au Hellas pour son dixième match d’affilée en Serie A avec la Juventus. Un but que le Portugais s’est quasiment créé tout seul, en initiant un une-deux, puis en parcourant en contre la moitié du terrain avant de battre Silvestri. CR7 affiche des statistiques hyperboliques (20 matchs, 20 buts en Serie A), certes, mais les chiffres ne suffisent plus à dissimuler les insuffisances de cette Juventus-là.

Sarri, lui, évoquait un problème avant tout mental, au moment de s’expliquer face à la presse après la défaite de samedi : « C’est difficile, car l’équipe s’entraîne bien, mais elle ne peut alors pas exploiter pleinement son potentiel lors d’une situation de match… Je crois que ce que nous devons comprendre, c’est que gagner ne doit pas être pris pour acquis. Nous devons travailler plus dur, nous salir quand nous en avons besoin et ne pas nous reposer sur nos lauriers… Le mental est la chose la plus importante, car s’il n’est pas là, vous ne serez pas tactiquement performant. Si votre esprit n’est pas à 100%, alors le physique ne suivra pas. » Le diagnostic est fait, reste à savoir si Maurizio Sarri saura enfin trouver le remède pour remettre sur pied une Vieille Dame qu’on n’avait plus vue aussi fébrile depuis très longtemps.

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Par Adrien Candau

Propos issus de la Gazzetta dello Sport.

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