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Jussiê : « Ça va être difficile pour Lyon »
Jussiê, c’est le magicien bordelais : un coup, il (se) claque, un autre, il marque. En ce moment, les muscles tiennent bon et le rendement est au rendez-vous. Interview free ride avant Lyon, avec un mec décontracté, honnête et vraiment sympa. On vous dit que ce type est bon, et pas que sur le terrain…
Jussiê, on a l’impression que tu vas bien, c’est une idée ?
Ça va très bien ! Le froid commence à partir, donc c’est nickel ! Il ne fait pas chaud, il fait moins froid, et ça, ça m’arrange bien.
Quatre buts en quatre titularisations en 2012 ; t’as pris quoi, en fait ?
(Rires) Disons que j’ai un ami qui travaille à la brigade des stups, et il m’a dit qu’il allait me faire un prélèvement sanguin, histoire de savoir ce que j’ai pris ! C’est rigolo, non ? Bon, en réalité, je ne sais pas… J’avais dit que je n’étais pas un buteur né, mais le fait de jouer comme un attaquant et comme un numéro 9 au cours des quatre derniers matches, et d’avoir des occasions – même si j’en ai eu très peu, il faut le dire –, m’a permis de me sentir bien. Et j’ai eu aussi de la réussite. C’est sympa. Ça fait du bien au moral et à l’équipe, ce qui est le plus important.
Est-il vrai que Bordeaux a recruté, sans le dire officiellement, ton frère jumeau lors du mercato ?
Oui, on peut dire ça ! Et si je continue de cette façon jusqu’à la fin de la saison, on pourra encore dire que c’est vraiment le frère jumeau ! (Rires)
Et c’est lequel des deux qui était sur le banc de touche, à Lille ?
C’était moi… Je pense que c’est parce que j’avais enchaîné les deux matches avant, et parce que Nico (Maurice-Belay) pouvait aussi jouer à ce poste, avec Yoan (Gouffran). Puis, c’est un choix tactique, un choix de coach, tout simplement. D’ailleurs, ça a bien marché parce que tous les attaquants ont marqué (4-5), même si on s’est fait un peu peur à la fin.
Allez, avoue : ça t’a un peu foutu les boules, non ?
Bah… On n’est jamais content d’être sur le banc, mais on vit bien quand même avec le coach et le groupe, donc il n’y a pas de problème.
Mais le fait que Nicolas Maurice-Belay te vole la vedette, ça ne te gonfle pas un peu ?
Mais non, pas du tout, au contraire ! Vu la situation qu’on a vécue en début de championnat, je pense que ce serait un peu malhonnête d’éprouver ce genre de sentiment. Mais dire qu’il est titulaire alors que moi, je ne le suis pas, ou qu’il marque plus que moi… Non ! Déjà, je ne suis pas un buteur ; j’ai de la réussite en ce moment et j’en profite. Et je suis très content que le club recommence à viser haut et à réaliser de bonnes choses. C’est l’essentiel.
Il parait qu’en fait, N.M.B. est brésilien. Peux-tu nous dire pourquoi ?
Oui, c’est parce que je suis sûr qu’il a une grand-mère ou une arrière-grand-mère brésilienne… Il faut que je lui demande ! (Rires) Mais de tous les mecs avec lesquels j’ai joué, je peux dire que lui, c’est celui qui ressemble le plus au style de jeu du Brésil (sic) ; le gars qui percute et qui est technique.
Explique-nous aussi pourquoi Lyon va perdre à Bordeaux, dimanche.
Parce que déjà, on a besoin de gagner ! Mais aussi parce qu’on l’a en travers de la gorge (défaits 3-1 lors de la 8e journée, et en 8e de finale de Coupe de France, ndlr)… Après, c’est aussi une grosse affiche, devant nos supporters et parce que l’on sait que l’on attend beaucoup de ce match… Puis surtout parce que c’est Lyon !
Justement, en face, il y aura Cris, Bastos, Ederson et Gourcuff : cherchez l’intrus…
(Éclats de rire) Ah ben l’intrus, c’est Yoann, bien sûr !
Et pourquoi ?
Parce qu’il est français ! C’est surtout pour ça… Voilà !
Tu t’attends à quel genre de match ?
Très difficile et tendu, je pense. Dans tout, et surtout dans les duels, parce qu’ils savent que comme on a perdu les deux derniers matches face à eux, on va essayer de faire quelque chose. Et comme on a gagné à Lille, aussi, ils vont faire plus attention que la dernière fois, car comme ils jouaient chez eux, ils étaient plus à l’aise. Ce sera une revanche pour nous. Je pense qu’ils auront eux aussi raison de penser que ce sera difficile…
D’un point de vue plus personnel, vises-tu un nombre de buts défini d’ici à la fin de la saison ?Non, pas du tout ! J’ai commencé et j’enchaîne, mais je n’ai jamais mis de barre à atteindre. J’essaie juste de marquer dès que je peux. Du moins, quand il y a des occases…
Tu es en pleine forme actuellement, mais si tu avais envie d’insulter la blessure, tu lui dirais quoi ?
(Il réfléchit) Je lui dirais… Bon, pas vraiment un gros mot, mais… je lui dirais qu’elle est chiante, parce qu’elle part, elle revient, puis elle part et elle revient. Mais vous, vous êtes moitié fou ! (Rires)
Propos recueillis par Laurent Brun, à Bordeaux