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Jusqu’où chutera le PSV ?

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Jusqu’où chutera le PSV ?

Ce soir à 19 heures, le PSV accueille le FC Chornomorets Odessa. Un nul suffit pour se qualifier. En principe, c'est très jouable. Sauf que le club est dans la tourmente. Une vraie crise sportive comme Eindhoven n'en avait pas connu depuis longtemps…

Images inouïes, samedi soir, au Philips Stadion… L’arbitre siffle la fin du cauchemardesque PSV-Vitesse Arnhem : 6-2 pour les visiteurs ! Tout va se jouer à la réaction du public, l’un des plus durs des Pays-Bas… Et, ô surprise ! Les supporters du PSV ne lancent pas la bronca attendue, ne réclament pas la démission du coach Phillip Cocu ! Les joueurs du PSV s’en vont saluer avec respect et humilité leurs fans qui sont tous restés, même après cette débâcle quasi historique. Les fans, debout, applaudissent les joueurs. Ces derniers se rapprochent des supporters comme pour s’excuser et témoigner qu’ils ont bien tout donné contre ce Vitesse beaucoup trop fort. Et là, scènes hallucinantes, on voit les supporters se pencher aux balustrades pour réconforter, consoler, presque câliner leurs protégés ! Les effusions durent, des joueurs sont au bord des larmes… Les images émeuvent autant qu’elles mettent mal à l’aise : c’est ainsi que les médias néerlandais commenteront ces contacts corporels un peu trop maternels. Pas faux, quand on connaît la rudesse proverbiale du joueur estampillé PSV et celle de son public, parfois impitoyable. Tout ceci prouvant bien l’état actuel de détresse d’un géant du foot néerlandais, bien parti au départ pour figurer comme d’hab parmi les prétendants à un titre national de champion qui lui échappe depuis 2008, soit une éternité. Or, les Rood-witten (les Rouge et Blanc) sont 10es d’Eredivisie…

Un projet pourtant si beau…

Mathématiquement, cette place de 10e avec 20 points les écarte de la course au titre : le leader Vitesse a 33 points, le dauphin Ajax 31 et le troisième Twente 30. Il faudrait donc que Arnhem se ramasse cinq fois et que Eindhoven gagne autant de fois pour croire au titre. Au vu du profil avenant des trois premiers comparé au niveau de jeu catastrophique des Rouge et Blanc, on peut, sauf renversement extraordinaire, affirmer qu’à la moitié du championnat (16 matchs joués), le PSV ne sera pas champion. Est-ce grave ? Dans l’absolu, non. Depuis cet été la direction du club a confié l’équipe première à un historique de la Maison, Phillip Cocu. Après les échecs de ses prédécesseurs, Dick Advocaat et Fred Rutten, il a été décidé qu’on abandonne l’objectif « forcené » d’être champion à tout prix. L’effectif vieillissant et usé de tant de vains combats devait être changé. Qui plus est, le PSV souhaitait copier le modèle Ajax (trois titres d’affilée 2011-12-13). Un modèle basé sur le retour des anciens pour gérer le club, sur le rajeunissement de l’effectif, ainsi que l’accent mis désormais sur la formation, et enfin sur un style de jeu ambitieux. Impeccable sur le papier ! Phillip Cocu signa pour quatre ans, aidé d’un ancien du club pour assistant, Ernst Faber. L’ancien gardien Ruud Hesp se vit confier les keepersdu club, et on invita d’autres anciens très fameux à venir intégrer progressivement les instances du club : Ruud van Nistelrooy, André Hooijer, Boudjewin Zenden et Marco van Bommel (Marco van Boum-Boum bûcherait actuellement son diplôme de coach).

On fit partir ou on prêta ailleurs la vieille garde des Hutchinson, Derijk, Waterman, Engelaar, Ritzmaier, Bouma, Marcelo, etc. On vendit aussi (plutôt pas mal) Pieters et surtout les cracks Mertens, Strootman et Lens qui manquent cruellement aujourd’hui. On recruta intelligent : le gardien Zoet, les bons défenseurs Rekkik et Bruma, ainsi que le Colombien Arias. Au milieu, le confirmé Schaars, la perle Maher et l’ancien magnifique, Park Ji-sung. En attaque, on ramena Jozefzoon. On fit surtout monter en grade les jeunes formés au club : la perle offensive Bakkali (17 ans), ou les défenseurs Hendrix et Brenet. Sur le papier, tous ces nouveaux ont d’incontestables talents : le club ne s’est donc pas trompé et le début de saison a bien attesté que le PSV était bien armé pour jouer les terreurs en Eredivisie. Or, tout est allé de travers, au point de sérieusement dégénérer dans une spirale infernale.

Galères diverses…

Tout a bizarrement commencé lors de la 7e journée après la victoire à dom 4-0 face à l’Ajax. Un festival de bras levés à la fin du match attestait d’une supériorité un peu trop vite autoproclamée. Car il ne fallait pas être expert pour comprendre que le score était beaucoup trop flatteur face à un Amsterdam qui avait fait le jeu et qui avait payé une désorganisation due en grande partie aux départs cruciaux de Alderweireld, Eriksen ou Boerrigter. Le PSV perdit donc le match suivant à l’AZ (1 2), puis enquilla jusqu’à aujourd’hui un total indigne de 6 défaites pour 5 victoires et 5 nuls. Une actuelle 10e place d’où pointe un total de buts encaissés tout aussi désastreux (24 pour 28 inscrits). Que s’est-il donc passé, après un départ tout feu, tout flamme où les flèches Depay, Locadia et Bakkali mettaient à mal les défenses adverses ? Les blessures, d’abord. Et ce n’est pas une excuse : le capitaine et taulier Wijnaldum est out depuis des mois (douleurs dorsales), Park revient après des semaines d’indisponibilité, le retour de Narsingh s’opère depuis peu, mais après une longue blessure d’un an. Rekkik, surtout, mais aussi Bakkali et Maher ont eux aussi « séché » quelques rencontres pour blessures. Willems soigne toujours son genou… Deux rouges pénalisants (Depay et Bruma) ont aussi perturbé Cocu dans ses choix d’aligner un onze type régulier, indispensable au début de cette saison « de transition » . L’Europa League n’a pas aidé non plus : trois adversaires éloignés (en Bulgarie, Croatie et Ukraine) à jouer le jeudi soir, notamment à l’extérieur, bousculent certains entraînements, qu’il faut programmer le samedi matin, avec match d’Eredivisie le lendemain… Enfin, les différentes sélections (Oranje A et Espoirs, ainsi que les joueurs étrangers retenus par leurs pays respectifs) ont souvent privé Phillip Cocu des deux tiers de son effectif de base à l’entraînement…

Mais l’essentiel est sur le terrain. La mayonnaise n’a pas pris. La faute à un milieu qui ne fonctionne pas, d’abord. Maher est une grosse déception qui n’éclaire plus le jeu comme il le faisait si bien à l’AZ. Les différentes formules d’un milieu à trois avec Maher, Schaars, Hiljemark et Toivonen n’ont pas fonctionné. Le Suédois Toivonen est un poids mort pour l’équipe : remplaçant en début de saison, il n’a pas saisi la chance d’être très souvent aligné à la place d’un Maher décevant. Toivonen est aussi un poids mort pour le groupe : il a fait traîner sa prolongation de contrat pendant des mois (afin que le club gagne un peu de fric en cas de transfert). Sa re-signature a quand même plombé l’autorité de Phillip Cocu qui avait menacé de le faire jouer en équipe B en début de saison. Les médias néerlandais n’ont pas manqué de souligner qu’à l’Ajax, un Frank de Boer avait « brisé » les fortes têtes comme El Hamdaoui dès sa prise de fonctions, puis plus tard Sulejmani… Pour tout arranger, le petit Maher a eu la maladresse de re-twitter un message d’un pote qui se plaignait que Toivonen fut titulaire et pas Adam Maher…

Phillip Cocu en question…

On en arrive donc à la personnalité de Phillip Cocu… Il était auréolé d’un statut considérable de grand joueur, titré, multi-sélectionné (101 capes), très bon tant tactiquement que techniquement, etc. On le voyait bien taillé pour le poste (à commencer par l’auteur de ces lignes). Mais ses conférences de presse soporifiques, son manque d’énergie sur le banc (comparez avec FDB !) et un caractère un peu trop renfermé ont altéré son image. On lui prête un manque d’autorité naturelle pour driver un groupe : certains joueurs n’en feraient qu’à leur tête (voir le tweet de Maher)… Cocu souhaitait pratiquer un football ambitieux et offensif, mais il a peiné à vertébrer d’abord un onze qui tienne la route : sans milieu bien en place, la défense prend la vague (alors que les axiaux Rekkik et Bruma sont loin d’être mauvais) et on ne parvient pas à toucher les attaquants (alors qu’un Depay a un talent de feu). Son 4-3-3 convient-il vraiment à ce PSV ? Et pourtant aussi, un Schaars a de la qualité dans ses magnifiques ouvertures : il est même international oranje ! Phillip a beau retourner le problème dans tous les sens, il ne trouve pas la solution… À la déception Maher, on peut ajouter celles d’Arias en latéral droit ou de Bakkali, qui revient un peu de sa longue médiocrité.

Au Feyenoord (1-3) et contre Vitesse (2-6) à dom, l’équipe de P. Cocu a très logiquement explosé. Qui plus est, contre Arnhem, le PSV a perdu Schaars pour six semaines, suite à une agression vicelarde de la part de Havenaar. Encore un cadre à l’infirmerie… Sans leader de jeu, sans taulier à la Van Bommel (Wijnaldum puis Schaars en capitaines n’ont pas l’épaisseur) et sans GPS tactique comme schéma de jeu, le PSV s’enfonce dans le n’importe quoi… Largué en championnat, éjecté de la Coupe des Pays-Bas (1-3 à dom face au faible Roda JC, 14e), le PSV hésite en C3 ! C’est l’un des dirigeants (Sanders ou Brands, déjà ?) qui s’est interrogé tout haut sur la nécessité de poursuivre l’aventure européenne. Alors qu’un point suffit ce soir contre Odessa pour pouvoir finir deuxième derrière Ludogoreds Razgrad, sortir des poules et s’aérer en 2014 en allant affronter une de ces belles équipes de C1 reversées en C3… Et le sort de Phillip Cocu ? Pour l’instant, le board continue de soutenir son coach en assurant en public que Phillip restera le coach jusqu’à la fin de la saison, quoi qu’il arrive. On en est donc là, aujourd’hui, à Eindhoven : un tableau de campagne flamande figé par le froid, la neige et le frimas…

Par Chérif Ghemmour

PS : Petit retour sur Milan-Ajax (0-0). Malgré les petites tricheries, truqueries et petites violences, Milan a très bien défendu, à 10 contre 11. Les Italiens savent faire, comme à l’Euro 2000… L’Ajax a très bien joué, rien à redire. Mais le choix de Bojan au lieu de Hoesen, le choix de Blind en latéral gauche (alors qu’il aurait été mieux en 6 et que Ligeon pouvait jouer derrière à sa place) laissent quelques regrets… Enfin, Ajax a trop joué contre-nature : le Milan lui a laissé les couloirs pour centrer et Ajax a beaucoup centré aérien. Sauf que l’Ajax n’est pas vraiment performant dans ce domaine. Résultat : les défenseurs centraux milanais ont tout ramassé de la tête et Abbiati a tout cueilli dans les airs. Mais le plus gros regret, ce sont tous ces deuxièmes ballons mal négociés par l’Ajax aux abords des 16 mètres : que de ballons renvoyés par les défenseurs rossoneri et mal exploités par les Ajacides ! Enfin, balancer dans la boîte, c’est pas l’Ajax non plus. Surtout quand on n’a pas un vrai 9 puissant devant. Un péché de jeunesse, donc, qui signait aussi une certaine fébrilité au fur et à mesure que le temps passait. Or, les Italiens, eux, ne flippent jamais de la pendule… Too Young, dear Ajax.

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