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Jusqu’à combien d’adjoints un coach peut-il avoir ?
On le sait officiellement depuis lundi soir, Albert Emon est arrivé à Marseille pour étoffer le staff de José Anigo. Alors que l’actuel coach de l’OM dispose déjà d’un entraîneur adjoint, en la personne de Franck Passi, on s’est posé la question de savoir quel est le nombre d’adjoints idéal, pour un entraîneur.
En France, le staff technique se compose souvent, voire toujours, d’un entraîneur, son adjoint, un préparateur physique et un coach des gardiens. Généralement, cet organigramme est le même pour tous les clubs de l’Hexagone. Mais qui dit généralement, dit exception, bien sûr. Sur le banc des Girondins de Bordeaux depuis 2011, Francis Gillot a pris l’habitude depuis pas mal d’années déjà de s’entourer de deux adjoints. C’est d’ailleurs cette option qu’a également choisie José Anigo à Marseille, avec l’arrivée d’Albert Emon dans son staff. Accompagné de Franck Passi, ils seront désormais deux à occuper le poste d’entraîneur adjoint. Une bonne solution ? Oui, si l’on en croit Landry Chauvin, ancien coach du Stade brestois : « Dans les staffs d’aujourd’hui, pour moi, deux adjoints c’est le minimum. » Pour l’actuel coach du Club africain de Tunis, le travail d’entraîneur a considérablement évolué, ce qui implique inéluctablement des staffs plus étoffés : « L’entraîneur a vu ses fonctions élargies, et il faut gérer beaucoup de paramètres annexes au terrain. Quand on a un effectif de 20 joueurs, c’est important que tout le monde se sente concerné, et quand on est que deux, on a tendance à se focaliser sur les 11 ou 18 et à oublier un petit peu les autres. »
Adjoint bis, ter et quater ?
S’il est donc important d’avoir deux adjoints pour gérer un groupe d’une vingtaine de joueurs, il est indispensable de bien répartir les rôles entre les membres du staff. Selon Patrice Garande, entraîneur du Stade Malherbe de Caen, l’important est en effet de ne pas se perdre : « La communication c’est très difficile, deux personnes qui disent exactement la même chose, mais avec leurs mots à elle, bah les joueurs ne vont pas forcément comprendre pareil. C’est pour ça qu’il est important de bien répartir les rôles. » Une distribution des casquettes qui ne semble pas poser de problème à Chauvin, tant elle paraît évidente : « Pour moi, la répartition des rôles est assez facile, il y a un numéro un bis, qui va être source de proposition pour l’entraîneur, animer les séances autant que l’entraîneur. Et puis il y a un numéro deux qui est là pour gérer ceux qui sont en manque de temps de jeu, qui ne sont pas forcément avec le onze titulaire. Il y a aussi le travail de la vidéo, de l’observation. Non, vraiment, deux, ce n’est pas de trop. » Si la France du foot n’est pas encore habituée à connaître les staffs étoffés, à l’étranger, c’est la norme. Ainsi, tous les staffs des grands clubs européens sont composés d’une quinzaine de personnes, pouvant même aller jusqu’à une vingtaine, comme le staff d’Arsenal, par exemple. C’est ce que confirme d’ailleurs Patrice Garande : « Par exemple, une fois, je suis allé voir jouer la Juve contre le PSG au Parc, et j’avais étais très surpris, il y avait quatre-cinq entraîneurs qui géraient l’échauffement. Tout était très individualisé. »
« Les joueurs ont besoin de savoir qui est le patron »
Est-ce pour autant irrémédiable ? Pas forcément. Selon l’entraîneur de Caen, « il n’y a pas de vérité absolue, chaque entraîneur s’entoure du nombre d’adjoints dont il estime avoir besoin. » Pas besoin de tomber dans l’excès non plus. Avoir un staff conséquent ne sera pas forcément gage de réussite. Pire, il existerait même un risque de confusion dans la relation entre les membres du staff et les joueurs, comme l’explique Garande : « Pour moi, les joueurs ont besoin de savoir qui est le patron, car après, la gestion d’un groupe ou d’un vestiaire, c’est compliqué. » Le tout est donc – comme d’habitude – de trouver le bon équilibre. Le nombre d’adjoints est lié aux envies de l’entraîneur principal. Si pour l’entraîneur de Caen, « il faut mieux avoir un seul bon adjoint, avec qui on partage la même vision du football, que plusieurs » , pour Chauvin, en revanche, « le staff idéal, c’est un entraîneur, deux adjoints, un préparateur physique et son adjoint et un entraîneur des gardiens. » Il n’y a donc pas de nombre prédéfini d’adjoints pour assurer la réussite d’un club. Le choix incombe à l’entraîneur, point barre. Gageons pour l’OM qu’Albert Emon soit le bon.
Par Gaspard Manet