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- Lyon-Shakhtar (2-2)
Junior Moraes, artilleur en chef
Passé du Dynamo Kiev au Shakhtar Donetsk pendant l'été, Junior Moraes n'a pas eu besoin de beaucoup de temps pour s'adapter à sa nouvelle équipe. Celui qui a martyrisé la défense lyonnaise ce mardi soir en est déjà à 11 buts en 13 rencontres toutes compétitions confondues cette saison.
Marcelo, Léo Dubois et Jason Denayer risquent d’en faire des cauchemars au moins jusqu’à ce week-end. Ils tournaient la tête à gauche, il était là. Ils tournaient la tête à droite, il était là. Un centre ? Il était là. Un poison, un putain de pou qui se planque dans les cheveux et qui oblige la victime à se gratter jusqu’au sang. Ce mardi soir, le Brésilien Junior Moares a été un véritable parasite pour la défense lyonnaise. Auteur d’un doublé qui a permis au Shakhtar de mener 2-0, l’attaquant a été dans tous les bons coups, à l’image de cette volée monumentale qu’Anthony Lopes avait claqué en corner en première période. Sans la réaction lyonnaise en fin de rencontre, JM (le petit clin d’œil à Aulas) aurait clairement été l’homme du match. D’ailleurs, il l’est probablement quand même.
Un globe-trotter
Les défenseurs lyonnais ne sont pas les premiers à se faire avoir par l’attaquant brésilien. Qui plante but sur but depuis son arrivée au Shakhtar cet été. Déjà, on parle là d’un joueur qui n’a pas hésité à quitter le Dynamo Kiev pour rejoindre l’ennemi de Donetsk. Ainsi, le 14 avril 2018, il dispute son dernier match officiel sous les couleurs du Dynamo Kiev. L’adversaire ? Le Shakhtar. Score final : 1-0 pour Kiev. Trois mois plus tard, le 21 juillet, il dispute son premier match officiel sous les couleurs du Shakhtar. L’adversaire ? Le Dynamo Kiev. Score final : 1-0 pour Kiev. Pratiquement le seul match où il n’a pas marqué, puisque depuis, Moraes a activé le mode machine.
Il facture neuf pions en dix matchs de championnat ukrainien, ce qui lui permet d’être seul en tête du classement des buteurs devant son pote Marlos. Et le voilà donc désormais à deux buts en deux matchs de Ligue des champions. Onze caramels en tout : en Europe, seul le Polonais Piatek, du Genoa, fait mieux avec douze buts. Ce qui est étonnant, c’est que Junior Moraes, lui, n’est pas un petit jeune qui vient tout juste d’exploser. Il a déjà 31 ans, a roulé sa bosse au Brésil, en Roumanie, en Bulgarie, en Chine et en Ukraine. Un globe-trotter qui, au cours de sa carrière, a fait trembler plus de cent fois les filets, sans pourtant jamais occuper le devant de la scène. Jusqu’à cet automne 2018, donc.
Neymar et Schevchenko
Parti de son Brésil natal en 2009 (il est formé à Santos où il a notamment vu éclore Neymar), Junior Moares n’a jamais été dans les radars de la Seleção. Pourtant, il a bien failli être appelé en sélection, mais pas celle que l’on croit. « Quand j’étais en Roumanie, ils avaient voulu me naturaliser pour m’appeler en équipe nationale, mais ça ne s’est pas fait. En Bulgarie, j’ai parlé à des représentants de la Fédération locale, mais j’ai rapidement quitté le pays. Et en Ukraine, j’ai rencontré Schevchenko, le sélectionneur national, qui voulait me convoquer. Je lui ai dit que j’allais attendre un peu avant d’accepter, car j’ai toujours le rêve de jouer pour le Brésil » , a-t-il raconté au mois de septembre 2018 au média brésilien GlobeEsporte. La double confrontation à venir face à Manchester City (23 octobre – 7 novembre) sera une occasion en or pour lui d’enfin briller sous le feu des projecteurs. Et de prouver que, même s’il existe aujourd’hui de très bons shampoings, on ne se débarrasse pas aussi facilement d’un pou qui gratte.
Par Éric Maggiori