Julien, tu as évolué en Australie pendant le tournage des Anges de la téléréalité. Quel était le niveau là-bas ?
Le club où j’étais était un club croate (sic). Ce sont des internationaux croates qui ont développé ce club. C’était une équipe de deuxième division australienne, qui me faisait penser à du CFA ou du National, avec un rythme d’entraînement professionnel. Même si avec le tournage, on a dû faire qu’une quinzaine d’entraînements. On en avait deux par jour : un le matin, des soins à 13 heures et entraînement collectif vers 17-18h. C’était quand même assez chargé. Et quand je regardais le programme d’entraînement de certains clubs pros durant l’été, c’était pas autant. C’était compliqué car dans la téléréalité, les gens s’en branlent du foot. Moi, j’étais content d’en faire car j’adore ça depuis tout petit. C’est moi qui ai soumis l’idée à la production, j’ai été écouté. Ils m’ont fait confiance et j’ai essayé de leur rendre.
Du coup, techniquement, t’étais au-dessus ?
Y avait pas photo, on était plus à l’aise. Y a un gros fossé entre les joueurs européens et ceux d’Océanie. Au niveau de l’aérobie, physiquement, par contre, ça n’a rien à voir. Pour l’hygiène de vie, rien n’est laissé au hasard. Là-bas, on sent que la récupération est très importante. Ils mettent l’accent là-dessus. Y a pas de gros gros joueurs en Australie. Y a Del Piero, ok, mais y a quand même du retard.
De ton côté, cette aventure a débouché sur quoi ?
Le club souhaitait nous faire signer pro à la fin de l’aventure (ils étaient deux anges de la téléréalité dans le club, Julien Bert et lui, ndlr). Même si on avait fait quelques entraînements, le problème, c’est qu’on n’avait pas la forme physique suffisante. On a donc dealé avec eux qu’on avait six mois pour retrouver la forme dans une structure pro ou semi-pro et qu’on pouvait ensuite retourner là-bas pour signer notre contrat. Moi, je suis toujours dans une période de réflexion. J’ai un niveau amateur. Je connais mes limites et même si, techniquement, je suis à l’aise, c’est quand même compliqué. On se réveille pas à 23 ans en disant « Je veux devenir pro » . Faut être assidu car je suis pas Zidane. Moi, j’avais arrêté le foot à Colomiers (club actuellement en National, ndlr) en banlieue toulousaine. Donc c’était dur de s’y remettre. La question qui va se poser, c’est « est-ce que je vais y retourner en janvier pour signer pro » , même si, financièrement, je trouve que c’est intéressant car ils proposent 7000 ou 8000 dollars par mois. Après, c’est vrai que le coût de la vie est quand même très cher là-bas.
Lors des Anges de la téléréalité, on t’a vu participer à un match avec Sydney United (la Friendship Cup, face aux Melbourne Knights, ndlr). C’était quoi ce match, un amical ?
Pour faire un parallèle, c’était un peu comme le Trophée des champions pour la deuxième division. Et nous, on a pris part à cette rencontre. Ils nous ont récompensés en nous faisant disputer ce match, mais moi, je pensais vraiment être titulaire vu les entraînements que j’avais faits durant la semaine. J’étais un peu déçu car j’étais revenu à un bon niveau physique. Ils n’ont pas voulu prendre trop de risques. Je suis rentré à la 70e à peu près. On a eu de la chance qu’il y ait des pénalties à tirer.
Durant l’été, as-tu eu d’autres propositions pour signer en France ?
J’ai eu des agents, pas mal même. Ils me proposaient des choses en Europe. En France, c’est toujours assez compliqué. Il faut souvent être passé par des centres de formation alors que moi, j’ai surtout fait des clubs amateurs en banlieue toulousaine. Il y a beaucoup de vendeurs de rêve dans ce milieu-là. Après, s’il y a des clubs intéressés, je suis preneur, mais pas à tous les prix. À l’étranger, c’est plus profilé (sic). Déjà, si vous êtes grand, vous pouvez avoir votre chance et après, c’est sur le terrain qu’il faut faire ses preuves. À l’étranger, ils vous font moins chier sur ces histoires de CV. Ils jugent vraiment la personne sur ses capacités, c’est mieux. Je connais des mecs qui ont fait des centres de formation et qui ne valent pas un clou. La vérité, on sait où elle est.
Justement, plus jeune, as-tu eu des opportunités pour rejoindre des clubs pros ?
Je devais signer à Pau, à l’époque où le club était en National (en 2008, le club est descendu en CFA, ndlr). Ça ne s’était pas fait, car au niveau du cursus scolaire, ils voulaient me faire redoubler. Je faisais un bac pro vente en trois ans et j’avais déjà redoublé une année et je ne souhaitais pas avoir deux ans de retard. Il y avait des clubs, pas forcément pros, qui s’intéressaient à moi. Il y avait Strasbourg à un moment, je crois. Il y a eu un contact avec Metz quand j’avais 13-14 ans et après Pau vers 16 ans. Ensuite, je suis revenu vers chez moi. Puis j’ai dû partir en Asie pour le mannequinat. J’ai joué un peu en Chine au foot, dans un petit club de Shanghai. Je m’étais demandé « pourquoi pas trouver un club pro là-bas ? » Honnêtement, je pense que le foot j’aurais pu… Aujourd’hui, je pense que je pourrais, même si ça commence à faire juste. Je n’ai pas fait assez de sacrifices quand il fallait, je n’ai pas été assez sérieux dans ces moments-là. C’est paradoxal, car aujourd’hui, je m’entraîne énormément physiquement alors qu’à l’époque, quand il y avait du jeu sans ballon ou des exercices d’aérobie, je faisais la gueule. Les tours de terrain, avant, c’était pas pour moi, alors qu’aujourd’hui ça va.
Tu as joué avec des mecs connus ?
J’ai joué avec Jordan Adéoti à Colomiers (Caen). J’ai aussi connu Ronny Rodelin (Lille), même si j’étais plus jeune. Il est passé par Rodez notamment. Il y en a eu plein, plein. J’ai très souvent affronté Saphir Taïder, qui est aujourd’hui à l’Inter Milan (en fait, il est prêté à Sassuolo actuellement, ndlr). J’en ai croisé pas mal, en tout cas.
Qu’est-ce que tu aimerais faire alors actuellement ?
Ce qui serait vraiment intéressant pour moi, c’est de pouvoir allier le mannequinat et le foot. Malgré les appels des agents, pour l’instant, ce qui me fait vivre, c’est le mannequinat. Et il faut quand même remplir l’assiette. Il faut que j’arrive à surfer sur cette petite notoriété. Mais si un jour, j’ai la chance d’avoir l’opportunité de signer ou de m’entraîner avec un club pro, je la saisirai sans problème. J’ai 23 ans et je suis très lucide. Je sais que c’est difficile, même s’il est déjà arrivé que des gars s’imposent tardivement. Je garde la forme physique, je m’entraîne souvent, je fais beaucoup de five, de foot en salle.
Quels sont tes autres projets ?
J’aimerais bien aussi devenir chroniqueur à la télé dans le foot. Le gars du Sud. Je jouerais sur l’authenticité. Je pourrais apporter un autre regard sur le sport et sur le foot. Ça pourrait être bien pour moi.
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