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Julien Doré: « Giroud sera le sauveur de l’équipe de France »

Propos recueillis par Matthieu Rostac
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Aussi incroyable que cela puisse paraître, Julien Doré est fan de foot. Et pas n'importe lequel : un fan du Montpellier Hérault. Ce qui lui permet d'évoquer avec nostalgie le futsal avec Omar Belbey, la rupture difficile avec Olivier Giroud, le « touchant » Loulou et... les Pull-in de Rémy Cabella.

Il paraît que t’as joué au Gallia Club Lunel. Vrai ?

Oui, quand j’étais petit, entre 10 et 12 ans. Mon premier club de foot. Ça a été court. Quand j’étais petit, j’étais plutôt solitaire donc l’idée d’un sport collectif en club, de la compétition, ça me faisait un peu peur. Après, j’ai fait beaucoup de futsal un peu plus tard dans ma vie. Mais je suis plus un passionné de football en tant que spectateur plutôt que grand joueur, j’avoue.

Du futsal après, donc ?

Fin lycée-début des Beaux Arts, je bossais dans une société à Nîmes. Et le patron de cette société d’achalandage de placo et de maçonnerie était un ancien footballeur professionnel : Alain Espeisse, qui jouait au Nîmes Olympique et en équipe de France Espoirs. Donc lui, il avait toujours des matchs avec les anciens du Nîmes Olympique ou du Montpellier Hérault – Omar Belbey, Laurent Castro – et ça m’est arrivé de jouer avec eux. Ensuite, il nous a sponsorisé une équipe de futsal avec laquelle on faisait des matchs dans toute la région. Moi, j’étais gardien. Je m’en suis pris beaucoup dans la gueule à cette période-là. Donc ça n’a pas duré.

C’est à cette période que tu commences à te rendre au stade ?

La Mosson, c’était un peu avant que j’aille aux Beaux Arts de Nîmes. Quand j’étais à Nîmes, forcément, j’allais beaucoup moins à La Mosson mais quand je vivais à Lunel, là, par contre, j’allais un samedi sur deux au stade, entre mes 16 et mes 20 ans. J’ai le souvenir de matchs d’Intertoto… C’était l’époque des Pascal Fugier, les frères Alicarte, Bruno Martini, Bakayoko, Delaye. J’allais même les voir de temps en temps à l’entraînement à La Grande Motte.

Bakayoko, quoi…

Ça a été un passage fulgurant. Je sais pas ce qu’il est devenu. J’aimerais bien le savoir, d’ailleurs… C’est marrant, c’est un peu typique de notre club : on a des super joueurs et quand ils se barrent, on les retrouve dans des clubs plus pourris que ce qu’était Montpellier. Je pense à Barbosa, Sorlin. Laurent Robert, aussi, que j’ai vu jouer sur l’aile gauche au stade. À son frère Bertrand, aussi, qui a un peu disparu des terrains. Rudy Riou ! Qu’est-ce qu’il est devenu ? L’année qu’on a vécue il y a deux ans (victoire en championnat de Montpellier en 2012), c’était magique mais on se doutait que nos meilleurs joueurs allaient partir : Yanga-Mbiwa, Belhanda, Giroud…
On a toujours eu le chic d’avoir des attaquants particuliers

T’as très mal vécu le départ de Giroud, d’ailleurs.

(rires)Ouais ! Moi, j’adore ce joueur, j’ai un gros problème. Je suis sûr que ce mec sera le sauveur de l’équipe de France d’ici un à deux ans. Quand on me parle de foot, je parle tout le temps de Giroud. C’est comme une rupture amoureuse, quelqu’un qui part et t’es dégoûté. Parce que je me disais qu’enfin, on allait pouvoir se maintenir dans les cinq premiers du championnat en misant sur la jeunesse. Cabella qui remplace Belhanda, c’était une évidence. Stambouli qui s’installe au milieu de terrain, Bedimo qui se barre, très bien… Et en fait non, on va encore galérer. C’est un peu rageant. Et de savoir qu’en un été, de nombreux allaient se barrer, ça fait mal au cul. Utaka, par exemple, j’adorais ce joueur. Surtout qu’ils partent dans des clubs pourris !

Giroud part sur un titre, signe à Arsenal et s’installe en pointe, quand même.

Giroud, c’était une évidence qu’il ne pouvait pas rester. Avant, on a eu Patrice Loko et Nicolas Ouédec. On mérite des garçons comme Gaëtan Charbonnier ou Emanuel Herrera. On a toujours eu le chic d’avoir des attaquants « particuliers » et là, on avait Giroud. Ben voilà. Mais c’est génial pour lui. Il a eu une première année difficile mais il s’en est sorti, de même qu’Arsenal. Il en a planté un paquet. Même en équipe de France, il vaut dix fois Benzema et quarante fois Gignac !

Sur quels critères tu te bases ?

C’est comme une armure de footballeur. C’est la façon dont tu es footballeur. Giroud, il a pas l’air pollué par les choses parallèles. J’ai l’impression que c’est un garçon qui a l’air de savoir en quoi il est utile, et comment il doit travailler. Il ne base son idée de réussite que sur le talent et le travail, et pas sur la starification. Ça se ressent sur le terrain. Dans son jeu, il y a quelque chose de simple : il joue pour marquer des buts, être à son poste d’attaquant et essayer de le faire au mieux. Je trouve que c’est de plus en plus rare dans le football de maintenant.

Tu as aussi dit qu’il était « un beau gosse absolu » …

Bah c’est sûr qu’il a la classe, quoi ! Il doit faire à peu près un mètre de plus que moi, il a la bonne coupe de veuch et le sourire. Ça fait partie du truc. Et puis, il nous a donné un titre de Champion de France…

En parlant de ça, le titre, grosse saveur, non ? Un peu inespéré, aussi ?

Non… Pourquoi inespéré ? (rires)

Inattendu, disons.

Ouais ! On était en tournée à ce moment-là et l’un de mes guitaristes est fan du PSG donc c’était une rivalité juste avant de monter sur scène et à la fin du concert. On venait checker les scores, comment ça se passait, etc. Et lui estimait qu’on avait le cul bordé de nouilles parce qu’on gagnait tous nos matchs sur le score de 1-0, ce qui en soi n’est pas faux. Mais on a été champions de France ! C’était un moment de satisfaction assez intense pour moi parce que dans le tour bus, j’étais confronté chaque jour à mon pote fan du PSG qui m’expliquait comment ils allaient nous bouffer à la fin de la saison. J’y croyais pas. Je me disais qu’on allait s’écrouler et puis bon, pas grave, qu’on terminerait dans les trois premiers. C’est magnifique pour le club, pour Nicollin, pour les supporters. C’est autre chose que l’Intertoto.
Il a fallu du temps avant de voir du jeu pendant un PSG-OM

Nicollin, on en parle ?

Ben ouais ! Pour moi, c’est le club. Dans le football moderne, c’est chouette d’avoir un président qui soit le reflet de son club. Avec ce qu’il a de caricatural, de too much et de touchant, parfois. C’est une espèce de personnage typique du Sud, des villages autour de chez moi. Une sorte de grande gueule qui tourne pas sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler mais parfois, c’est touchant. J’avais vu un reportage sur L’Équipe TV. Il adore les chevaux, les westerns, il a une manade. Alors, ils l’amenaient dans ses arènes où se déroulait un spectacle de cowboys. Pendant qu’il faisait son interview, il y avait des chariots avec des cowboys qui se tiraient dessus… Ben, il était au bord des larmes. Ça lui arrive de dire des énormes conneries, c’est vrai. D’ailleurs, parfois, il regrette et il en joue avec humour. La dernière image que j’ai de lui, c’est quand on a mis un jolie gifle à Lyon, assez intéressante, avec ce 5-1. Il va en interview et il embrasse Aulas en s’excusant. Il est désolé. « Ben ouais, c’est pas comme ça que ça devait se passer. Excuse-moi. » C’est presque Aulas qui le réconforte. Ça, ça me touche.

Et le derby contre « les pédés de Nîmois » , comme les appelle Laurent Nicollin ?

J’ai toujours été au milieu de ce truc sans jamais le comprendre. Ça a été quelque chose de vraiment important pour les deux parties mais moi, je viens des deux camps. Lunel, c’est vraiment entre Nîmes et Montpellier. J’allais voir Montpellier parce que c’était plus près mais quand je suis arrivé aux Beaux Arts, je jouais avec les anciens « croco » . Pour moi, elle n’existe pas cette chose-là. En plus, c’est problématique. Nîmes, ce serait cool qu’ils puissent remonter mais ça ne se passe pas super bien.

Mais tu y crois à cette idée de derby en France ?

C’est assez beau. Je pense à Lyon-Saint-Étienne, qui sont des matchs très touchants de par leur histoire. En exagérant, c’est l’idée du monstre bourgeois lié au club d’ouvriers. En Angleterre, il y a beaucoup ça aussi. En France, c’est souvent problématique pour les déplacements de supporters. Tu te retrouves à des matchs où les supporters du club visiteur sont pas autorisés à venir, c’est un peu dommage. Le moment où ça franchit cette étape de peur, de violence, c’est un peu con parce que tu peux pas voir un beau match comme tu te l’imagines. Même PSG-OM, putain, il a fallu du temps avant de voir du jeu… Après, c’est peut-être parce qu’on est français et qu’on a cette vision idéalisée du jeu mais j’ai l’impression que ça fonctionne mieux dans les autres championnats. Va savoir pourquoi. Mais avec le PSG, Monaco, il y a de belles choses. Ça devient un championnat plus complet, avec des équipes qui vont mener la danse, désormais.

Tu penses que c’est une bonne chose, l’arrivée des gros sous ?

Je le vois avec les yeux du gars qui regarde le match avec une bière, qui voit du beau jeu et des joueurs chouettes. Je rentre pas dans le débat politique des financement étrangers, je m’en fous. Ce que je vois, c’est des super joueurs qui arrivent dans le championnat. Je sais que c’est pas possible pour Montpellier, par exemple, mais c’est pas grave en soi. C’est déséquilibré mais ce que je veux, c’est voir des beaux matchs.

Tu parlais de supporters toute à l’heure : Montpellier et La Butte Paillade, c’est toute une histoire.

Ne serait-ce que le stade. La Paillade, c’est un endroit à part entière, c’est une histoire. Des places qui sont pas chères. Un stade ancré dans un quartier populaire. Je vois la fête qu’il y a eu après le titre… C’est quelque chose qui est vécu de façon passionnée. C’est un gros bloc de supporters qui a toujours été là. Quand on jouait la onzième ou douzième place, quand on était en Ligue 2, quand on a joué la Ligue des champions. C’est vraiment le reflet du club. De même qu’un président qui va se foutre sur le banc de touche, qui va assumer les repas gargantuesques, qui va faire le « achikachikachik » avec ses joueurs dans le vestiaire !

Sur ton dernier album, il y a une chanson qui s’appelle Platini. Comment ça t’est venu ?

C’est une chanson en hommage à Michel Platini que j’avais en maquette, enregistrée chez moi avec un petit clavier. Quand on a commencé avec mes gars à développer le disque, à voir où on allait, je me rendais compte que c’était beaucoup de chansons d’amour produites d’une certaine façon. Je me suis rendu compte que cette chanson avait tout à fait sa place sur le disque comme un moment de rupture, d’interlude dans le disque. Quand elle arrive, l’album bascule dans quelque chose de plus sombre. J’avais envie qu’il y ait une chorale d’enfants qui vienne chanter à la fin. Elle a trouvé sa place en studio. On a pris vachement de plaisir à la mettre en forme et je trouve qu’elle sonne bien. J’aimais bien que ça devienne une sorte d’hymne. Mais ça reste une chanson d’amour, une sorte de petite fiction que je me suis inventée, cette rencontre fantasmée avec Michel Platini dans l’idée de parler de l’équipe de France d’aujourd’hui, de là où ils en étaient.

Mais pourquoi Platini ?

Je trouvais que c’était la figure un peu symbolique de l’équipe de France. Je sais pas, c’est des souvenirs de ce qu’on me racontait. Je suis né en juillet 1982 donc en plein dans la demi-finale contre la RFA. C’est aussi les choses que ma grand-mère italienne me racontait. Et en même temps, comment était l’équipe de France avec lui, la notion de numéro dix. Et puis le symbole de celui que j’ai vu plus tard. Pas le footballeur mais le dirigeant, celui qui est rattaché au pouvoir. Il y avait quelque chose d’assez beau. Dans les paroles, je dis qu’on a parlé après la douche de Toulalan et Ribéry. C’était sans doute pour la rime.

Tu ne serais pas, toi aussi, un peu hanté par le fantôme de Knysna ?

Oui, sans doute. La chanson, je l’ai écrite il y a trois ans sous sa première forme. Comme pour exorciser les démons avec un hymne chamanique pour aider l’équipe de France. (rires)
Le caleçon de Cabella : un mélange entre Basquiat, Warhol et Dali

Toi qui est bien looké, on va pas se mentir, les footballeurs, c’est la catastrophe, non ?

C’est catastrophique, oui. On en discute souvent avec mes potes musiciens dans le bus. Des fois, on tombe sur des images qui nous chagrinent. Mais en même temps, je peux pas en vouloir à des gars qui sont dans le football depuis tout petits, trimbalés d’entraînement en entraînement, en essayant de combler de temps en temps ce sport permanent par des études, des cours particuliers. C’est pas évident lorsque soudainement, quand la chance leur sourit après tant d’efforts, qu’un peu d’argent arrive, de faire le bon choix vestimentaire. Donc l’idée, c’est de montrer une notion de réussite, avec les trucs les plus voyants possible. À partir du moment où tu passes la majeure partie de ton temps en short et crampons, je peux comprendre qu’on ait envie d’un beau costume. Mais on va choisir le plus voyant. Ce qui me choque plus et ça, j’aimerais que ça s’arrête, c’est leurs caleçons. Je n’en peux plus de voir sur un terrain de foot, quand ils se baissent, ses espèces de caleçons Pull-in immondes… Je pense à Rémy Cabella qui a perdu son short récemment et un caleçon nous est apparu… Je veux dire, c’était un mélange entre Basquiat, Warhol et Dali. Tout était mélangé. Mais de temps en temps, tu en as qui savent se saper et qui ont la classe ultime.

Giroud, encore lui…

Je pense même aux joueurs du PSG. Ils sortent du vestiaire encore trempés de sueur et ils ont un petit costard avec la cravate qui va bien. J’aime bien l’idée de l’entraîneur en costume. Le samedi, c’est un peu comme la messe : on a travaillé la semaine pour une représentation. Donc je trouve assez beau que l’entraîneur porte le costume. Toujours plus que le jogging pourrave avec la casquette. J’aimais bien le costard avec la cigarette sur le bord du terrain. Il y a ces photos où les mecs sont dans le bain à remous avec le cigare dans une main et la bière dans l’autre. C’est sûr qu’ils couraient moins vite et qu’ils tenaient quelques années de moins. En même temps, peut-être que les médicaments qu’ils prenaient pour gérer leurs muscles – enfin non, le fait qu’ils n’en prenaient pas – leur permettaient d’avoir une vie sportive ET festive. C’est ça que j’aime bien dans la musique. Quand on a cette idée de concentration d’un ou deux ans sur un album, qu’on va partir en tournée. Après, on rentre aux vestiaires, on fume des clopes et on en parle. Ce qu’on se disait avec mon pote Darko, qui est donc le supporter du PSG, on se disait que rockstar, c’est un peu comme footballeur sauf qu’on n’a pas d’impératifs de santé. On n’est pas obligés d’avoir une hygiène de vie.

Pourtant, des mecs comme Best ou Gascoigne ne se gênaient pas…

Exactement. Mais les produits qu’on considérait dangereux pour un sportif de haut niveau à l’époque, est-ce que le traitement médicamenteux qu’ils prennent pour leurs muscles maintenant l’est pas tout autant ? C’est des choses qui commencent à ressortir par petits fragments : la belle époque italienne et les gentils médecins de la Juventus. On essaie de cacher du bout du pied pour pas que ça sente trop la merde mais on sait que c’est présent. C’est tellement de thunes et ça fait tellement rêver les gens que ce serait compliqué de dévoiler tout ça.

Si on continue la comparaison avec les rockstars, il reste les filles.

C’est ça. Je pense aux grandes rockstars avec les putes, la came, les voitures de luxe et les jets privés. Peut-être qu’ils profitent plus des putes, je sais pas. Ils comblent comme ils peuvent.

À écouter : Love – Nouvel album de Julien Doré, disponible sur iTunes Site officiel de Julien Doré Retrouvez l’actualité de Julien Doré sur Facebook

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Propos recueillis par Matthieu Rostac

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