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Julian Nagelsmann : revanche ou dernière chance
Nommé sélectionneur de l’Allemagne, Julian Nagelsmann entame le quatrième chapitre de sa carrière d’entraîneur en défiant les USA (ce samedi à 21 heures) et le Mexique (dans la nuit de mardi à mercredi, 2 heures). Et certainement le plus crucial, après une période de troubles.
À 36 ans, certains footballeurs coulent les premiers jours heureux de leur retraite sportive. D’autres choisissent même de prolonger le plaisir en gambadant encore malgré des rotules en vrac. Julian Nagelsmann, lui, s’apprête à chauffer son quatrième banc. Intronisé à la tête de la sélection allemande début septembre, le jeune coach a en effet été désigné chef d’une Nationalmannschaft en longue convalescence, sur le chemin de son Euro 2024. Une expérience de tous les dangers, pour un sélectionneur traversant également une période compliquée. Sur des airs de dernière chance…
En froid avec les cadres
« Nous avons besoin d’expérience et de courage. » Les premiers mots de Nagelsmann dans son costume de Bundestrainer ont valeur d’exhortation. Prononcée durant le traditionnel entretien de présentation – au moment d’évoquer le retour de Mats Hummels en équipe nationale –, cette phrase se devait de rassurer les supporters, mais également le coach, dans sa volonté de maintenir debout un monument vacillant. L’objectif est alors de s’entourer du plus grand nombre de cadres possibles, afin de combler les lacunes d’une jeune génération tardant à confirmer. Des cadres censés redonner une assurance pas si lointaine à un football allemand qui en manque cruellement depuis 2018.
Ce moment de lucidité concédé par le sélectionneur a finalement tout d’un pas en arrière, lui qui peine, depuis deux ans désormais, à retrouver l’unanimité dont il a longtemps profité. Et pour cause, ces deux dernières années, Nagelsmann les aura passées dans la centrifugeuse Bayern Munich. Débarqué en révolutionnaire tactique et pratique, le technicien en sera reparti avec des maux de crâne et une baisse de popularité, causés par ses brouilles incessantes avec les leaders du club, bien plus que par un rendement sportif largement convenable. Thomas Müller, Joshua Kimmich, Manuel Neuer ou Leroy Sané auront tous eu à redire sur la méthode du trentenaire, jugée trop réformiste.
Du temps pour la reconstruction
C’est dans ce contexte particulier que l’ancien gourou de Hoffenheim et de Leipzig s’apprête à retrouver ces mêmes détracteurs. Perfusée aux matchs amicaux en attendant d’accueillir l’Euro en juin prochain, l’Allemagne peine à passer la seconde, enfoncée dans la crise par un bilan de deux victoires sur ses sept dernières sorties post-Coupe du monde (déjà achevée par une élimination au premier tour). De plus, les espoirs placés en Hans Dieter Flick – qui avait d’ailleurs rappelé Müller en septembre dernier, afin de lui aussi bénéficier du soutien d’un ancien – n’ont jamais abouti, obligeant Rüdi Voller et les décideurs de la DFB à se rabattre sur l’option Julian Nagelsmann.
Pour le fraîchement nommé, l’objectif est donc simple : mettre de côté les rancœurs avec la vieille garde et inculquer des bribes de la « rigueur allemande » à la relève. La machine est désormais lancée, et la clémence devra être de mise avant de juger les prémices de cette ère Nagelsmann. Après tout, on ne tire pas sur une ambulance. Encore moins quand le chauffeur est malade.
En déplacement, l’Allemagne et les Pays-Bas déçoiventPar Adel Bentaha