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Jules Koundé, plus jamais à droite
Pour sa troisième sélection, Jules Koundé a de nouveau connu une soirée difficile à la Meinau face à la Bosnie (1-1). Exclu pour un vilain tacle sur Kolašinac, le joueur de Séville a une nouvelle fois démontré que sa place n’était pas à droite, mais bien dans l’axe de la défense.
Pour sa deuxième titularisation avec l’équipe de France, Jules Koundé espérait sans doute passer une soirée tranquille face à la Bosnie-Herzégovine ce mercredi à Strasbourg (1-1). Aligné une nouvelle fois comme latéral droit, un poste qui n’est pas le sien, le joueur de Séville a encore déçu, trois mois après une première prestation délicate face à Portugal, lors du troisième match de la phase de groupes de l’Euro (2-2). Malgré ce premier échec, Didier Deschamps a donné une autre chance à son poulain. Et pour la deuxième fois, il s’est planté en beauté.
L’ancien Bordelais avait tenu, non sans souffrir, 90 minutes face aux Portugais, en concédant notamment un penalty. Cette fois-ci, il n’est resté que 50 minutes sur la pelouse de la Meinau, la faute à un tacle grossier non maîtrisé sur Sead Kolašinac aux abords de la surface de réparation bosnienne. D’abord averti d’un simple carton jaune par Sandro Schärer, Koundé a finalement vu rouge après l’intervention de la VAR. Une sanction logique au regard de son geste inutile et dangereux, qui a entraîné la sortie sur blessure du défenseur d’Arsenal.
Dubois, Clauss, Mukiele, Sidibe…
Avec ce carton rouge, son premier depuis le début de sa carrière, Jules Koundé est devenu le premier joueur de l’équipe de France à être expulsé depuis Raphaël Varane face à l’Angleterre, le 13 juin 2017. Au-delà de cette 50e minute fatale, le joueur de 22 ans a une nouvelle fois prouvé qu’il n’était pas un latéral de métier. S’il a tenté d’apporter du soutien sur son côté droit, ses centres n’ont presque jamais trouvé preneur. En phase défensive, son placement n’a pas toujours été clair face à Cimirot ou Demirovic. Une preuve supplémentaire qui rappelle que Jules Koundé est et restera un défenseur central, n’en déplaise à Didier Deschamps, qui s’obstine à le faire jouer en tant que latéral, comme s’il n’avait aucun autre choix.
2017 – Jules Koundé a écopé du 1er carton rouge de l’équipe de France toutes compétitions confondues depuis le 13 juin 2017 (Varane contre l’Angleterre). Sanction. #FRABOS pic.twitter.com/zqVACfmevP
— OptaJean (@OptaJean) September 1, 2021
Alors que Benjamin Pavard part avec quelques longueurs d’avance malgré un Euro difficile, Léo Dubois doit également confirmer qu’il est plus qu’une roue de secours et que sa candidature à ce poste est en tout cas bien plus solide que celle de Koundé. Ses 40 minutes face à la Bosnie, au sein d’une équipe en infériorité numérique, ne suffisent pas pour le juger définitivement. L’aligner en Ukraine dès samedi aurait le mérite de faire avancer les débats. Au-delà des « habitués » , d’autres clients ne demandent qu’à être mis en lumière et à se frotter au niveau international. Jonathan Clauss reste le joueur le plus proche de taper à la porte des Bleus. Le dynamiteur du RC Lens reste sur une saison 2020-2021 de haute volée, ponctuée d’une septième place avec le Racing : six passes décisives (meilleur passeur lensois), trois buts et le « titre » du plus gros centreur de Ligue 1 (5,36 centres par match, soit un meilleur ratio qu’Ángel Di María, rien que ça), le joueur de 28 ans n’a peut-être pas le CV le plus garni de la population française, mais sa forme et les besoins au poste de latéral droit font de lui un candidat crédible pour les prochains rassemblements.
Déjà appelé par la Dèche en novembre 2020, mais finalement forfait, Nordi Mukiele (23 ans) a également une belle carte à jouer au poste de latéral droit. Titulaire indiscutable depuis son arrivée à Leipzig lors de la saison 2018-2019, l’ancien Montpelliérain n’a certes pas des statistiques folles (huit buts et six passes décisives en 122 rencontres avec le RBL), mais sa débauche d’énergie sur son flanc droit et ses qualités défensives ont convaincu Julian Nagelsmann et Jesse Marsch d’en faire leur atout numéro un à ce poste. Et si DD n’est pas convaincu d’appeler de nouvelles têtes, il serait bien inspiré de jeter un coup d’œil aux anciens de la casa bleue, notamment le champion du monde Djibril Sidibé, qui revit à Monaco depuis le début de la saison. Didier Deschamps dispose donc de vraies solutions pour le poste de latéral. Peu importe le choix qu’il fera, une chose est sûre : l’option Jules Koundé à droite est à jeter aux oubliettes. Le Sévillan représente bien l’avenir de la défense bleue, mais dans l’axe.
Par Analie Simon