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Julen Lopetegui, le choix de la maison
Ancien sélectionneur des U19 et U21 espagnols, Julen Lopetegui a finalement été choisi pour guider la Roja jusqu'à la Coupe du monde 2018. Avec comme mission d'insuffler un vent de jeunesse sur le football ibérique.
Après deux compétitions internationales particulièrement loupées par rapport aux attentes, la Roja doit redémarrer un cycle. Mission périlleuse puisque, en matière de moyenne d’âge, l’essentiel des cadres ont tous entre 28 et 32 ans. Mais après tant de succès accumulés, c’est collectivement que la Selección a vieilli. Il faut du sang neuf, redynamiser l’ensemble tout en conservant le style axé sur la possession et le mouvement. Dès l’élimination de l’Espagne contre l’Italie, quatre noms se sont détachés : Joaquín Caparros, Michel Gonzalez, José Antonio Camacho et Julen Lopetegui. Les deux premiers ont fait la tournée des popotes au pays, jusqu’à ce que la Fédération leur demande davantage de discrétion médiatique.
Consultant pour Telecinco pendant l’Euro, « El Burlador » avait déjà dirigé la Roja, entre 1998 et 2002, mais il représente le passé de l’Espagne qui ne parvenait jamais à se hisser dans le dernier carré. Quant au Basque, il s’est fait discret. Et comme Robbie McEwen à sa plus belle époque, il a pris la roue, profité de l’aspiration pour sauter tout le monde sur la ligne. Si l’on s’en tient à sa dernière expérience mitigée au FC Porto (aucun titre, mais un quart de finale de C1 en 2015), le choix de Lopetegui peut sembler étrange. Mais d’un point de vue fédéral, c’est le choix le plus évident.
Une évolution logique
Lopetegui est l’entraîneur qui connaît le mieux la nouvelle génération espagnole. Entre 2010 et 2014, il a eu en main les U19 (2010-2012), les U20 (2011-2014) et les U21 (2012-2014). Avec la génération Jesé-Deulofeu-Alcácer, il a remporté l’Euro U19 en 2012. Mais c’est surtout avec sa victoire à l’Euro U21 en 2013 qu’il a posé le socle de sa nomination à la tête de la Selección Absoluta. Parmi les vainqueurs figurent pêle-mêle De Gea, Bartra, Íñigo Martínez, Alberto Moreno, Koke, Thiago, Morata, Isco, Nacho, Carvajal et Muniain.
Tous ont déjà porté le maillot de la Roja. L’ancien gardien de but les a dirigés et les a fait gagner. Un avantage considérable sur ses rivaux pour le poste. C’est un homme de la maison, et sa nomination n’est finalement guère étonnante, dans la mesure où les candidats ne se bousculaient pas au portillon. Emery, Jémez, Valverde, Marcelino, Sétien : tous ces entraîneurs sont reconnus pour leurs compétences, mais leur travail en club soit commençait, soit n’était pas achevé. Ce n’est pas un hasard si Ángel María Villar a tout fait pour retenir Del Bosque deux ans supplémentaires.
Ramos et Iniesta pour encadrer ?
Après s’être vue favorite de l’Euro, l’Espagne a dû se rendre à l’évidence : elle n’est plus la meilleure sélection du monde. L’objectif est donc de redevenir cette équipe qui dominait ses adversaires de la tête et des épaules. Elle dispose d’une génération prometteuse et Lopetegui sait manager les jeunes. Pour le moment, ni Ramos ni Iniesta n’ont indiqué s’ils poursuivaient leur carrière internationale, mais ils seront certainement sollicités pour encadrer cette nouvelle vague. En revanche, de nombreux cadres devront rapidement se remettre en question (Fàbregas, Pedro, Silva, Juanfran), car l’avenir ne leur appartient plus. Le message de la Fédération est clair : c’est le début du renouveau, le retour du succès. Lopetegui étrennera son nouveau costume en septembre contre une Belgique revancharde, avant d’entrer dans le dur contre l’Italie pour les qualifications à la Coupe du monde. Ce n’est pas le choix le plus sexy, mais c’est sûrement le plus raisonnable.
Par FM Boudet