- Liga
- J11
- FC Barcelone-Real Madrid (1-2)
Jude Bellingham : un refrain Clásico
Pour son premier Clásico officiel, Jude Bellingham s’est chargé de faire la leçon au FC Barcelone (1-2). Comme (très) souvent en ce début de saison.
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Pour être un héros du Clásico, on dit qu’il faut souvent faire un match complet. Dribbler, passer, marquer : la panoplie du grand joueur en résumé. Mais parfois, il suffit de se trouver au bon endroit, au bon moment. Et en ce samedi 28 octobre, Jude Bellingham a décidé de choisir cette deuxième option. Celle de gâcher la fête du FC Barcelone, en inscrivant un doublé pour renverser les Blaugrana (1-2), et s’installer un peu plus dans son improbable histoire merengue.
À Montjuïc, l’Anglais s’est ainsi montré sous le même visage que ses coéquipiers : quelque peu effacé, et moins entreprenant face à la fougue proposée par les Catalans en entame de partie. Mais une rencontre de ce calibre trouve bien souvent son dénouement dans la dernière demi-heure, et Bellingham a ajusté son curseur d’intensité pour justement émerger à cet instant. La première banderille, le relayeur l’a ainsi dégainée d’un missile lointain, jambes de frappe et d’appui tendues, pour ne laisser aucune chance à Marc-André ter Stegen. Profitant du plongeon physique adverse, c’est ensuite en renard qu’il a envoyé sa deuxième flèche. Oublié par Oriol Romeu et aidé par un mauvais contrôle de Luka Modrić devenu passe, il lui a suffi de reprendre le cuir entre les cannes d’un Ter Stegen définitivement abandonné.
Un profil unique ?
Trente minutes de réalisme glaçant donc, pour un garçon qui n’est évidemment plus à présenter, mais qui, prestation après prestation, semble réciter les gammes idéales du numéro 8. À l’aise dans le jeu direct – à l’image de son égalisation –, Jude Bellingham s’affirme aussi (et surtout) dans sa capacité à flairer les bons coups. Une facilité de projection que certains buteurs de métier jalouseraient volontiers, en partie expliquée par la « protection » dont l’intéressé bénéficie au milieu. Sous la houlette d’Aurélien Tchouaméni, Federico Valverde ou Eduardo Camavinga, façon chiens de garde, il est en effet plus facile pour Bellingham de laisser place à sa créativité offensive.
Déjà meilleur buteur de Liga avec dix réalisations en onze journées, l’enfant de Birmingham semble donc, à échelle réduite, révolutionner son positionnement initial. Comme le meneur de jeu devenu faux 9, ou le latéral devenu « piston », ce registre de casseur de ligne tend en effet doucement à muter vers un rôle de troisième attaquant de soutien. Des spécificités hybrides, voire illisibles, qui font de Bellingham un profil difficilement reproductible. Pionnier technique à 20 ans, ne lui manquait donc qu’une ligne supplémentaire dans les œuvres symboliques. Et quel plus beau momentum qu’un Clásico que l’on pensait déjà plié ?
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