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  • Ligue Europa – Finale – Dnipro Dnipropetrovsk/FC Séville

Juande Ramos face à ses créations

Par Robin Delorme, à Madrid
4 minutes
Juande Ramos face à ses créations

Entraîneur black-listé suite à ces ratés à Tottenham puis au Real Madrid, Juande Ramos n'en reste pas moins le tacticien le plus titré du FC Séville. Un club andalou qui retrouve ce mercredi une autre créature de l'Espagnol : le Dnipro Dnipropetrovsk qu'il a dirigé quatre ans durant.

« C’est le défi le plus excitant de ma carrière. » À chaque présentation d’un nouvel entraîneur, l’heureux élu répète le même discours. Juande Ramos ne fait pas exception à la règle. Par au moins deux fois, le natif de Pedro Muñoz a rabâché tel refrain : en 2005 et en 2010. En cinq ans d’intervalle, il a ainsi enjoué les supporters du Séville FC, puis du Dnipro Dnipropetrovsk, deux clubs qui se retrouvent aujourd’hui au sommet de la petite Europe et qui portent son empreinte. « Le style de Séville n’a rien à voir avec la façon de jouer du Dnipro, prévient-il face aux dictaphones de l’agence Efe. Séville est une équipe que nous connaissons tous, une équipe qui pèse sur le sol européen. Le Dnipro est lui plus travailleur, composé de joueurs qui se sacrifient et qui sont physiquement au point. » Des différences actuelles qu’il synthétise à travers « l’inexpérience du Dnipro en Europe » . Une situation de pré-pubère face aux vastes terres continentales que connaissaient également les Palanganas avant la venue dudit Juande. Et que connaissent désormais les Ukrainiens après sa venue.

Jean Dollar et son chemin de croix

Sa carrière d’anonyme footballeur professionnel terminée, Juande Ramos se rapproche illico d’une guérite qu’il a longtemps couvée – en quatre saisons de Primera Division à Elche, il n’a foulé qu’à trois reprises la pelouse. Doté d’une réelle intelligence tactique, mais sans fait de gloire, il ne laisse que peu de souvenirs aux cinq premiers clubs dont il écume les bancs. Et ce, jusqu’en 1998 et son arrivée dans le barrio madrilène de Vallecas. En trois ans, il remplace la grisaille de la Liga Adelante pour les strass et les paillettes de la Coupe de l’UEFA. Une montée en 1999, une neuvième place en 2000 et un parcours jusqu’en quarts de finale de la C3 en 2001 lui construisent une place de légende du Rayo Vallecano. Et un statut d’entraîneur au style chatoyant et aux résultats victorieux. De même, Jean de la Croix – Juan de la Cruz en VO – bâtit ses premiers liens avec la Coupe sans les grandes oreilles. Après de courtes expériences au Betis, à l’Espanyol, puis à Málaga, le challenge sevillista se propose en 2005. Avec un effectif déjà bien rodé, une institution solidement en place et des ambitions élevées, il s’éclate.

En l’espace de deux saisons, Juande Ramos devient alors l’entraîneur le plus chéri de l’histoire des Palanganas. Puis le plus détesté, aussi… Car à ses deux Coupes de l’UEFA consécutives, sa Supercoupe d’Europe et sa Supercoupe d’Espagne succèdent des surnoms peu glorieux. Son plus fameux, « Juan Dollar » , évoque alors sa séparation vécue comme une traîtrise par le peuple du Sánchez-Pizjuán. À la fin du mois d’octobre 2007, quelques semaines après le décès d’Antonio Puerta, il laisse le sevillismo dans son deuil et s’envole pour Tottenham, club qui lui octroie le titre officieux d’entraîneur le mieux payé au monde. Del Nido, alors big boss de l’entité, est ainsi convaincu que « 100% des supporters sévillans s’en tapent de Juande Ramos, moi c’est en tout cas le cas » . Il laisse néanmoins dans le quartier de Nervion une empreinte de géant, une armoire à trophées bien remplie et un amour prononcé pour l’Europe. Des succès européens qu’il espère en cascade, mais qui resteront finalement sans successeur. Congédié des Spurs après un an, il se veut en sauveur du Real Madrid dès décembre. Un poste qu’il quitte suite à un Clásico humiliant face aux artistes guardiolesques.

« Une bonne expérience » puis la guerre

D’échec en échec, de mise à pied en mise à pied, il retombe sur ses pattes là où personne ne l’attend. Au Dnipro Dnipropetrovsk, il retrouve la quiétude et y découvre un projet ambitieux qu’il qualifie aujourd’hui de « bonne expérience » : « Quand je suis arrivé en 2010, l’équipe n’avait presque jamais connu l’Europe. Nous l’avons qualifiée pour l’UEFA, puis l’an dernier nous nous sommes qualifiés pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. » Un statut de vice-champion qu’il ne défend pas cet exercice, la faute à la localisation de Dnipropetrovsk. Ville située à la frontière entre l’Ouest et l’Est ukrainien, elle n’offre que trop peu de sûreté à sa famille qu’il décide de rapatrier en Espagne l’été dernier. Pour autant, il se sent « un peu responsable » de ces premiers pas victorieux sur la scène continentale, l’équipe « n’ayant presque pas changé de visage » . Un constat qu’il n’applique pas aux hommes d’Emery, tenants du titre, et en passe de récidiver l’exploit des éditions 2006 et 2007. « C’est une grande fierté de voir en finale européenne deux équipes que j’ai entraînées » , conclut celui qui a fait entrer FC Séville et FK Dnipro dans la cour des grands.

« Waldemar Kita tue la magie de la Coupe de France »

Par Robin Delorme, à Madrid

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