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Juan Mata, joyau de la formation d’Oviedo

Par Robin Delorme, à Madrid
Juan Mata, joyau de la formation d’Oviedo

Aujourd’hui membre anonyme de troisième division, le Real Oviedo a échappé de peu à la disparition. Grâce à la mobilisation de ses supporters et de ses anciens joueurs, le club a finalement pu échapper à une mort annoncée. Tant mieux, car le Real Oviedo, formateur des Mata, Michu et autres Cazorla, est l’un des symboles de la formation à l’espagnole.

« Le Barça a une philosophie de jeu, et le Real à celle de la gagne » . Dans le numéro 102 de So Foot, Juan Mata expliquait les raisons qui l’avaient conduit à ne pas s’imposer au Real Madrid : « Les résultats doivent être immédiats, on ne peut pas se permettre d’attendre que les espoirs s’aguerrissent » . Avant d’atterrir à la Fabrica en 2003 (le centre de formation merengue), Juan Mata a touché ses premiers ballons, distillé ses premiers caviars et cassé ses premiers reins au Real Oviedo. De 1998 à 2003, le natif de Burgos a fait grandir l’aura de la Cantera d’un club aujourd’hui en Segunda Divion B, équivalent de notre échelon national. En novembre dernier, le club des Asturies était à deux doigts, ou plutôt 20 millions d’euros, de disparaître. De par la mobilisation de ses supporters, les soutiens sont venus de tous bords. Le Real Madrid, Ochoa, des anonymes de Malaisie, des États-Unis ont ainsi aidé le club à ne pas descendre. Mais pas que. « Nous avons de la chance car les quatre joueurs qui font notre renommée sont humbles. Ils n’oublient leurs origines, ils sont toujours au courant de l’actualité du club, des résultats, du classement. Ils ont ainsi donné de l’argent au club quand la situation n’était pas bonne. Ils ont ce sentiment « azul, oviedista ». Et il faut absolument que ce sentiment ne se perde pas. Avec Michu, Cazorla, Adrian et Mata, nous savons qu’il ne se perdra pas » , nous explique Fermín Álvarez, ancien joueur et directeur de la Cantera du Real Oviedo.

« Nous sommes un club traditionnellement de Cantera »

Le Real Oviedo, fondé en 1926, n’a jamais eu beaucoup d’argent mais toujours beaucoup d’idées. Sa réputation, il la doit avant tout à un homme qui n’a rien d’espagnol. Sir Fred Pentland, ancien international anglais, feu sélectionneur teuton et français, en est ainsi devenu le premier entraîneur. Une figure emblématique, atypique, dont le Real Oviedo a fait l’une de ses caractéristiques. La seconde n’est autre que son centre de formation. « Nous sommes un club traditionnellement de Cantera, avance Fermín Álvarez. Nous faisons très attention à nos catégories de jeunes. La clé, pour nous qui sommes en troisième division avec nos problèmes d’argent, c’est le travail, le travail et encore le travail. Aujourd’hui, notre équipe première est formée de beaucoup de joueurs du cru. Nous essayons de faire perpétuer cette tradition grâce à des entraîneurs de haut niveau dans la Cantera. La Cantera nous sert de tremplin » . Et de tremplin pour ses joueurs. A l’instar de Juan Mata, actuellement meilleur joueur de Premier League – ou presque –, Michu et Santi Cazorla font également le bonheur du championnat anglais. Un bonheur tout autant qu’un crève-cœur pour leur formateur : « Malheureusement pour nous, ces joueurs doivent partir car ils ont des qualités pour jouer à un tout autre niveau » .

Face aux Canteras comme celles du Barça ou du Real, le Real Oviedo fait de la résistance. Mais comment fait-il pour attirer toutes ces pépites, actuels internationaux ou sur le point de le devenir ? « La première raison qui explique qu’ils ont tous été formés ici est très basique : ils sont tous nés dans les environs d’Oviedo. Bon, pour Mata, il est né à Burgos mais est arrivé très jeune à Oviedo. Il n’avait que quelques mois. C’est pour cela qu’aujourd’hui, avec les problèmes que l’on a connus, ils ont toujours montré leur forte appartenance au Real Oviedo » , résume ce même Fermín Álvarez. Mais est-il bien sérieux ? La découverte de ces talents ne se résumerait vraiment qu’au hasard géographique ? Non, bien entendu : « Si les quatre joueurs de renom que nous avons formés sont offensifs, c’est peut-être parce que dès les plus jeunes catégories, nous avons des entraînements « individualisés ». Pas joueur par joueur, mais ligne par ligne : il faut croire que nous avons un penchant pour les attaquants. Mais nous avons également formé de bons défenseurs comme Luis Manuel, ou un autre attaquant, Oli, qui a été international (à deux reprises en 1997 pour un but, ndlr) » . Le dernier sorti répond au nom d’Adrian. Étincelant l’an dernier avec l’Atlético, il brille depuis le banc touche cette saison. Mais de l’avis de tous, son potentiel offensif reste intact.

« Mata a le palmarès, Michu l’identité d’Oviedo »

« Mata est le symbole de notre formation car il est aujourd’hui l’un des meilleurs joueurs de Premier League, mais celui qui symbolise le plus l’esprit « azul » est Michu car il est passé par toutes les catégories du Real Oviedo : des poussins jusqu’à l’équipe première. L’un a le palmarès, l’autre l’identité d’Oviedo » , résume notre interlocuteur. Aujourd’hui, le club a mis de côté ses problèmes économiques et peut se permettre le luxe de se concentrer exclusivement sur le sportif. Grâce aux actions achetées lors de la période critique de novembre mais pas seulement : « Les transferts juteux de Mata, Cazorla ou encore Michu nous ont permis de faire entrer de l’argent dans les caisses du club. C’est une forme de récompense pour tout le travail que nous avons mis en place » . En Segunda Division B, Oviedo pointe à la troisième place de son groupe et est en bonne voie pour monter. Le tout devant une affluence dépassant régulièrement les 20 000 spectateurs. Prend ça le Stadium. Son effectif est composé quasi exclusivement de joueurs « maison ». Une volonté, d’accord, mais aussi une obligation : « Nous n’avons d’autre choix que de donner beaucoup d’importance à notre formation. Avec la crise économique, nous avons très tôt compris que la Cantera devait être la pierre angulaire de notre édifice, dixit Fermín, avant de poursuivre : Nous ne sommes pas en Liga, alors tous nos jeunes peuvent espérer jouer pour l’équipe première. Et s’ils ont de la chance, ils peuvent s’imaginer un futur à la Mata ou à la Cazorla » . En cas de remontée, pas de doute que ces Mata, Cazorla, Michu et Adrian seront les premiers à s’en féliciter.

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