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Juan Carlos Valerón, beau perdant

Par Pablo Garcia-Fons
Juan Carlos Valerón, beau perdant

Tard dans la nuit, La Corogne s'en va défier le FC Valence sur ses terres. Une fois de plus, le Depor va compter sur son mentor : Juan Carlos Valerón. Après avoir fait remonter son club parmi l'élite la saison dernière, le Zidane espagnol, à 37 ans bien tassés, sera encore chargé d'éclairer le jeu des siens cette saison. Quand on aime, on ne compte pas.

Faire un tour aux abords du stade du Riazor de la Corogne un soir de match, c’est d’abord le moment rêvé pour déguster un savoureux poulpe à la galicienne. C’est aussi l’occasion de voir toute une ribambelle de maillots bleu et blanc, floqués d’un numéro, le 21, et d’un nom, Valerón. Avec ses douze saisons au club, il faut reconnaître que le garçon a éclaboussé de son talent plusieurs générations de supporters. Et ce n’est pas terminé.

Euro Depor et chiffre fétiche

Juan Carlitos est un gamin des îles. Formé à l’UD Las Palmas, aux Canaris, il explose réellement au Real Majorque, dans les Baléares, sous les ordres d’un certain Héctor Cúper. Même quand il s’installe sur le continent — après un court passage à l’Atlético Madrid —, Juan Carlos choisit de rester à portée de la mer, à La Corogne, aux portes de l’Atlantique. En concurrence avec Djalminha à ses débuts, celui qu’on surnomme alors « El Flaco » (le maigre) époustoufle déjà par sa technique. Conduite de balle d’esthète, buste et regard droits, passes lumineuses, dribles blancs et chaloupés. Le surnom est vite trouvé. Valerón devient le « Zidane espagnol » . Il faut dire qu’il le porte bien. Sauf que l’Ibère, à l’inverse de ZZ, ne compte pas un seul tacle pour venir ternir sa carrière de poète en crampons. Le garçon n’a pas reçu le moindre carton jaune entre le 19 février 2005 et le 18 février 2012. Sept ans, 126 matchs (multiple de sept) et plus de sept mille minutes de pureté. Valerón aime les chiffres ronds.

JCV débarque en terre galicienne un an après le seul sacre de l’histoire du club en Liga. Pourtant, de 2000 à 2004, Le Real Deportivo La Coruña franchit un autre palier et fait trembler tout le continent sous le nom d’ « Euro Depor » . Avec Diego Tristán et Roy Makaay, Valerón forme le trio fantastique qui mène la Corogne tout près des cimes du football mondial. Le Canarien devient le fournisseur officiel de caviars du roi Roy, comme ce soir de septembre 2002 où Juan Carlos offre par trois fois à Makaay l’occasion de martyriser ses futurs coéquipiers du Bayern Munich. Valerón et ses camarades de jeu enchaînent alors les matchs de légende : les victoires contre United, la Juve, le Bayern, le PSG. Le plus beau souvenir, le plus épique surtout, reste sans doute celui de la double confrontation contre le grand Milan d’Ancelotti. Battus 4-1 à San Siro, les hommes d’Irureta écrasent au retour 4 à 0 l’équipe de Maldini, de Kaká et de Shevchenko dans un Riazor en fusion. Valerón se démène, drible, passe, et marque. Ce soir-là, le gamin de Gran Canaria entre, sans le vouloir, au panthéon vivant de la cité portuaire.

Génération maudite et ligaments croisés

Pourtant, malgré ces coups d’éclats brillants, Valerón reste avant tout un perdant. Son palmarès est étonnamment dégarni pour un joueur de son calibre : une Coupe du Roi, deux Supercoupes d’Espagne, une Coupe Intertoto et donc une Liga Adelante depuis l’année dernière. Maigre butin. En refusant systématiquement de quitter son Depor pour rejoindre l’un des deux cadors qui lui faisaient les yeux doux, le garçon a privilégié le cœur à la raison, l’amour à la ligne de palmarès. En sélection, son bilan n’est pas plus flatteur. Trois compétitions majeures disputées —Euro 2000, Mondial 2002, Euro 2004 —, aucun succès. Avec Hierro, Guti et Raúl, Valerón fait partie de la génération de la « Roja maudite » . Pour terminer le chapitre scoumoune, Jean-Charles se fait les ligaments croisés en 2006. Une blessure qui lui en fera baver pendant deux ans (huit matchs disputés seulement sur la période). Coup d’arrêt.

Quand il s’en sort enfin, l’artiste a 33 ans et joue avec un genou en carton, difficile de lui prévoir alors une seconde jeunesse. Et pourtant, Valerón remonte doucement la pente. Lorsqu’à l’été 2011, les siens sont relégués en seconde division après une saison catastrophique, le très pieux se fixe une sainte mission, une dernière croisade : faire remonter son Dépor dans l’élite du football espagnol. Il ne court plus, il ne saute plus. Il marche au milieu, crinière poivre et sel au vent. Il aère, il ventile, il distille le jeu. Il met plus d’une fois le grand Riki sur orbite et se découvre même des talents de buteur. 39 matchs en Adelante, cinq buts, neuf passes décisives. Un bilan trop bon pour raccrocher. Valerón prolonge son bail d’une saison aussitôt la montée en Liga acquise. « Au début, ça devait être un an de plus, puis deux et maintenant trois. Les gens vont commencer à penser que je m’accroche, que je suis un peu pénible. Mais tout reste ouvert : cette saison est peut être ma dernière, ou pas » , explique-t-il de sa voix de crécelle. Une aubaine pour les vendeurs autour du Riazor…

Dans cet article :
Le retour du grand méchant Bayern ?
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