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Juan Bernat, un retour pour démarrer au quart de tour
Alors que les pépins de santé minent l'effectif parisien à quelques jours d'un quart de finale de la Ligue des champions, le retour de Juan Bernat tombe à point nommé. Le latéral espagnol est depuis deux saisons une des valeurs sûres du PSG et il ne sera pas de trop face à l'Atalanta.
« Sous les influx de Mars trigone à Saturne/Pluton/Jupiter, vous empruntez une voie royale ! Tout vous mène vers le succès ! » Dommage que le Poisson qu’est Juan Bernat n’est pas du genre à croire à ces prédictions. Parce que son horoscope du mois d’août semble écarter la possibilité de voir le PSG être une nouvelle fois victime de poisse. « (La saison dernière contre Manchester United), on se fait éliminer sur ce penalty litigieux… Et là, quand on se qualifie pour les quarts de finale, tout s’arrête, déplorait l’arrière espagnol en juin dans les colonnes de So Foot. Heureusement que ne je suis pas superstitieux, sinon je me poserais des questions ! » Pourtant, avec le forfait de Marco Verratti, les incertitudes autour de Mbappé, Icardi et Kehrer ou encore la suspension de Di María avant de retrouver la Ligue des champions face à l’Atalanta ce mercredi, il n’y a pas de quoi être complètement rassuré. Mais dans ce champs d’interrogations, le retour de Juanito devrait être à lui seul perçu comme un signe de bon augure.
Outpour les deux finales de coupe nationale en raison d’une blessure au mollet, l’ancien Valencien a vu Layvin Kurzawa et Mitchell Bakker, ses deux remplaçants habituels, tenir tant bien que mal la baraque. C’est seulement mercredi dernier, pendant 62 minutes en amical face à Sochaux, que la mobylette de Cullera a pu faire quelques tours de roue après cinq mois au garage. Pour cet hyperactif, l’enchaînement du confinement et de l’infirmerie n’a pas été simple à vivre : « Là franchement, je suis en manque d’adrénaline. La compétition me manque. Quand on va reprendre, je crois que l’on va courir 40 kilomètres par match ! » De l’activité, du volume, de l’envie d’en découdre… Tout ce dont Thomas Tuchel aura besoin pour tenter de prolonger le séjour du PSG à Lisbonne.
Bernat et précis
Surtout que le petit Espagnol (1,70m) est du genre à grandir lors des grands rendez-vous. Auteur l’an passé de trois buts en Ligue des champions, lors de matchs aussi cruciaux que face au Napoli (1-1), Liverpool (2-1) et Manchester United (1-3), double passeur décisif cette année contre le Real (2-0) et rarement pris à défaut défensivement dans son couloir, Juan Bernat n’a jamais déçu dans la reine des compétitions de club. « Quand tu es sur le terrain et que tu écoutes l’hymne, c’est comme un shoot de motivation, c’est très particulier », justifie-t-il. D’ailleurs, c’est encore lui le dernier buteur en date en C1, offrant un avantage déterminant face à Dortmund au tour précédent, après s’être projeté avec aplomb dans la surface allemande pour détourner un centre tendu de Pablo Sarabia. Comme son compatriote, Juan Bernat ne fait pas partie des noms les plus ronflants de l’effectif parisien, mais n’est pas le moins précieux. « Quand je suis arrivé ici(en août 2018), je savais très bien que ma venue n’allait pas bouleverser la vie des supporters, reconnaît-il lucidement. J’ai bien conscience de ne pas être un joueur médiatique, donc je ne m’attendais pas à ce qu’ils m’acclament. Pour être applaudi, il faut du temps et beaucoup de travail. C’est la seule façon pour qu’une relation de confiance s’installe entre un joueur et le public. »
Le temps a livré son verdict : sa seule présence est aujourd’hui un gage de sûreté. Même sa polyvalence pourrait être la bienvenue dans ce Final 8, où certains trous devront être forcément bouchés, comme l’an dernier en huitième de finale retour face à United, où il avait officié au milieu. « Tuchel m’avait confié qu’avec ma sérénité avec le ballon et ma faculté à m’associer avec les autres, ça pouvait le faire, mais je pense que j’étais davantage une solution de dépannage que le fruit d’une véritable conviction », se marre Bernat. Un an s’est écoulé depuis ce traumatisme et l’ex du Bayern veut cette fois y croire : « On a une très belle équipe, on peut y arriver, même si on sait que ça ne va pas être simple. » En espérant donc que les superstitions restent loin de tout ça : il faudra marquer et gagner face à Bergame, pour ne pas être deux années d’affilée le dernier buteur du PSG lors d’une campagne européenne.
Par Mathieu Rollinger
Propos de Juan Bernat issus de l'interview parue dans le numéro 177 de So Foot