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Joyeux anniversaire, Abou Diaby !

Par Gabriel Cnudde
Joyeux anniversaire, Abou Diaby !

De retour à l'entraînement avec les Gunners depuis quelques jours, Abou Diaby fête aujourd'hui ses 29 ans. Raillé et moqué pour sa fragilité physique et ses blessures à répétition, le grand milieu de terrain a aujourd'hui plus de détracteurs que d'adorateurs. Pourtant, sous le pansement géant, il y a un bon joueur de football. Si, si.

Abou Diaby, c’est un peu cette ex-copine dont on ne parle plus qu’en mal. On la moque, on la critique, on l’insulte même. Quand on nous demande « Alors, qu’est-ce qu’il devient, Abou ? » , on n’a rien de mieux à répondre que « J’sais pas, et je m’en fous d’elle ! » . Mais au fond de nous, on sait pertinemment que cet acharnement dans la méchanceté ne cache qu’une seule chose : de l’amour. Parce qu’on l’a aimé, Abou Diaby. On a aimé le voir évoluer à la Clairefontaine. On a aimé le voir se brouiller avec Hatem Ben Arfa. On a aimé le voir jouer à Auxerre. Et puis, comme un amant attentionné, on a aimé prendre soin de lui pendant ses premières convalescences. On le choyait, le dorlotait, lui susurrait des mots doux. Parce qu’on a toujours cru en lui. On le savait qu’il allait devenir un grand footballeur, on le savait ! C’était écrit, tous nos amis nous le disait, il allait même surpasser notre premier boyfriend, Patrick Vieira ! Est ensuite venu ce bel été 2010 pendant lequel il a brillé, pendant lequel notre cœur battait fort pour lui. Mais c’était avant que tout ne change. Depuis, la routine s’est installée, avec le lot de disputes qu’elle génère. Abou est parti, avant de revenir, puis de repartir. Et aujourd’hui, on ne peut comparer nos lointains souvenirs qu’à ce brouillard léger que l’aurore soulève. N’est-ce pas, Alfred de Musset ?

On ne badine pas avec l’Abou

« C’est une ressource naturelle, un joueur de qualité supérieure » , déclarait Arsène Wenger en septembre 2014, alors qu’Abou Diaby venait de refouler pour la première fois les terrains depuis sa rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche. Et force est de constater qu’on ne peut pas vraiment donner tort à l’Alsacien. Enterrer l’international français avec sa bouteille de mercurochrome, ce serait oublier qu’il a parfois fait les beaux jours d’Arsenal et des Bleus. Dans la déroute embarrassante de Knysna, il avait par exemple été le seul à surnager. Titulaire lors de cette Coupe du monde ratée, il est même le seul milieu de terrain à disputer l’intégralité des trois matchs de poule. « Il a été énorme, mais on n’est pas surpris, on voit les entraînements qu’il fait depuis le début de la préparation » , soulignait Patrice Évra après le match nul face à l’Uruguay, pour lequel le sélectionneur avait lui aussi tenu à féliciter le natif d’Aubervilliers : « Il a changé le milieu de terrain de l’équipe de France et apporté de l’équilibre. » Ses belles prestations ne suffiront pas à éviter la catastrophe, mais les faits sont les faits : Abou pue le foot.

Ce constat, beaucoup de spécialistes l’ont fait, dès les débuts de Diaby. En 2009 déjà, Guy Roux l’expliquait à France Football : « C’est le genre de joueur que les spécialistes du ballon remarquent au premier coup d’œil. Ça ne s’explique pas. C’est comme le charme d’une jolie femme. » Et dans le Nord de Londres, on aime les jolies femmes. À tel point qu’on se permet toutes les comparaisons, même celles qui incluent une légende du club. Oui, Abou Diaby était un Patrick Vieira en puissance. Lui-même le reconnaissait. « S’il avait pu enchaîner les matchs, il aurait progressé constamment et il serait à un niveau exceptionnel. Potentiellement, c’est même mieux que moi. Meilleur techniquement, meilleur dribbleur, plus buteur aussi, bref, plus complet que moi » , déclarait Patoche à France Football en 2012. Il faut dire qu’à cette époque, et ce, malgré une blessure contractée en début de saison, le milieu de terrain faisait rêver tout l’Emirates. Le 2 septembre 2012, il avait même marché sur Liverpool. Avant de se blesser, bien entendu. L’histoire d’une vie en forme de montagnes russes. Celle d’un homme qui aurait pu tout avoir, mais qui regrette aujourd’hui de n’avoir pas pu. Avec Abou, « vous avez pleuré des larmes de joie et des larmes de désespoir » .

Il ne faut jurer de rien

Deux maladies, une concussion, un mal de dos, une blessure aux abdominaux, une à la hanche, une au pelvis, une à l’aine, trois aux tendons, deux aux genoux, deux aux tibias, huit aux chevilles, onze aux mollets, deux autres aux ligaments et cinq aux cuisses… Oui, le carnet de santé d’Abou Diaby ressemble au Vidal. « Il est monté sur deux allumettes avec un point de colle au milieu. Le bon Dieu lui a donné un immense talent, mais l’a aussi fait fragile » , analysait Guy Roux. Tellement fragile que la phrase « Abou Diaby blessé » est devenue l’exemple qu’utilisent les professeurs de français pour expliquer ce qu’est une lapalissade à leurs élèves. Il en a souffert, Abou, de cette malédiction. Tellement qu’il a même pensé à tout arrêter, comme il l’expliquait en 2013 à L’Équipe : « C’est quelque chose qui m’est passé par la tête, mais j’ai discuté avec le coach et je me suis vite ressaisi. » Petit à petit, on a arrêté de croire à un possible retour en forme de l’international français. Tous, sauf un. Arsène Wenger, qui semble prêt à lui offrir un nouveau contrat.

Plein d’empathie, le technicien français ne peut tout de même décemment pas proposer un contrat à plein temps à son joueur. Mais il ne peut pas non plus se résoudre à le voir partir. Alors il pense à lui proposer un contrat lié à son temps de jeu. Avec un principe simple. Si Abou joue, Abou est payé. Sinon, la sécu prend le relais. Seulement, si Arsène veut conserver son protégé, il ferait bien de se dépêcher, car nul doute qu’Abou Diaby et son potentiel gâché intéressent l’Europe du football. Gratuit, le milieu de terrain a encore quelques belles années de football devant lui. Le pari est-il vraiment si risqué que ça ? Il y a effectivement des chances immenses que l’ex-futur Patrick Vieira se blesse, encore, et encore. Mais il y a aussi l’infime espoir de le voir enfin faire une saison pleine. Une saison où il éclaboussera de son talent le championnat qui voudra bien de lui. N’oublions pas : « Il ne faut jurer de rien, et encore moins défier personne. »

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Par Gabriel Cnudde

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