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Joya Hope : « Ma chambre était aux couleurs de l’OGC Nice »

Propos recueillis par Mathieu Faure
Joya Hope : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Ma chambre était aux couleurs de l&rsquo;OGC Nice<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Avant d'ambiancer la scène des Francofolies le 12 juillet prochain, Joya Hope (Magali de son prénom, Joya étant le prénom de sa grand-mère) revient sur l'histoire d'amour entre sa famille et le football, et sur son passé au stade du Ray. Une fille pas vraiment comme les autres. Avec des origines italiennes de Naples et Turin et un père fan de Platini, la jeune demoiselle d'origine niçoise se débrouille forcément bien avec un ballon.

Dans ta famille, ton grand-père a une histoire particulière avec l’OGC Nice…Oui, en fait, mon grand-père était maire de Nice après la guerre (Jacques Cotta, de 1945 à 1947,ndlr). À cette époque, l’OGC Nice n’avait plus d’argent. Le club était à deux doigts de la faillite, et mon grand-père, grand amoureux du club au demeurant, a fait voter une subvention municipale un peu particulière. En gros, il finance une avance sur recette afin que le Gym puisse commencer la saison. En fin d’année, le contrat est rempli, puisque le club monte en D1. Sans cette subvention, Nice aurait perdu son statut professionnel et le Gym aurait coulé…

Forcément, le Ray, ça doit te parler…Je baigne dans l’ambiance du Gym depuis mon enfance. Mon grand-père, mais surtout mon père sont des amoureux de l’OGC Nice. Je me souviens avoir été au Ray dès mon plus jeune âge. À Nice, le football a une place particulière. C’est toute la communauté niçoise qui supporte le club. Les matchs à domicile étaient des vrais rendez-vous. Alors oui, j’ai une affection particulière pour le club et pour le stade du Ray. Avec mon frère, on avait notre chambre aux couleurs du club. Le drapeau rouge et noir, l’aigle brodé sur le blouson. On était comme des fous. Voir que le club revient au sommet du football français, ça fait plaisir.

En tant que musicienne, le club pourrait te demander de composer l’hymne du club pour le nouveau stade, non ?J’aimerais bien remixer Nissa la bella à ma sauce. Ça serait énorme. Mais je ne pense pas que le club soit dans cette démarche pour le moment…

Tu en penses quoi, justement, du nouveau stade ?Le Ray va me manquer. Et pas qu’à moi. Dans ma famille et parmi nos amis, c’est pareil. Le Ray, c’est un truc à part. C’est l’ADN du club et son histoire. On va se retrouver dans un écrin tout neuf, mais loin du centre-ville et dont personne ne veut vraiment. C’est dommage, car le Ray respirait le football. Je me souviens de mon grand-père qui me racontait qu’à son époque, il allait au stade en tramway et il redescendait avec les joueurs après le match. Il y avait une vraie cohésion. On pouvait approcher les joueurs beaucoup plus facilement.

« Quand tu es chanteur dans un groupe, tu es le numéro 10 »

Tu te souviens de ton premier match ?Pas vraiment. Je devais avoir 5 ans, je pense. Je me souviens surtout du bruit, de l’ambiance au Ray. Je n’ai jamais oublié. Je crois avoir passé mon temps à regarder les tribunes et non le terrain. Je n’étais pas livrée aux fauves, puisque mon père me chaperonnait, et puis, tu te sens bien entourée dans une ambiance comme ça. C’est mythique.

Ton père avait-il un joueur favori ?Michel Platini. Mon père avait cette passion pour les numéros 10. C’était son truc à lui, le mythe du numéro 10. C’est le poste le plus significatif, le plus stratégique. J’estime que c’est un peu mon poste sur scène aussi. Quand tu es chanteur dans un groupe, tu es le numéro 10. C’est toi qui tiens le truc. À toi de bien mener le jeu. C’est une grosse responsabilité. Je suis un petit numéro 10 à l’ancienne.

En parlant de cohésion, on a l’impression qu’entre toi et la musique, il se passe quelque chose aussi. Comment définir ton style de jeu ?Je fais de la chanson electro, plus que de la musique electro. Je compose mes propres sons et morceaux. C’est comme un match de football, j’ai besoin de m’isoler pour écrire. Il faut se recueillir, j’ai besoin d’être seule pour que ça parte ensuite. Je dois y mettre de l’intensité. Je ne vois pas trop de différences entre une scène et un stade de football. Tu as toujours ce côté stress, tension et cette électricité dans l’air avant le début. Ce sont deux univers qui se ressemblent. La musique, comme le football, est un moment de fête dans une vie. Il faut en profiter. Par exemple, quand je suis chez moi, je me regarde souvent un match avec une pizza et une bière. C’est le jeu.

Il paraît que c’est Michael Jackson qui t’as donné envie de te lancer dans la musique. Hasard ou pas, il a déjà pris des photos avec un vieux maillot de Nice…On savait recruter des stars à l’époque(rires). C’est vrai que, petite, je l’écoutais en boucle. C’était mon truc à moi. En général, je mettais du Michael avant d’aller au stade quand j’étais gamine. C’étaient mes deux moments à moi. Plus tard, j’ai beaucoup aimé Cyndi Lauper le temps d’une chanson : Girls just want to have fun. Cette chanson voulait tout dire. J’ai beaucoup d’influences musicales différentes sinon : les Beastie Boys, etc.

Tu n’as jamais réussi à jouer sur scène dans ta région…Non, c’est ironique d’ailleurs. J’ai l’impression que la musique electro marche plus dans le Nord que dans le Sud, mais les choses sont en train de changer. J’ai bon espoir de me produire pas trop loin de Nice dans les mois qui viennent. Ça demande du temps, mais les choses se mettent en place.

Son dernier clip Sunset, extrait de l’EP prévu pour octobre

Vidéo

En concert le 12 juillet aux Francofolies de la Rochelle À visiter : joyahope.com Joya Hope sur Facebook

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Propos recueillis par Mathieu Faure

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