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Jovial : «Je me démerde avec le ballon»
Il a connu l'Italie, la Belgique, le championnat CFA, la galère, les doutes et puis la lumière. A Beauvais, puis au Havre, et, enfin, à Dijon où il est arrivé cet été avec l'étiquette du plus gros transfert de l'Histoire du club (2 millions d'euros). A 27 ans, Brice Jovial n'a plus de temps à perdre. Ça tombe bien, Dijon est un laboratoire à ciel ouvert.
C’est ta première reprise avec un club de Ligue 1, tu t’en sors ?
Ça change de la Ligue 2, en tout cas. On enchaîne les matches amicaux, c’est idéal pour se mettre dans le rythme avant le coup d’envoi de la saison. On touche un peu plus au ballon, ce n’est pas déplaisant.
Tes contacts avec Dijon remontent à quand ?
A la fin de saison. Le club n’était pas encore assuré de monter mais j’étais attentif à leur discours. Une fois en Ligue 1, la motivation est décuplée.
Tu as un parcours plutôt atypique. Tu jouais en CFA en 2009 à Sénart-Moissy et depuis tu as grimpé les échelons.
Quand on repart de plus bas, on n’a qu’un seul objectif en tête : bosser. Ça a fini par payer.
Comment se comporte le groupe qui découvre le haut niveau ?
Il y a des mecs expérimentés quand même. Varrault, Meïté, Shankharé, Matsui, Souprayen ont tous joué en Ligue 1. Thil aussi. Sans parler du groupe de l’année dernière qui se connaît. Il y a une cohésion évidente quand tu joues les premiers rôles. J’ai été très bien accueilli. Pour s’intégrer, c’est beaucoup plus facile quand les mecs ont un certain vécu.
Avec quel système de jeu allez-vous jouer ?
Pour le moment, nous jouons à deux attaquants durant les amicaux avec un schéma type 4/4/2. C’est plus facile pour permettre à tout le monde d’avoir du temps de jeu. On ne sait pas encore dans quel schéma on va débuter la saison, le coach maintient le suspense. C’est vrai qu’un système à deux pointes me convient mieux par contre.
Tu es quel genre d’attaquant ?
Je me démerde avec le ballon. J’essaie d’être son ami (rires). Je suis plutôt un attaquant mobile. J’aime bien jouer autour d’une pointe qui remise le ballon. Une fois lancé, je suis dans mon élément.
Tu accuses le coup physiquement ?
On est en pleine préparation. Le but est surtout de récupérer et d’être prêt le jour J. Le jeu n’est pas le même en Ligue 1. En Ligue 2, c’est vraiment bourrin. On se rentre clairement dedans. Là, on est sur un jeu plus posé. Les 30 derniers mètres sont très importants et ne sont pas négociés de la même manière. On n’arrive pas à l’abordage sans préparatif.
Tu t’es fixé un objectif ?
Aucun, c’est le meilleur moyen de passer à côté. Je me concentre, tant que ça rentre, je me fous de la manière. J’essaie de faire de mon mieux.
Tu avais côtoyé Patrice Carteron à Cannes, cela a compté dans ta décision de venir ici ?
C’est vrai que connaissant le coach, je savais où je mettais les pieds. C’est quelqu’un de dialogue. Il m’apprécie et j’ai toujours aimé sa méthode de travail basée sur la communication. C’est primordial pour la confiance d’un joueur.
Tu connaissais des joueurs dijonnais ?
Padovani et Paulle avec qui j’avais joué à Cannes. Zarour, que j’ai connu chez les jeunes aux Lilas. Je n’arrivais pas en touriste. C’est mieux pour l’intégration. Et puis avec Le Havre, j’avais croisé pas mal de monde sur les terrains aussi.
Comment expliques-tu ce temps perdu dans ta carrière ?
C’est en partie de ma faute. Quand tu ne suis pas un certain équilibre, tu n’y arrives pas. J’avais le talent, mais pas la tête au football. J’ai pris du retard. Je me suis remis en question. J’ai arrêté le football pendant un an après mes expériences en Belgique. Pendant cette période, tu cogites, tu fais un point sur ta carrière. Quand j’ai repris, je savais que je devais changer ma manière de concevoir le football. C’est un métier. Il faut être rigoureux et travailler. Personne ne t’attend. A toi de faire ton trou.
En 3 ans, tu es passé de la CFA à la Ligue 1, le retard est rattrapé ?
Non. Surtout que le plus dur commence. Ce n’est que le début. Je dois me prouver que je suis au niveau. Le prouver aux gens qui ont investi sur moi. C’est un vrai challenge.
L’objectif réaliste de Dijon pour la saison ?
Le maintien, forcément. Le championnat est long, souvent truffé de surprises. Je pense que si le groupe est solidaire et un minimum chanceux, on peut jouer notre carte. Il faudra surtout réussir nos débuts. Donc le premier match contre Rennes est primordial.
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