- Liga
- J18
- Séville-Real Madrid (2-1)
Jovetić, des débuts clutch et une Liga relancée
Sevillista depuis six jours, baptisé au Sánchez-Pizjuán il y a quatre, Stefan Jovetić a profité de son premier dimanche andalou pour se transformer en Sergio Ramos des Palanganas. Autrement dit, la gâchette monténégrine crucifie le leader merengue et relance la Liga grâce à un pion de patron au buzzer.
Une perte de balle de Benzema, un décalage de Sarabia, puis une frappe enroulée de Jovetić. En l’espace de quelques instants électriques, au bout du temps additionnel, le Real Madrid tombe pour la première fois depuis quarante rencontres et, par là même, relance une Liga désormais plus ouverte que jamais. Séparés par deux petits points, Madridistas, Sevillistas et Blaugrana se promettent une lutte acharnée pour arracher le titre national et sabrer le champagne. Un retour du suspense salvateur pour l’intérêt du championnat qui doit autant au coup de casque involontaire mais décisif de Sergio Ramos contre son camp qu’au rôle de clutch-player de Stevan Jovetić, nouveau héros du Sánchez-Pizjuán béni par les dieux de Nervion. « Je me sens très bien, je suis très heureux, confirme le Monténégrin sitôt le coup de sifflet final effectif. Je ne pouvais imaginer un meilleur début. Commencer de cette façon signifie beaucoup. Je remercie mes coéquipiers, mes entraîneurs et le public qui m’ont beaucoup aidé ces derniers jours. » De fait, depuis son arrivée mardi dernier, il a déjà marqué à deux reprises en autant d’entrées face aux Merengues. En costaud.
Hace menos de una semana no se conocían….hoy parece que se hubieran formado en la carretera de Utrera….La magia de NervionTe quiero SFC pic.twitter.com/mQez4IsVzz
— Monchi (@leonsfdo) January 16, 2017
Nasri, exemple et intégration à suivre
Pourtant, à l’heure des présentations avec la nébuleuse sévillane, Stevan Jovetić n’en mène pas large. Catalogué comme un ingérable par l’Inter Milan qui n’en voulait plus, il se la joue réservé à l’heure de sa présentation et ne s’attarde pas en paroles inutiles. Une attitude appréciée, tant par une aficion rouge vif en ce début d’année que par une direction sportive qui en avait fait sa priorité, qui lui vaut un accueil chaleureux dans le vestiaire sevillista. Premier à l’accueillir, car ancien coéquipier du côté de Manchester City, Samir Nasri est avant tout l’exemple à suivre pour le nouvel artilleur des Palanganas. Un temps placardisé pour son comportement, le Marseillais renaît dans la capitale andalouse aux contacts d’un vestiaire sain, d’une ville folle et d’un entraîneur passionné. Cette recette à trois bandes sied, pour ainsi dire, illico au canterano du Partizan Belgrade. Car trois jours avant sa banderille libératrice face au Real, il entre déjà en jeu face aux Madridistas et plante déjà son premier but sous la liquette du FC Séville. Ou quand les planètes sont alignées d’emblée.
Le Golazo de Jovetić , le public en feu , la réaction du commentateur, Sampaoli … les frissons pic.twitter.com/BlqdjQTU9c
— Lucas (@LucasMendes972) January 15, 2017
Jovetić et le « Dicen que nunca se rinde »
Auteur de la meilleure des intégrations, que ce soit dans le vestiaire ou chez les aficionados des Hispalenses, Jovetić fait également le bonheur de Jorge Sampaoli, qui en avait fait sa priorité hivernale auprès de Monchi. Les rendements de Ben Yedder et Vietto restent des plus honorables dans le jeu, mais leur apport en des termes chiffrés demeure insuffisant pour un candidat au titre. D’où l’importance de la fine gâchette monténégrine, dont le profil correspond parfaitement au style souhaité par l’entraîneur argentin. Surtout, il ne fait déjà plus qu’un avec la devise du FC Séville, « Dicen que nunca se rinde » , en le ramenant grâce à son pion salvateur à un point du leader et en faisant le bonheur des amateurs de Liga, tous émoustillés par ce resserrement des positions entre Merengues, Blaugrana et Sevillistas. Autre symbole de cette intégration express, alors qu’il avait inscrit son ultime réalisation avec l’Internazionale le 23 avril dernier face à l’Udinese, il a déjà planté à deux reprises face au Real Madrid en 70 minutes passées sur le pré de sa nouvelle casa. Autrement dit, le Sánchez-Pizjuán tient désormais son nouveau chouchou.
Par Robin Delorme