- Italie
- Calcio
- 9e journée
Journée fade en Serie A
La Serie A nous avait habitués à mieux, cette saison. À plus de buts, de qualité de jeu. Et moins d’erreurs d’arbitrage et de cartons, vraiment les deux éléments qui ont marqué cette 9e journée. Ce ne sont ni la Juve, ni la Fiorentina qui s’en plaindront. Hormis tout ça, l’Inter est toujours inarrêtable, et la Roma irrégulière.
Journée polémique, en Serie A. L’arbitrage, souvent critiqué jusque-là, devrait une nouvelle fois faire jaser de l’autre côté des Alpes. Une affaire qui concerne la Juventus. Les Bianconeri, qui ouvraient le bal dominical à Catane, ont en effet pu bénéficier des faveurs du duo arbitral Gervasoni-Maggiani. Premièrement, les Siciliens auraient dû ouvrir le score, à la 25e minute de la rencontre, par l’intermédiaire de Bergessio. Seulement voilà, l’arbitre de touche, après un moment d’hésitation, signalera un hors-jeu inexistant. Passée la tempête, la Juve finira par ouvrir le score, un but de Vidal qui scellera le sort de la rencontre (0-1). Problème : Bendtner, premier tireur sur l’action, était hors-jeu, justement… De quoi pousser certains à invoquer de vieux démons. Ou un site de paris sportifs, Paddy Power, à rembourser les parieurs qui ont misé sur une défaite de la Juve. C’est dire. En attendant hein, la Vieille Dame récolte un nouveau succès (au passage, elle a tout de même franchement dominé la rencontre), qui conforte sa supériorité en Serie A. Et ça, c’est incontestable.
Mais ce match ne sera pas le seul à faire parler. Le Fiorentina-Lazio, grosse affiche de la journée entre deux prétendants à l’Europe, a également été scandaleux du point de vue de l’arbitrage. M. Bergonzi a ainsi sifflé un péno inexistant en faveur de la Viola (raté par Mati Fernández), en a oublié un pour la Lazio sur une faute de main évidente de Cuadrado dans la surface. Son assistant, quant à lui, signalera injustement un hors-jeu sur un but de la tête de Mauri, qui aurait dû récompenser la domination laziale en début de seconde période. On n’évoquera pas les deux rouges distillés à Ledesma et Hernanes, mais on pourrait discuter d’un second jaune pour Tomović, défenseur central viola, qui aurait dû mater la fin de match ailleurs que sur le terrain. Bref, une rencontre horrible de ce côté. Heureusement que Ljajić et Toni viendront planter de jolis buts, tiens (2-0). La Viola reste ainsi au contact du peloton de tête et se tape enfin un « gros » , tandis que la Lazio, évidemment, pourra râler. Elle n’est pas la seule à avoir vu rouge, cela dit, puisque huit cartons de la même couleur seront distillés ce weekend (dont deux pour des coachs). Un record, cette saison.
L’Inter se régale, Naples s’accroche
Au-delà de cet aspect, il convient d’égayer le tableau et de parler de l’Inter. Parce que les Nerazzurri sont dans une forme étincelante. Avec leur victoire sur le terrain de Bologne (1-3), ils récoltent un septième succès consécutif, le huitième d’affilée hors de leurs bases. Costaud. Car au Renato Dall’Ara cet après-midi, ça flairait bon le match piège contre une équipe locale très joueuse. Joueuse, mais naïve, ce qui convenait très bien aux hommes de Stramaccioni, remarquables de lucidité et de réalisme. Sur ces bases, il est logique de les inclure dans la course au titre.
Le titre, ce doux rêve du Napoli. Un rêve que les Napolitains entretiennent avec une nouvelle victoire, obtenue difficilement face au Chievo (1-0). Car ils ont longtemps galéré face à de solides et organisés Clivensi, avant qu’Hamšík ne libère le San Paolo. Sans briller, ils maintiennent le cap et restent seconds à trois points de la Juve. Tenir le rythme et enchaîner les bons résultats, justement ce qu’a du mal à faire la Roma. Ce n’est pas nouveau, les hommes de Zeman sont irréguliers, souvent dans un même match. Contre l’Udinese, les Romains ont ainsi rapidement acquis un bel avantage grâce à un doublé de Lamela, avant de prendre trois buts, exactement comme contre Bologne en début de saison (2-3). Inutile, évidemment, d’aller dire à maître Zeman qu’il aurait dû fermer le jeu. Même si c’est sûrement son désir d’attaque qui lui aura valu de perdre trois nouveaux points… À moins que ce ne soit le pénalty accordé aux Frioulans en fin de rencontre. Et devinez quoi ? Bah, la faute n’existait pas, sur cette action.
Bon, si on veut s’attarder sur le classement et remarquer une belle progression (outre l’Udinese qui gagne… six places), il faut forcément citer Cagliari, qui vient d’enchaîner un troisième succès de rang, et pour la troisième fois, sur le score de 1-0. Les Sardes sont désormais 10e, et le début de saison catastrophique est déjà oublié. Tout le contraire de leur victime du jour, la Samp’, qui récolte un quatrième revers consécutif. Fini, l’effet de surprise. À l’instar de l’autre promu du Torino, sévèrement battu par Parme (1-3), les Génois rentrent dans le rang. Benvenuti in Serie A.
Une journée pourrie, au final
Mais le constat global qui résulte de cette 9e journée, outre un arbitrage pourri et l’assurance des équipes de haut de tableau, c’est un spectacle très pauvre, chose rare dans cette Serie A version 2012/2013. Avant cette journée, la moyenne de buts frôlait les 2,5 par match. Un joli spectacle, qui avait de quoi calmer les derniers persuadés du catenaccio. Mais ce ne sera pas le cas cette fois-ci, avec beaucoup de match fermés et d’oppositions pourries, pour un total assez faible de 19 buts marqués. De ce constat, on en vient donc à parler du Milan AC. Équipe en crise, patati patata. On ne voudrait pas enfoncer ces Rossoneri, déjà au fond du seau. D’autant qu’en plus, ils ont remporté leur rencontre samedi soir face au Genoa (1-0). Mais ce match était une purge, peut-être même le pire que les Milanais aient disputé cette saison. Incapables d’être dangereux, ils n’ont su frappé que deux fois (!) au but sur l’ensemble de la rencontre, ne devant leur salut qu’à El Shaarawy, décidément la seule lueur dans cette sombre période. Même si le Milan s’éloigne de la zone rouge (11e avec trois points d’avance), personne n’est dupe quant au faible niveau de l’équipe.
Niveau qui n’est pas loin de Sienne ou de Palerme, de Pescara ou de l’Atalanta. Des clubs de bas de tableau qui s’affrontaient d’ailleurs ce weekend, une aubaine pour espérer se détacher et enfoncer un concurrent. Mais ces deux oppositions ont accouché de nuls vierges, dont on ne retiendra rien. Car il n’y avait rien à voir. Place aux polémiques et pics en tous genres, les trois jours qui nous séparent de la prochaine journée de Serie A devraient être agités, en Italie. Espérons qu’il n’en ressortira que du bon.
Par Alexandre Pauwels