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Jouer une finale à la maison, un avantage?
Seulement trois équipes ont joué une finale de C1 à domicile. Bilan : deux victoires pour une défaite. De quel côté le Bayern fera-t-il pencher la balance ? En attendant de le savoir, retour sur ces trois réceptions presque parfaites.
30 mai 1957 – Real Madrid-Fiorentina 2-0 à Santiago BernabeuAutant leur donner le trophée tout de suite. Pour la deuxième édition de la Coupe des champions, les Merengues, champions en titre, disputent leur finale à Santiago Bernabeu, leur grand chez soi. Les voyages à l’étranger étant alors encore un luxe réservé à une poignée de nantis, trouver un supporter italien parmi les 124 000 personnes ayant saturé le stade revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Le temps des quotas de places réservées à chaque finaliste viendra bien plus tard. Malgré cette ambiance hostile, la Fiorentina va longtemps tenir bon sur la pelouse madrilène. Le savoir-vivre voulant que l’on se montre complaisant avec ses hôtes, l’arbitre va finalement donner un petit coup de main au Real, en sifflant un pénalty, alors que la faute italienne paraissait commise à l’extérieur de la surface. Di Stefano le transformera (70e), avant que Gento ne soulage définitivement les supporters merengues. Au total, Santiago Bernabeu a été désigné à quatre reprises pour accueillir la finale, la dernière fois en 2010, mais après 1957, jamais le Real Madrid n’a pu bénéficier de l’avantage du terrain lors de l’échéance ultime de la C1.
27 mai 1965 – Inter Milan-Benfica : 1-0 à San SiroA l’instar du Real en 1957, l’Inter se voit offrir l’opportunité de doubler la mise à domicile après son sacre de 1964. Pour le Benfica, la ficelle est trop grosse, et les Portugais demandent le dépaysement de l’affaire. Sans succès. Eusebio et consorts disputent leur quatrième finale en cinq ans, mais savent à quelle sauce on cuisine l’adversaire à San Siro (la dénomination Giuseppe Meazza ne sera adoptée qu’en 1980). En deux ans, les Nerazzurri n’ont concédé que deux buts à domicile en Coupe des champions. Un par campagne. Le dernier a été inscrit par les Glasgow Rangers, en quart de finale. L’Inter menait alors 3-0. En demi-finale, les hommes d’Helenio Herrera ont à nouveau marqué leur territoire avec force. Battus 3-1 à Liverpool, Mazzola et consorts renversent la situation à San Siro (3-0). A en croire Giacinto Facchetti, évoluer à la maison n’a pourtant pas constitué un avantage lors de la finale. « Tout le monde s’attendait à ce qu’on gagne car on jouait à domicile, cette pression nous a affectés, et nous n’avons pas aussi bien joué que lors des matches précédents. » Plus que l’appui de 89 000 fans, ce sont finalement les conditions atmosphériques qui vont donner un coup de main à l’Inter. A la 42e minute, sur une frappe de Jair, le gardien du Benfica réalise une sorte d’arconada, l’humidité de la pelouse et de ses gants ayant raison de sa prise de balle. Les Portugais, qui avaient milité pour un report de la rencontre devant la pluie battante qui s’abattait ce jour-là sur Milan, peuvent l’avoir mauvaise.
30 mai 1984 – AS Roma – Liverpool : 1-1 (2-4 tab) au Stade OlympiqueLa finale des premières. Pour la première fois, une séance de tirs au but conclut l’ultime rencontre de la Coupe des champions. Et pour la première fois, une équipe évoluant à domicile laisse échapper le trophée aux grandes oreilles. Pour Liverpool, le stade Olympique rappelait de très bons souvenirs, puisque c’est à Rome que les Reds remportèrent leur première C1, en 1977. Décidément à l’aise dans la capitale italienne, les Anglais ouvrent le score dès la 13e minute par Phil Neal. Les six dernières finales de C1 s’étant conclues sur de bons vieux 1-0, Rome peut commencer à pleurer. Les Giallorossi se refusent toutefois à abdiquer et reviennent dans la partie juste avant la pause, quand Pruzzo bonifie un remarquable travail d’ailier de Bruno Conti. Outre ses deux stars italiennes, la Roma compte également sur le talent d’une belle paire auriverde : Falcao et Toninho Cerezo.
Lors de la séance de tirs au but, une autre première se produit, quand Bruce Grobbelaar improvise la « danse du spaghetti » pour bien se fondre dans la couleur locale. Le réel impact de cette tactique de diversion ne pourra jamais être mesuré, mais le résultat est là : Liverpool soulève pour la deuxième fois de son histoire une C1 à Rome. Jouez à domicile, qu’ils disaient …
Par Thomas Goubin