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Jouer la finale de l’Euro à Budapest, vraiment ?

Par Nicolas Kssis-Martov
Jouer la finale de l’Euro à Budapest, vraiment ?

Une rumeur qui enfle. Devant le refus du gouvernement britannique d’alléger les contraintes sanitaires, surtout avec le variant dit delta, l’UEFA songerait sérieusement à déplacer la finale de l’Euro, prévue initialement à Londres, dans une autre ville. Et son choix se serait porté sur Budapest. Inutile d’insister, tout n’est évidemment qu’une affaire de gros sous. Et c’est bien le drame.

Cet Euro éclaté sur le tout continent était en soi une belle usine à gaz. Surtout vu la diversité des pays concernés et du contexte politico-footballistique dans chacun d’entre eux. Le casse-tête a pris une tournure encore plus complexe avec la pandémie. La gestion de la crise a considérablement évolué au fil du temps et elle s’est surtout avérée fort diverse selon le petit bout du Vieux Continent où vous mettiez les pieds. Pour sa part, après un inévitable report en 2020, l’UEFA n’a jamais eu d’autres perspectives que de maintenir coûte que coûte une organisation « maximaliste » de cet Euro, au format surréaliste au regard des enjeux du moment. Avec en outre au fil du temps le projet fou de garantir le taux de remplissage le plus élevé possible dans les stades, nonobstant la situation de l’épidémie de Covid-19, ainsi que la possibilité pour les supporters de se rendre sur place avec le moins de gêne et de formalités possible. Le tourisme étant une des belles et traditionnelles promesses auprès des États d’un possible retour sur investissement. Il en va également du besoin de rassurer les sponsors et partenaires, qui ont bien autre chose en tête que les crises de conscience de Ronaldo.

Des stades pleins à tout prix

Au nom de ces obsessions, des villes telles que Bilbao ou Dublin ont perdu le droit de recevoir leurs matchs. L’UEFA a fait passer ses intérêts économiques avant toute autre considération, y compris la santé publique, prouvant une fois de plus son mépris pour la souveraineté des États. La nouveauté reste que cette fois, les pouvoirs publics locaux et nationaux ont refusé de céder à ses diktats. Nous nous dirigeons apparemment vers le même scénario pour la finale de l’Euro. Celle-ci doit logiquement se dérouler à Wembley, dans ce temple rénové du sport et du foot britannique. Pour cette compétition anniversaire à voilure continentale, la conclusion devait s’écrire lors d’un retour au bercail, là ou le ballon rond s’est inventé un empire.

Sauf qu’outre-Manche, la lutte contre le virus, et surtout ses variants, continue. Les cas sont de nouveau en hausse, et le déconfinement total a été repoussé. Les restrictions ont certes été allégés pour les locaux, mais les visiteurs sont astreints à une quarantaine qui rend quasi impossible le déplacement des fans pour assister aux rencontres, et complique sensiblement le travail de la presse. Londres ne serait finalement plus le lieu unique d’un final four, où pendant quelques jours l’Euro serait redevenu un carrefour où convergent les supporters concernés. Le Times et le Daily Mail ont en effet révélé que l’UEFA avait d’ores et déjà menacé le Royaume-Uni de lui retirer la finale si ce dernier n’accordait pas une exemption de quarantaine aux 2500 officiels VIP enregistrés dans ses fichiers. Oui, il arrive parfois que l’on donne des ordres depuis la Suisse, et pas que pour les opérations boursières. Le gouvernement de Boris Johnson « plancherait », selon l’expression consacrée, sur un compromis. Toutefois sa marge de manœuvre reste limitée, à moins d’arriver à démontrer que la bénédiction d’Aleksander Čeferin sur ses invités annihile tout risque de contamination et de circulation du virus.

Budapest nightmare

Le plan de repli de l’UEFA se serait fixé sur Budapest. La capitale hongroise, par la grâce d’un gouvernement Orbán qui suppose que les valeurs chrétiennes de l’Occident immunise contre la Covid-19, offre le cadre idéal pour cela. Quasiment aucune restriction de circulation. Le stade Ferenc-Puskás, contrairement à Wembley (avec une jauge de 40 000 pour le moment), était bondé pour accueillir les Bleus samedi comme le Portugal plus tôt dans la semaine. Une configuration de rêve quand il ne s’agit que de compter les euros et de rassurer ceux qui vous les donnent (entre autres les diffuseurs qui préfèrent eux aussi des images de gradins remplis). Seul problème : la Hongrie demeure depuis un bout de temps une épine politique dans le pied de l’Union européenne.

L’ambiance idéologique sur place, à commencer par les fans les plus durs qui ont multiplié les provocations (cris de singe, banderoles anti-LGBT, certes dans la continuité de la loi anti-gay qui vient d’être voté au parlement), inquiète même au-delà du seul cercle des ONG de défense des droits de l’homme. Les campagnes contre le racisme et l’homophobie de l’UEFA vont rencontrer le mur de l’argent et du réel. L’instance européenne a dû faire face récemment aux cas de plusieurs journalistes qui n’ont pu se rendre en Russie ou en Azerbaïdjan pour des motifs clairement partisans. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle s’est pour le coup montrée bien moins tenace auprès des gouvernements en question pour défendre la liberté de la presse que pour obtenir un statut dérogatoire à ses guests de luxe. En transférant à Budapest la finale, l’UEFA offrirait une merveilleux cadeau à un Orbán dont on sait à quel point il aime utiliser le football pour asseoir son populisme autoritaire. Qatar, Russie, Hongrie, Copa América au Brésil (une fois encore au mépris de la pandémie)… Les grandes multinationales du ballon rond aiment définitivement les poignes de fer pour sauvegarder leur fonds de commerce. Pourquoi oublier la Corée du Nord ?

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Par Nicolas Kssis-Martov

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