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Josie Cunningham, quand le système WAG dérape
Le 28 septembre dernier, Josie Cunningham annonce, à quelques jours de son accouchement, avoir été flouée par un homme qu'elle croyait être Curtis Davies, actuel défenseur central d'Hull City. Seulement, un rapide coup d'œil aux antécédents de la jeune femme permet de justifier les doutes émis par le lectorat britannique quant à la véracité de l'histoire. Portrait.
« The most hated woman in Britain. » Derrière ce qualificatif généralement réservé aux criminels sexuels ou autres ravisseurs de mineurs se cache Josie Cunningham, 24 ans, et désormais mère de trois enfants. Son crime à elle ? Vouloir être célèbre, à n’importe quel prix. Quitte à multiplier les frasques et les provocations dans la presse, et donc se faire haïr par son propre pays. Tout commence en 2009, lorsque l’intéressée annonce aux tabloïds son intention de se faire payer une augmentation mammaire aux frais des contribuables, via le National Health Service, le système de santé publique du Royaume-Uni. L’argument principal de la jeune femme ? Sa faible poitrine lui attire à l’époque les moqueries, et l’empêcherait de trouver du travail en tant que modèle glamour. Là, il faut croire que les dieux de la célébrité se penchent sur son cas, puisqu’étonnamment, la demande est acceptée. Finalement, en mars 2013, Josie Cunningham, toute heureuse, voit son bonnet passer de 70A à un terrifiant 80E. Coût de l’opération ? 4 800 livres, soit plus de 6 000 euros. Le début des ennuis.
« On veut être remboursés ! »
La jeune femme, désormais haïe, raconte à la presse people du Royaume son calvaire : « Les gens me suivent dans la rue en criant « On veut être remboursés ! »,tout en m’insultant. » Mais puisque le train de la célébrité est en marche, pas question de le laisser passer. Six mois plus tard, Cunningham bouleverse une nouvelle fois le lectorat de la presse tabloïd en annonçant vouloir une réduction mammaire, payée une nouvelle fois par le NHS, sa forte poitrine étant responsable selon elle des abus psychologiques qu’elle subit quotidiennement : « Ils (ses seins, ndlr) sont si gros, je les trouve embarrassants et je n’ai pas l’impression qu’ils m’aident à décrocher un contrat de mannequin, puisqu’ils ont attiré tellement d’attention négative. (…) Je pense à me faire financer une réduction par le NHS. Je regarde si des œuvres de charité peuvent m’aider, mais je pense que c’est au NHS de le faire, puisque c’est eux qui les ont rendus si gros. » Autre folie, la jeune femme réussit à se faire payer des taxis, toujours par le contribuable et à hauteur de 150 livres par semaine, au motif qu’elle ne peut plus prendre les transports en commun sous peine de se faire insulter. Et lorsque son compte Twitter est inondé de messages d’insultes, elle répond d’un selfie pris dans un des fameux taxis, accompagné de la légende « Des bâtons et des pierres peuvent briser mes os, mais les contribuables me financeront toujours. » Prends ça, Thomas Thevenoud.
« Je serai célèbre, je conduirai un Range Rover rose fluo et j’achèterai une grande maison »
Pourtant, l’annonce de sa troisième grossesse lui fait passer un nouveau palier dans la relation malsaine entretenue avec ses concitoyens. Après avoir avoué au Mirror qu’elle avait descendu une bouteille de vin et deux paquets de cigarettes le jour où elle avait appris qu’elle attendait un garçon au lieu de la fille espérée, Cunningham annonce en mai dernier envisager de se faire avorter, histoire de conserver ses chances de participer à l’émission Big Brother, l’équivalent de Loft Story dans le Royaume : « Je suis finalement sur le point de devenir célèbre et je ne vais pas tout gâcher maintenant. (…) Un avortement peut aider ma carrière. À cet instant, l’an prochain, je n’aurai pas d’enfant. Je serai célèbre, je conduirai un Range Rover rose fluo et j’achèterai une grande maison. (…) Je ne veux pas être célèbre parce que je suis la mère de l’enfant d’un footballeur. (…) Je veux l’attention sur moi, pas sur qui m’a fait un enfant. » Résultat : un appel au boycott de l’émission si elle était sélectionnée, et une haine grandissante envers la jeune femme. Une folle ? Peut-être. Néanmoins, comment lui jeter l’unique pierre, dans un pays où certains médias glorifient la vie des WAGs, et dont certaines Page 3 girls, notamment l’emblématique Katie Price dite « Jordan » qui est à la tête d’un empire estimé à 40 millions de livres ? Surtout, un pays où sortir avec un footballeur – coucou Célia Kay – suffit à connaître son quart d’heure de célébrité et à être placardée en première page du journal. Illustration avec ce tweet envoyé par Cunningham le jour des résultats des A levels, l’équivalent du baccalauréat, en août dernier : « Bonne chance à tous ceux qui vont récupérer leurs résultats des A levels aujourd’hui. Les filles, ne vous inquiétez pas, si vos résultats sont faibles – vous pourrez toujours faire carrière en montrant vos seins ou en étant escorts. (Si vous avez plus de 18 ans, bien sûr !) #Les conseils professionnels de Josie. » Pas plus retentissants, les résultats des Tigers de Curtis Davies ont plutôt intérêt à progresser. Où les supporters vont demander à être remboursés.
Par Paul Piquard