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José Mourinho n’est pas éternel

Par Adrien Candau
4 minutes
José Mourinho n’est pas éternel

Défaite 4 buts à 3 par une Juventus décadente ce dimanche, la Roma a probablement déjà acté l'échec de sa saison en cours. Mais aussi celui du recrutement de José Mourinho sur le banc, alors que le Portugais achève de démontrer que sa méthode, visionnaire quinze ans plus tôt, n'est décidément plus dans l'air du temps.

José Mourinho n’est pas un homme qui change. Bien sûr, depuis ses années golden boy à l’Inter, le dos s’est légèrement tassé, la chevelure s’est teintée de fils gris et les cernes se sont creusées. Mais le football de José Mourinho n’a pas foncièrement changé. On l’a successivement vu à Manchester United et Tottenham depuis 2016. On le voit à la Roma cette saison également. Défait 4 à 3 par la Juventus ce dimanche après avoir mené 3-1 à la 70e minute, le club de la capitale est enlisé dans une saison qui a déjà tous les airs d’un exercice raté.

La win d’hier

Voilà les Giallorossi tristes 7es d’un championnat pourtant homogène, où l’Inter semble être la seule équipe destinée à dominer aisément le plateau. Ce dimanche, la Roma a joué un football de qualité intermittente face à une Juve abyssale de médiocrité pendant une heure de jeu. Avant de s’effondrer mentalement, en concédant 3 buts en sept minutes. Si la lose est historiquement chevillée au corps de la Louve, elle s’était presque autoconvaincue que le Special One, lui, pourrait briser le signe indien. Archétype du winner dans la décennie 2000, génie iconoclaste d’un nouveau football axé sur une maîtrise aiguë de la communication et de la gestion psychologique des joueurs, le Portugais devait enfin faire bouger les lignes à Rome. Rigoriser l’approche tactique et mentale d’une formation souvent placardisée pour ses faiblesses de caractère.

Voilà qui aurait sans doute pu ressembler à une bonne idée dix ans plus tôt. Sauf que ces dernières années, Maurizio Sarri à Naples, Gian Piero Gasperini à l’Atalanta ou Simone Inzaghi à la Lazio (puis à l’Inter), ont changé la face de la Serie A. Les rigoristes mentalistes à la Capello ou à la Lippi ne sont plus en haut des charts. Même Massimiliano Allegri – dernier vestige d’un football italien à l’ancienne – s’en est retrouvé ringardisé : sa Juventus déploie cette saison une créativité offensive inquiétante et pointe seulement à la 5e place de la Serie A. Doté d’un groupe qualitativement inférieur à celui de son homologue bianconero, José Mourinho ne pouvait prévisiblement pas faire mieux.

Mou du genou

Oh, bien sûr, on l’a vu déployer ses artifices habituels. Geindre constamment sur l’arbitrage. Sur les insuffisances de son effectif. Certains joueurs, comme Jordan Veretout, ont aussi assuré qu’il avait réussi « à changer la mentalité » de ses poulains. Tout cela est bien beau, mais, dans le football moderne, c’est insuffisant. Huitième attaque et surtout huitième meilleure défense de Serie A, la Roma nage dans le quelconque. José Mourinho n’a pas su la doter d’automatismes collectifs capables de fluidifier son jeu offensif, ni même la rendre plus imperméable derrière. Ce dimanche soir, après la défaite abracadabrantesque de ses hommes contre la Juve, il reconnaissait aussi à demi-mots son impuissance à transformer mentalement ses hommes : « Quand la Juve est revenue à 3-2, la peur s’est installée. Un complexe psychologique… Il y a des gens dans ce vestiaire qui sont un peu trop gentils, un peu trop faibles. »

Mais est-ce seulement surprenant ? Voilà des années que la méthode du Mou, relativement improductive à Manchester United et Tottenham, a montré ses limites. À cet égard, on peut même s’étonner du recrutement du Portugais dans la Ville éternelle. Cet été, la Serie A a laissé partir son jeune entraîneur le plus prometteur, en la présence de Roberto De Zerbi. L’homme qui a fait pendant trois ans de Sassuolo l’une des formations les plus ébouriffantes d’Italie a filé au Shakhtar Donetsk. Le technicien de 42 ans aurait pourtant tout aussi bien pu poursuivre sa progression au pays, dans une formation de standing supérieure. Une formation comme la Roma. Mais les Giallorossi ont manifestement privilégié la filière Mourinho, plus médiatique, plus alléchante à l’œil des observateurs lointains du championnat italien. Mais ceux qui regardent les matchs le savent : le filon que creuse le Portugais tend vers l’épuisement. La Roma ne s’en était pas peut-être pas rendu compte, mais le football a changé. Et José Mourinho est resté à la traîne.

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