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José Mourinho, « le traducteur »

Par William Pereira
José Mourinho, «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>le traducteur<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

José Mourinho a un CV atypique. Bien garni, mais atypique. Pistonné par papa, le Special One a connu une brève carrière de footballeur professionnel avant de passer de l'autre côté de la ligne de touche. Après avoir officié dans de nombreux clubs de seconde zone, il atterrit au Sporting en 1992, où il rencontre notamment Bobby Robson et gagne le surnom de « traducteur ».

Quand il foulera la pelouse d’Alvalade ce soir, José Mourinho reviendra là où tout a vraiment commencé. Car avant d’entraîner Chelsea, le Real Madrid, l’Inter Milan, Porto ou même Benfica, celui qui a depuis gagné le surnom de Special One a été l’adjoint de Sir Bobby Robson au Sporting. Son « traducteur » , comme le veut la légende. Légende qui possède une part de vérité, mais qui est aussi truffée d’imprécisions, dont la plus célèbre raconte que le Mou aurait été admis dans le staff de l’Anglais uniquement pour ses qualités d’interprète. Un simple polyglotte qui éblouit son mentor avant de le dépasser pour devenir le plus grand, c’est beau. Un scénario de blockbuster, en somme. La vérité, c’est que José Mourinho a fait ses classes dans le club voisin de l’Estrela de Amadora, alors entraîné par Manuel Fernandes (aucun lien), en tant que préparateur physique. Chronomètre et sifflet en main, José ne s’est sans doute pas transformé en un Robert Duverne portugais que par la grâce de cette ancienne gloire du Sporting (189 pions chez les Leões), qui, invitée par le président de l’époque à devenir le bras droit de Robson, n’accepte l’offre qu’à une condition : que le Mou le suive à Alvalade. Bien lui en a pris.

« Interprète ? Et puis quoi encore »

À 33 ans, voilà donc José Mourinho dans le staff de celui qui prendrait André Villas-Boas sous son aile quelques années plus tard. Le truc, c’est que Sir Bobby débarque à peine au Portugal et ne comprend rien à la langue des autochtones. En face, le Sporting n’a d’anglais que le nom, et le seul qui maîtrise vraiment l’idiome de la reine en son sein n’est autre que le petit nouveau. Très vite, le Mou se rend compte que personne n’entend les méthodes de Robson et se porte volontaire pour faire le lien entre anglophones et lusophones. Il ne faut pas plus de temps pour qu’il gagne le surnom de « traducteur » . Sobriquet que celui qui est alors le pas très Special One n’apprécie guère. « Quand on m’appelait comme ça au Sporting, je prenais ça pour une insulte. Pas pour moi, mais pour les traducteurs, qui ont un métier digne et exigeant. Moi, je n’ai rien d’un traducteur. La seule chose que j’avais, c’était de maîtriser une langue de plus que les autres » , racontait il n’y a pas si longtemps l’actuel manager de Chelsea, pour qui traduire les mots du maître, c’était juste rendre service à autrui. Un service comme les autres. « Si un joueur entre sur le terrain d’entraînement et qu’il voit l’équipementier tituber avec deux sacs de ballons, il est naturel que le premier aide le second, indépendamment de sa condition de joueur. » José époque bon samaritain.

Mourinho, entraîneur du Sporting pendant… deux heures

Mourinho l’interprète, Mourinho l’adjoint et Sir Bobby Robson finissent par former un trio inséparable et fournissent un travail remarquable sur le banc des Leões. Mais pas assez remarqué. Le franc-parler de l’Anglais et les mauvaises relations qu’il entretient avec le président Cintra les mènent, lui et le Mou, tout droit vers la sortie, alors que le Sporting occupe la première place du championnat pour la première fois depuis belle lurette. Motif : une élimination prématurée en Coupe de l’UEFA. Prends-ça, Antoine Kombouaré. José poursuit son enseignement auprès de son mentor jusqu’en 1997, année où Robson part du Barça. Voilà donc 20 ans que l’entraîneur le plus modeste du monde a quitté Alvalade, pour n’y revenir que comme adversaire des Sportinguistas. Ce que la légende ne raconte pas, c’est qu’après s’être fait virer de Benfica sur choix du nouveau président, et avant de signer à l’Uniao Leiria, José Mourinho aurait pu prendre les rênes du Sporting et ainsi succéder à Inacio, lui aussi récemment viré (en grande partie à cause du Mou dont le Benfica avait battu les Lions 3-0). D’après son agent de l’époque, José Veiga, le « traducteur » a même été l’entraîneur du meilleur club formateur portugais « pendant deux heures » . Le temps, pour le président Luis Duque, de convoquer une conférence de presse afin de rendre la nouvelle publique, et surtout, le temps pour qu’un membre de la Juventude Leonina (très influent groupe de supporters) apprenne la nouvelle et fasse tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher que Mourinho ne signe. Pourquoi ? Personne ne le sait réellement. Certains affirment que les ultras ne voulaient pas d’un coach inexpérimenté en provenance du club ennemi, d’autres pointent du doigt le comportement du Mou durant le Benfica-Sporting qu’il a remporté sur le banc des aigles et pendant lequel il ne s’était pas privé de chambrer les Sportinguistas. Tant pis pour lui. Tant pis pour le Sporting, surtout.

La lettre à Olise

Par William Pereira

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