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José Mourinho, le nouveau loup de la Roma
Quelques heures après avoir annoncé que Paulo Fonseca quittera ses fonctions d'entraîneur de la Roma à l'issue de la saison, la Louve a trouvé son remplaçant : José Mourinho. Un choix surprenant pour le club de la capitale comme pour le Portugais. De leur côté, les supporters espèrent, eux, que Mourinho sera celui qui mettra fin à 13 années sans titre.
C’est une conférence de presse qui est restée dans les mémoires de tous les Italiens. Au point que des banderoles ont fleuri au Giuseppe-Meazza et des tee-shirts ont été vendus avec les mots de José Mourinho et son accent italien approximatif : « La Roma va finir la saison avec « zeru tituli », le Milan va finir la saison avec « zeru tituli » et la Juventus va finir la saison avec « zeru tituli ». » Une phrase prononcée en mars 2009, sept mois après l’arrivée de l’entraîneur portugais sur le banc de l’Inter. Et la prédiction du Special One s’est révélée exacte, puisque quelques semaines après, les Nerazzurri sont sacrés champions de Serie A, tandis que la Coupe d’Italie est remportée par la Lazio. La Supercoupe d’Italie, elle, avait été gagnée quelques semaines plus tôt par l’Inter face… à la Roma. Alors, quand 12 ans après cette conférence de presse, les Giallorossi annoncent l’arrivée de José Mourinho sur leur banc pour la saison prochaine, les mots mal orthographiés du Portugais – devenus un mème dans tout l’Italie – ressurgissent sur les réseaux sociaux.
La quête d’un titre
Ce mème, les supporters de la Roma commencent à le connaître par cœur, eux qui n’ont plus vu leur club soulever un trophée depuis la Coupe d’Italie remportée en 2008. Soit depuis 12 ans, 11 mois et 10 jours. Et comme chaque saison, les supporters ont cru que cette année était la bonne. Et comme chaque saison, leurs espoirs ont été déçus, à l’image de cette demi-finale aller de Ligue Europa lourdement perdue sur la pelouse de Manchester United (6-2). La Roma jouant sa saison sur cette C3, le club a décidé de se séparer de Paulo Fonseca en juin prochain. Et si tous les journaux italiens évoquaient le nom de Maurizio Sarri, c’est à la surprise générale que le président américain Dan Friedkin a annoncé José Mourinho.
À l’image du bonhomme, l’arrivée de l’ancien coach de Porto dans la capitale italienne divise. Il y a ceux qui estiment que Mourinho a perdu de sa superbe et que sa carrière est désormais derrière lui. Et il y a ceux qui croient encore à l’aura du Portugais, qui a prouvé lors de ses premiers mois à Tottenham – où il a pris les Spurs 14es pour les emmener à la 6e place – que sa première saison se passe toujours bien. Et il aurait même pu remporter un titre si la direction lui avait laissé l’occasion de coacher lors de la finale de la Coupe de la Ligue, finalement perdue contre Manchester City (1-0). Car oui, avant de foutre un bordel, José Mourinho remporte souvent des titres là où il passe. Et surtout, il fait parler de lui. Incapable de renouer avec le succès depuis 2008, souvent placée, mais jamais gagnante, la Roma devient, avec cette signature, de nouveau un club qui va être regardé dans l’Europe entière. Et peut-être même un club qui gagne.
Jouer la C3, le nouveau challenge de José ?
Le choix de la Roma n’est finalement pas si absurde. D’autant plus que derrière le Portugal, l’Italie est le pays où l’image de José Mourinho est la plus belle. Le club de la Louve a alors tenté ce pari fou. Et tant pis si cela oblige à acheter trois jeunes Portugais 30 millions d’euros à Wolverhampton et Benfica. Et tant pis, aussi, si cela oblige à voir un coach faire un sketch à chaque conférence de presse. Après deux ans avec Paulo Fonseca, sa science tactique et son physique de gendre idéal, la Roma avait besoin d’un coup de pied aux fesses et d’installer un régime strict au sein du vestiaire. Et là-dessus, José Mourinho est encore ce qu’il se fait de mieux à court terme, l’écueil à éviter étant de ne pas transformer le contrat en moyen ou long terme.
En revanche, pour José Mourinho, le choix de la Roma paraît bien plus surprenant. Comme l’était d’ailleurs, dans une moindre mesure, celui de rejoindre Tottenham. Comme si le Portugais n’était plus fait pour jouer les premiers rôles et disputer chaque année la Ligue des champions. Comme si son quotidien, désormais, était d’entraîner des clubs qui se battent pour accrocher, au mieux, une qualif en C1. En attendant, José Mourinho n’a qu’une idée en tête : réussir à faire gagner un trophée à la Roma, car les supporters ne veulent plus vivre une nouvelle saison avec « zeru tituli ».
Par Steven Oliveira