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Joris Chotard : « Faire les Jeux olympiques avec Téji, ce serait incroyable »

Propos recueillis par Loïc Bessière, à Montpellier
8 minutes

À 22 ans, Joris Chotard a réalisé une nouvelle saison pleine avec 31 apparitions sur les pelouses de Ligue 1. Sa régularité dans ses performances pourrait lui permettre de quitter son club formateur pour aller voir plus haut. Mais avant ça, il se verrait bien faire quelques parties de pétanque au village olympique avec son coéquipier Téji Savanier.

Joris Chotard : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Faire les Jeux olympiques avec Téji, ce serait incroyable<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Est-ce que la fin de saison de foot signifie le début de la saison de pétanque ? (Rires.) Franchement, il n’y a pas de saison pour y jouer ! Mais c’est vrai que quand on a plus de temps libre, on devient disponible pour y jouer à n’importe quelle heure. J’adore ce sport et je me régale à prendre les boules quand j’ai un peu de temps !

Est-ce que vous y jouez avec vos coéquipiers ? Oui, ça arrive, avec Téji (Savanier), Jo’ (Ferri), Dim’ (Bertaud). Le meilleur ? Ah, c’est Téji ! Il veut nous amener jouer chez lui à la cité Gély, mais certains sont réticents à y aller. (Rires.)

Tu tires ou tu pointes ? Franchement, j’aime bien les deux. Après, je m’adapte en fonction de mon partenaire. Je suis polyvalent, comme sur un terrain.

Pour revenir au foot, tu es devenu le premier joueur né au XXIe siècle à avoir 100 titularisations en Ligue 1, qu’est-ce que cela représente pour toi ? C’est un beau chiffre. Cela représente pas mal de matchs et d’années. Si jeune, ça prouve que je travaille bien au quotidien, que je progresse, que je suis régulier dans mes performances. Ça fait déjà presque cinq ans que je suis là. Je ne pensais pas, mais ça passe très vite une saison ! À part celle-là qui a paru longue, car on a été longtemps en danger et tard dans l’année. On n’a pas été rapidement maintenus comme les saisons précédentes… Mais même si cela a été compliqué cette année, il n’y a eu aucun point de non-retour dans le groupe ou d’énorme embrouille. Aujourd’hui, arriver dans le groupe du MHSC, c’est très facile. Tout le monde te met à l’aise, il n’y a pas de groupe de jeunes ou de moins jeunes.

Pour moi, c’est une satisfaction quand je récupère dix, quinze ballons dans un match ou quand je peux sauver une action de but. À mon goût, c’est moins mis en valeur, mais ça vaut un but !

Comparé à tes débuts dont on parlait, tu as changé de poste, devenant la sentinelle tant recherchée par le club. Prends-tu du plaisir à jouer plus bas sur le terrain ? Quand j’étais petit, je jouais toujours à ce poste, voire plus bas encore. C’est aussi la conséquence de l’évolution des systèmes de jeu. Quand je suis arrivé en pro, on jouait plus à cinq derrière et deux ou trois milieux. Cela nous donnait plus de liberté sachant qu’il y avait davantage de sécurité derrière. Là, à quatre défenseurs, il faut assurer des couvertures et des pertes de balle. Le changement de système fait évoluer ce que l’on me demande. Depuis que je suis tout petit, j’aime défendre, être un peu plus reculé. Pour moi, c’est une satisfaction quand je récupère dix, quinze ballons dans un match ou quand je peux sauver une action de but. À mon goût, c’est moins mis en valeur, mais ça vaut un but !

 

Pourquoi votre association au milieu de terrain avec Téji Savanier et Jordan Ferri est-elle efficace ? Avec les années, on a réussi à créer des automatismes, des affinités. On n’a plus besoin de se parler pour savoir qui va où. On arrive à faire en fonction l’un de l’autre, et chacun sait comment les deux autres se déplacent. On sait que quand Téji descend, un va monter, quand Jo va sur le côté, un prend l’axe. Quand on est adversaire, c’est compliqué de savoir ce que Téji va faire avec le ballon. Mais sur certaines phases de jeu, on arrive à deviner quand il va redescendre chercher le ballon ou partir sur un côté. Quand on est avec lui, c’est plus facile, mais pour le voir à l’entraînement, quand je suis en face de lui, ses déplacements, notamment avec le ballon, sont durs à lire. En dehors des terrains, tous les trois, nous avons une très bonne amitié. On sait que si l’un ou l’autre a besoin et qu’on s’appelle, l’autre répondra forcément.

Parlez-vous de faire les Jeux olympiques ensemble avec Téji Savanier, justement ? Oui car, forcément, cela approche. Il m’a parlé de son expérience, même si ce n’était pas des Jeux normaux avec les restrictions dues au Covid-19, comme Arnaud Nordin et Modibo Sagnan qui les ont disputés la même année. Si on est amené à les faire ensemble, cela serait incroyable ! Aller en sélection avec un coéquipier, un ami, c’est toujours incroyable. Y participer est une chance unique dans sa carrière avec tous les critères de sélection. Faire les JO serait, pour moi, une belle récompense. Et surtout, c’est une chance unique. Entre l’âge requis et les clubs qui refusent souvent que les joueurs y participent, c’est très dur de faire deux olympiades. En plus, là, cela se joue en France, ça donne envie de se donner à fond pour être appelé. Malheureusement, lors du seul rassemblement U23 de la saison, j’étais blessé au mollet. Thierry Henry ne m’a pas encore appelé (entretien réalisé avant Lens-MHSC, NDLR) … J’espère parler avec lui quand la liste sortira.

Qu’est-ce que les Jeux olympiques représentent pour toi ? D’un point de vue extérieur, le football n’y est pas beaucoup mis en avant. Quand on est footballeur, on pense plus à disputer une Coupe du monde ou un trophée continental. Mais n’importe quelle opportunité de représenter la France et de gagner une médaille, c’est incroyable. À titre personnel, j’ai suivi les exploits des plus grands comme Teddy Riner, qui a gagné, un nombre incalculable de médailles. Renaud Lavillenie à la perche a été mémorable aussi.

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Si tu disputes les JO, quel sportif rêves-tu de croiser au village olympique ? Il y en a beaucoup ! Au tennis, s’ils les font, il y a Rafa Nadal, Novak Djokovic. Côté basket, il y a l’équipe des États-Unis, mais aussi beaucoup de joueurs qui évoluent en NBA. Dans tous les coins de rue, il y a un sportif que tu rêves de croiser.

L’été dernier, avec la même génération que celle qui fera les JO, vous avez été éliminés dès les quarts de finale par l’Ukraine lors de l’Euro Espoirs (1-3). Une prestation forcément décevante avec l’équipe alignée (Michael Olise, Rayan Cherki, Lucas Chevalier, Manu Koné…). Pouvez-vous rebondir aux Jeux olympiques ? Oui, c’était une grosse déception de sortir si tôt dans cette compétition, on l’a répété maintes fois. Je pense qu’il y a eu une erreur sur ce match-là. Cela arrive. Malheureusement, c’est tombé sur un match où il n’y a pas de deuxième chance. Après, on sait très bien qu’avec la génération que l’on a, et qui sera renforcée de trois joueurs qui vont descendre des A, ou du moins qui seront plus âgés, cela peut faire une très belle équipe.

Deux de vos anciens partenaires au centre de formation au MHSC, Maxime Estève (Burnley) et Elye Wahi (Lens), pourraient faire partie de cette équipe. Qu’est-ce que cela représenterait pour vous de disputer cette compétition avec eux ? Commencer à Montpellier et finir aux Jeux olympiques avec eux, à Paris, ça serait incroyable ! On a joué ensemble chez les jeunes au MHSC, on est toujours en contact. Si on peut se retrouver dans la même sélection à représenter notre pays, on sera fiers de faire cette olympiade ensemble.

Je voulais être un cadre de Montpellier avant de partir. Je voulais prouver ici avant de partir ailleurs.

Tu as débuté en équipe première avant ces deux joueurs, pourtant, tu es toujours là alors qu’eux sont partis. Malgré des sollicitations l’été et l’hiver dernier, tu es resté à Grammont. Pourquoi ce choix de ne pas bouger de la Paillade ? J’avais l’ambition de partir en m’étant imposé dans cette équipe, en étant un titulaire indiscutable, en ayant une certaine expérience et ce statut de joueur confirmé de Ligue 1 en enchaînant les rencontres. Je n’aime pas ce terme, mais je voulais être un cadre dans le club avant de partir. Je voulais prouver ici avant de partir ailleurs. Et en ce qui concerne cette saison, je ne souhaitais pas partir avant la fin, car je voulais aider le club à se maintenir.

Est-ce que jouer les Jeux olympiques peut faire partie des négociations si jamais tu reçois des offres pour quitter Montpellier ? C’est sûr, car c’est au milieu du mercato… Quand il y a des compétitions internationales comme les JO, et en plus il y a aussi l’Euro, on sait très bien que le marché des transferts déborde sur le début de n’importe quel championnat. Donc, forcément, cette volonté de disputer les Jeux olympiques entrera en compte si je dois partir d’ici.

Les « Eh, eh ! Ohhhhhhh » de Michel Der Zakarian vont-ils te manquer si tu quittes l’Hérault ? Forcément, il y a beaucoup de joueurs et d’habitudes qui changeraient, et cela me ferait bizarre… Avec le coach, ça n’a pas changé depuis le début, chacun sait ce que l’autre attend de lui. Depuis son retour, il m’a beaucoup apporté sur le fait d’essayer de jouer le plus possible vers l’avant. Après, j’exagère, mais partir tout court d’ici, cela me ferait bizarre, car ça fait un peu moins de dix ans que je suis ici. Ma famille habite à 1h30 de route environ. Le jour où je partirai, cela sera compliqué, car je n’ai connu que Montpellier. Ici, je connais tout le monde. Alors, arriver dans un environnement où je ne connais personne… Cela ne sera pas facile, ce sera très particulier. Ce sera compliqué aussi pour mes parents de voir leur fils partir peut-être très, très loin.

Quel championnat te fait rêver ? Quand j’étais petit, je regardais beaucoup la Liga, car c’était l’époque du grand Barça de Guardiola. Cela m’a éduqué à ce championnat, mais je ne regardais pas que l’Espagne. Je me souviens que je fouillais dans tous les pays pour toujours trouver un match à regarder. Je ne suis fermé à aucun championnat !

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Propos recueillis par Loïc Bessière, à Montpellier

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