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Jorge dans sa jungle

Par Pierre Maturana, à Monaco
Jorge dans sa jungle

Jeudi, la crème de la crème des clubs européens était réunie au Forum Grimaldi, à Monaco, pour le tirage au sort de la phase de groupes de la Ligue des champions. Un événement suivi, comme d'habitude, d'un gala dans la Salle des Étoiles. L'occasion d'observer les courbettes, les politesses et les longues embrassades des uns et des autres avec le big boss de la soirée… Ambiance, comme si vous y étiez.

Et soudain, une clameur. Quand Paolo Maldini désigne le groupe A, celui du PSG, pour le Real Madrid, l’audience du Forum Grimaldi de Monaco, où se déroule le tirage au sort de la Ligue des champions, laisse échapper un « ooooooh » sourd, mais tellement parlant : tout le monde attendait ce choc depuis trois ans. Paris contre le Real, Zlatan contre Cristiano Ronaldo. CR7, dont l’avenir l’été prochain pourrait se jouer du côté de Saint-Germain-en-Laye. Image qui ne trompe pas, à la fin d’un événement toujours mené de main de maître par Gianni Infantino, le chauve le plus classe de la planète, et les traductions parfois hasardeuses de Peter Schmeichel et sa comparse Mélanie Winiger, actrice et ancienne Miss Suisse 1996, Nasser, le président parisien, et Jorge Mendes, qui vient de lui vendre Ángel Di María, se laissent aller à une longue accolade. Un câlin, presque. Ponctué d’un souriant : « Give me a call » . Avant le 31 août ? Eux seuls le savent…

Parce qu’il faut bien le dire, ce jeudi, le prince de Monaco, ce n’est pas Albert, qui n’est de toute façon pas là. Ce n’est pas Michel Platini et ses attentions pour tout le monde. Ce n’est pas Éric Abidal, abondamment applaudi lors de son apparition sur la scène à l’heure de mélanger les boules. Ce n’est pas Luis Suárez ni Lionel Messi, nommés pour l’élection du joueur européen de l’année, dont l’arrivée en smoking au Forum a provoqué au bas mot deux fois moins d’euphorie dans la foule massée à l’entrée de l’établissement que celle de Cristiano Ronaldo et son costume rayé de mafieux des années 70. Ce n’est pas l’embonpoint de Zubizarreta ou la petite voix aiguë d’Andrès Iniesta. Le prince de Monaco, ce n’est pas non plus Jean-Michel Aulas, dans son petit chino beige, accompagné de son adjudant Bernard Lacombe. Ç’aurait pu être une princesse : Amandine Henry, un peu intimidée, un peu maladroite, assez touchante, ou Célia Šašić, l’Allemande de Francfort, qui arrête sa carrière sur un titre de meilleure joueuse européenne à 11 voix sur 18, mais non.

Ce n’est pas non plus Edwin van der Sar qui prend volontiers quelques selfies à droite à gauche. Ce n’est pas ce beau mec de Maldini ou ce bel homme de Javier Zanetti. Ce n’est pas la mèche rebelle de Philippe Bruet ni la barbe finement négligée de Darren Tullet. Ce n’est pas Nuno Gomes, ses longs cheveux gominés, sa tête de bébé et ses clopes. Ce n’est pas non plus le chef cuisinier, responsable de ce buffet fastueux – ce poisson, putain… –, ni le mec en charge du feu d’artifice tiré sur la baie et que l’on peut admirer via l’immense toit ouvrant de la Salle des Étoiles. Et c’est encore moins Vadym Vasyliev, le vice-président de l’ASM. Non, il n’y a qu’un prince dans la place jeudi soir : Jorge Mendes, bronzage impeccable, costard au poil, accompagné de sa femme. L’agent le plus influent de la planète est la véritable attraction de cet opus 2015-2016. La saison dernière, il était déjà à Monaco, mais s’était fait plutôt discret, planqué derrière des lunettes de soleil. Ce jeudi, il est chez lui, sur son terrain de chasse, dans une jungle dont il connaît tous les animaux, des plus dociles aux plus féroces. Il est en territoire conquis, mais il a encore faim de conquêtes. « C’est tellement plus simple, plus carré, de bosser avec lui… Il sait ce qu’il veut, ce qu’il faut dire à ses joueurs. Ça change des agents français qui se laissent trop influencer par les médias, par tel ou tel article qui relaye n’importe quelle rumeur » , confie un habitué du personnage.

Qu’importe la lourde défaite de son poulain, Ballon d’or en titre, qui ne récolte que deux voix face à Messi et l’Uruguayen du Barça dans la course à la statuette argentée de l’UEFA Best Player in Europe. Tout le monde veut serrer la main du boss, échanger un mot avec lui. Ça tombe bien, il a un mot, au minimum un clin d’œil, pour tout le monde, Jorge. Il peut aussi se permettre de couper des conversations – avec Aulas, Vasyliev, à qui il a refourgué entre autres Cavaleiro et Coentrão, ou Platini venus le saluer, par exemple – pour s’éloigner et répondre à son téléphone. Enfin, à SES téléphones qui semblent vissés à sa main, comme son kit mains libres qu’il ne quitte pas de l’après-midi ni de la soirée. Sympa pour madame… Ou alors, si ça se trouve, il bluffe son monde depuis le début de la journée et s’écoute du Tony Carreira en solo dans ses écouteurs. Ce qui serait toujours mieux que les reprises approximatives jouées par le groupe invité au dîner de gala chaque année…

À lire, le SO FOOT #122 sorti en décembre 2014 : Comment Jorge Mendes est devenu l’homme le plus puissant du foot mondial.

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