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Jorge Campos, la Ferrari et la création de la MLS

Par Gabriel Cnudde
4 minutes
Jorge Campos, la Ferrari et la création de la MLS

Si aujourd'hui la Major League Soccer attire de plus en plus de joueurs et intéresse de plus en plus de spectateurs, beaucoup ignorent l'histoire rocambolesque qui entoure sa création, en 1996. Sans une Ferrari, la Ligue n'aurait sans doute jamais eu la même histoire.

Après le déclin progressif et la disparition de la North American Soccer League (NASL, ndlr), ouverte de 1968 à 1984, les Américains perdirent peu à peu leur maigre intérêt pour le soccer. En quelques années seulement, beaucoup pensèrent que le ballon rond était mort et enterré outre-Atlantique, preuve que le football, le vrai, était le seul qui devait être pratiqué dans les cinquante États. Or, en 1988, lorsque la FIFA confie aux États-Unis le soin d’accueillir la Coupe du monde 1994, ces derniers promettent en échange d’instaurer chez eux une nouvelle ligue professionnelle de football. En 1993, le projet MLS est sélectionné parmi d’autres projets et deviendra la ligue promise à la FIFA. Après plusieurs années d’un long processus, la Major League Soccer est officiellement créée en février 1995 avec un objectif simple : faire au moins aussi bien que la NASL, qui avait tout de même vu jouer des légendes comme Pelé, Eusébio, Best, Cruijff ou encore Masnik, Chinaglia ou Müller. Alors, quand la MLS voit le jour, il s’agit d’abord de la rendre attrayante. Et pour se faire, une franchise est prête à tout pour attirer dans ses filets un certain Jorge Campos.

Jorge Campos, trois jobs en une journée

Avec son tout petit mètre soixante-huit, ses 130 sélections en équipe du Mexique et ses maillots de gardien de but hauts en couleur, nul besoin de présenter Jorge Campos, El Brody, Chiqui-Campos ou encore El Chapulin. Lorsqu’il s’engage en 1996 avec le Los Angeles Galaxy, le petit joueur l’ignore sans doute, mais il revêt un statut tout particulier aux yeux du club et de la jeune Ligue. « Il était le seul joueur capable de créer une véritable émulation autour du soccer en Californie du Sud » , explique Judah Friedlander, l’acteur américain, dans son émission MLS Storytime. Mondialement reconnu pour son talent, aussi bien dans ses propres buts que devant les buts adverses, le Mexicain est effectivement à cette époque une formidable vitrine pour la Major League Soccer. Une vitrine que les gens venaient admirer en masse. Peu étaient ceux qui venaient alors voir un match du Galaxy. Les gens venaient avant tout voir un match de Jorge Campos.

Le 16 juin 1996, les États-Unis reçoivent le Mexique du petit gardien au Rose Bowl de Pasadena dans le cadre de la U.S. Cup. Devant plus de 92 000 personnes, les deux sélections offrent un superbe spectacle et se quittent sur un match nul 2-2. Seulement quelques minutes après ce match de gala, Jorge Campos revient sur la pelouse du Rose Bowl pour disputer un match avec son équipe du Los Angeles Galaxy, face au Tampa Bay Mutiny. Mieux, à la fin du match, il quittera même les cages pour prendre place à la pointe de l’attaque du Galaxy, et aider son équipe à gagner la rencontre pendant la séance de tirs au but. Ce jour-là, Jorge Campos dispute donc plus de 270 minutes de football. « Il n’était même pas obligé de jouer avec nous. Il a voulu jouer avec le Galaxy et ça a donné du baume au cœur à toute l’équipe » , déclarait après la rencontre le défenseur Dan Calichman. Car c’est lui que les gens sont venus voir jouer. Aujourd’hui encore, les 92 000 spectateurs constituent un record pour un match de MLS.

Jorge Campos ou une Ferrari

La Ligue se devait donc de chérir un joueur capable d’attirer autant de monde au stade. Et tout est alors fait pour que Jorge Campos se sente bien. Il s’agit dès lors de répondre à toutes ses exigences, même les plus farfelues. « Une des choses que devait faire la Ligue était de répondre à son désir de conduire une Ferrari dans les rues de Los Angeles. C’était Mark Abbott qui était chargé d’aller lui acheter cette Ferrari. Campos était venu la veille et lui avait montré quelle voiture il voulait conduire » , peut-on lire dans le livre de Beau Dure retraçant les débuts de la MLS, Long Range Goals : The Success Story of Major League Soccer. Or, à cette époque, le prix d’une Ferrari correspond plus ou moins à la somme des salaires de tous les autres joueurs de l’effectif à l’année, comme le confie Judah Friedlander. Mais le plus incroyable dans ce transfert, c’est que Jorge Campos, et ce, malgré la Ferrari, refuse d’abandonner sa carrière au Mexique.

« Le petit gardien haut en couleur était très heureux de jouer en MLS, mais il refusait catégoriquement d’abandonner sa carrière au Mexique. À l’époque, le Los Angeles Galaxy devait donc le partager à la fois avec l’équipe nationale mexicaine et avec son club pendant la trêve estivale » , explique Beau Dure dans son ouvrage. Les inconvénients sont nombreux, mais le jeu en vaut la chandelle. En septembre 1996, le Los Angeles Galaxy fait affréter un jet privé spécialement pour que Jorge Campos, qui vient de disputer un match comptant pour les qualifications pour la Coupe du monde contre le Honduras, puisse rentrer à temps pour le dernier match de la saison contre Dallas. Oui, bien avant Beckham, Villa, Kaká ou Dempsey, la MLS se servait déjà de grands noms du football pour faire parler d’elle. Et qu’importe s’il fallait leur payer la dernière Ferrari.

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Par Gabriel Cnudde

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