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Jordan Amavi et l’OM, plus belle la vie ?
La cinquième recrue du mercato marseillais n'est pas la moindre. En mettant la main sur Jordan Amavi pour une opération à dix millions d'euros, l'Olympique de Marseille s'offre l'un des meilleurs potentiels français voire européens au poste d'arrière gauche. Pas aussi clinquant qu'un recrutement de star, mais extrêmement cohérent tant pour le club que pour le joueur.
Au moment de présenter sa nouvelle recrue, Jordan Amavi, le président Jacques-Henri Eyraud a fait péter les statistiques en tous genres : nombre de matchs et buts avec Nice, sélections en espoirs… JHE a même exhumé les stats de la saison passée en Championship : « il a été le deuxième meilleur récupérateur, le troisième meilleur centreur… » Sans oublier une place de cinquième défenseur « en matière de duels gagnés » . De quoi bien insister sur la pertinence d’un recrutement qui était déjà une priorité pour l’OM l’hiver dernier, et donc un premier choix assumé pour l’OM Champions Project. « Un haut potentiel du football français » , comme l’a souligné le président olympien. De là à dire que Patrice Évra n’était qu’une solution transitoire, il n’y a qu’un pas que Rudi Garcia s’est refusé à franchir totalement. Dans les colonnes de L’Équipe, le technicien a plutôt vendu l’arrivée du latéral gauche formé à Nice comme un moyen de « préparer la suite et la succession de Pat la saison prochaine. » Durant sa conférence de presse de présentation, Amavi a d’ailleurs joué le jeu en se plaçant comme le padawan de Tonton Évra plutôt que son prédateur, affirmant qu’il allait « beaucoup apprendre » avec l’international français. Sans manquer de respect à l’ancien capitaine des Bleus, c’est bien l’élève annoncé qui devrait s’inscrire dans la durée du projet marseillais.
L’équipe de France dans le viseur
La raison en est simple : loin de pouvoir jouer dans la catégorie du PSG malgré les effets d’annonce de janvier dernier, l’OM doit cibler malin, plus dans la lignée de l’AS Monaco que des Parisiens. Et dans ce domaine, l’attelage Eyraud/Zubizarreta a décidé de se démarquer par un recrutement prioritaire en France. Si le coup de maître hivernal s’appelait Morgan Sanson, un joueur plus forcément très loin d’un avenir international, Jordan Amavi est clairement la belle opportunité de l’été, après un Valère Germain qui était déjà en soi un joli coup. À 23 ans, une belle saison en Ligue 1 et en Ligue Europa ferait d’Amavi un candidat crédible pour l’équipe de France où, aujourd’hui, seul Benjamin Mendy semble avoir un temps d’avance quand Lucas Digne et Layvin Kurzawa sont en situations fragiles. Sans une rupture des ligaments croisés en pleine saison 2015-2016 – alors qu’il était considéré comme la seule bonne recrue d’Aston Villa en Premier League – le joueur formé à Nice serait peut être même aujourd’hui sous contrat dans un top club du championnat anglais. Et donc inaccessible pour l’OM. À l’heure actuelle, Jordan Amavi représente clairement un pari – annulé au dernier moment par le FC Séville – mais son retour solide en Championship la saison passée indique que l’international espoirs (10 sélections, 1 but) a l’état d’esprit adéquat pour essuyer les coups durs. Or, si le mariage entre Marseille et Amavi fonctionne, les dix millions d’euros investis (prêt à 2 millions d’euros, option automatique d’achat à 8) seront rapidement rentabilisés. « Qui ne rêverait pas de jouer en équipe de France ? » La question a été posée durant sa présentation, Amavi ne s’en est pas caché. L’enjeu de ce transfert dans la cité phocéenne, c’est un avenir international à court ou long terme. Mais pour cela, il faudra d’abord enterrer son mentor annoncé : Patrice Évra.
Par Nicolas Jucha