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Jonathan Torohia : « En popularité, on arrive juste derrière les courses de pirogues »

Propos recueillis par Lhadi Messaouden
Jonathan Torohia : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>En popularité, on arrive juste derrière les courses de pirogues<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Gardien de l'équipe de Tahiti, Jonathan Torohia est devenu vice-champion du monde de beach soccer après la défaite des siens contre le Portugal. Auteur d'une superbe compétition, ponctuée du titre de meilleur gardien, Jonathan revient sur le parcours et l'évolution de la sélection tahitienne. Rencontre avec un Tiki Toa.

Remis de la déception ?

Après la finale, tout le groupe était déçu. En tant que sportif et compétiteur, la défaite est difficile à accepter. Mais ça va mieux aujourd’hui. On ne partait pas favoris de cette finale, mais on savait déjà que notre Mondial était une réussite. Tout au long de la compétition, on a montré un visage séduisant. Malgré la défaite, on s’est dit qu’il ne fallait pas baisser la tête. En face de nous, il y avait une grande équipe et de très bons joueurs. Et il ne nous a pas manqué grand-chose pour l’emporter. C’est la loi du beach. Nous sommes quand même vice-champions du monde, même si on a encore du mal à le réaliser.

Naea Bennett n’a pas participé à la finale pour des raisons religieuses. Comment l’équipe a accueilli cette nouvelle ?

Cette décision, c’était la sienne, mais on était au courant depuis le début du Mondial. Tout comme nous l’étions en 2011 et en 2013 lors des précédentes éditions. On savait que si un match avait lieu un dimanche, il faudrait faire sans Naea. Au sein du groupe, nous respectons ce choix. On a été très déçus par les remarques de certaines personnes à son égard. Les gens oublient que si nous sommes arrivés en finale, c’est en grande partie grâce à lui. Nous sommes tristes et déçus pour lui. Les attaques qu’il a subies lui ont fait du mal et ont aussi touché le groupe. Cela est dû à une minorité de gens qui n’ont pas compris son choix. On ne s’attendait pas à ça, mais on va faire avec, on n’a pas le choix. Nous savons ce que Naea a apporté à la population tahitienne et à notre groupe.

Vous étiez déjà là en 2011 lors du premier Mondial de Tahiti. À l’époque, l’équipe avait été éliminée dès le 1er tour. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

Au début de l’aventure, nous n’étions qu’une bande de copains qui voulait jouer au football. Depuis 2011, on travaille tous les jours à l’entraînement afin de s’améliorer et de prétendre à plus. Le groupe s’est bien appuyé sur les cadres qui ont bien dirigé l’équipe jusqu’à aujourd’hui. De plus, en 2013, il y a eu l’arrivée du coach suisse, Angelo Schirinzi. Ce dernier a changé beaucoup de choses. C’est vraiment lui qui nous a appris à jouer au beach-soccer comme une véritable équipe. En Polynésie, on manque un peu de cet esprit de la gagne. Angelo nous l’a inculqué et ça nous a permis de passer un palier. Si on a pu porter les couleurs de Tahiti avec fierté en finale, c’est grâce à son travail, à celui du staff, de la Fédération et de nos familles. Atteindre ce stade de la compétition était la meilleure manière de les remercier.
Chez nous, le gardien fait presque office de numéro 10. On appelle ça le « style Tahiti »

Votre équipe propose un jeu assez spectaculaire. Comment le décririez-vous ?

Dans le football à onze, le gardien n’a qu’un rôle défensif. Il est le dernier rempart de l’équipe, tout simplement. Au beach, son rôle est davantage offensif, il fait presque office de numéro 10. Du moins, c’est le cas chez nous. On appelle ça « le style Tahiti » . On est presque les seuls à proposer cela. On joue avec le gardien, en l’occurrence moi. J’oriente le jeu et j’apporte le surnombre régulièrement dans le camp adverse. Ensuite, on base notre jeu sur les passes aériennes. On aime conserver le ballon en dehors du sable. Sur ce point, on peut nous comparer au Brésil ou Portugal. Le beach reste un sport acrobatique. Les autres sélections l’ont un peu oublié. Pas nous. Je pense que c’est ce qui nous a permis de venir à bout des meilleures équipes. Quand la Russie, double championne du monde, vient vous demander des conseils sur votre style de jeu, c’est la plus belle des reconnaissances possibles.

Quelle est la place du beach-soccer à Tahiti ?

Depuis 2010 et l’apparition de l’équipe, le beach a pris de l’importance sur l’île. Les gens se sont mis à nous suivre pendant les compétitions et autres tournois. On a apporté beaucoup de joie et on est parvenus à rassembler les Tahitiens derrière nous, notamment avec la quatrième place du Mondial obtenue en 2013 chez nous. En revanche, je ne pense pas que l’on puisse dire que c’est devenu le sport de l’île. Le football reste devant nous, tout comme le Vaha (course de pirogues traditionnelle, ndlr). On arrive juste derrière. On n’est pas très nombreux à le pratiquer, mais de nombreux Tahitiens ont le sport et l’équipe dans le cœur.

Selon Fabrice Marchand, ancien sélectionneur de l’équipe de 2011 à 2013, vous êtes une vraie famille. C’est le cas ?

Fabrice était là au début de l’aventure et il a vu ce groupe devenir la famille qu’elle est aujourd’hui. Les Tiki Toa sont proches les uns des autres. C’est grâce à Naea justement. C’est un homme de famille. Il a mené l’équipe et l’a soudée. On joue tous ensemble depuis des années et il s’est toujours comporté comme un père avec nous. Nos femmes, nos enfants et même nos parents se côtoient. Au départ, nous n’étions qu’une bande de potes. Aujourd’hui, je pense que l’on peut dire que nous sommes devenus des frères. On a tous conservé le même objectif : s’amuser. Que l’on soit sur ou en dehors des terrains, on veut profiter de ce que l’on a. Y a quelques jours, nous étions défaits en finale d’une Coupe du monde. Aujourd’hui, nous sommes tous à Paris et on est allés s’éclater comme des gamins à Disney. C’est notre manière de faire, tout simplement.
Certains joueurs de l’équipe ont été contactés par des clubs européens. Il va falloir trouver un moyen de se libérer avec nos métiers respectifs pour y aller.

Vous n’êtes pas encore retournés à Tahiti ?

Non. Apparemment, les gens de l’île nous préparent une surprise et un accueil exceptionnel. Le Président devrait être là avec des centaines de supporters. Cela va être un grand moment et une fierté supplémentaire.

En parlant de fierté justement, vous avez été élu meilleur gardien du Mondial…

Le Golden Globe, le titre de meilleur gardien… Je ne m’y attendais pas du tout. Surtout au début de la compétition. À partir des quarts de finale, j’ai tout donné à chaque match. Finalement, je remporte ce trophée. C’est juste énorme. En 2011, je l’ai vu passer à côté de moi. Il était à portée, mais je ne l’ai pas reçu. Rebelote en 2013. Désormais, il est chez moi dans sa mallette. C’est incroyable. Je suis satisfait de ce que j’ai fait. Il y a deux mois j’étais encore blessé. J’ai failli louper le Mondial. J’étais triste. On pensait même à me faire venir au Portugal pour que je sois le premier supporter de l’équipe. Mais j’ai redoublé d’efforts afin de récupérer et de retrouver les terrains. J’ai dû faire des sacrifices. Ma famille aussi, mais elle a toujours été derrière moi. Cette récompense est aussi la sienne.

Quelle sera la suite pour l’équipe ?

Pour le moment, je n’en sais rien. On risque d’être demandé sur beaucoup de tournois, notamment celui de Dubaï en fin d’année. Certains joueurs de l’équipe ont été contactés par des clubs européens afin de venir jouer. Il va falloir trouver un moyen de se libérer avec nos métiers respectifs pour y aller. Mais on va continuer notre bout de chemin ensemble. Le prochain objectif est d’aller à la Coupe du monde 2017 au Bahamas dans l’optique de l’emporter. Maintenant, on veut s’amuser et gagner.
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Propos recueillis par Lhadi Messaouden

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