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- Séville-Lille (1-2)
Jonathan Ikonique
Encore convaincant, mais surtout décisif dans le succès arraché par Lille à Sánchez-Pizjuán ce mardi (1-2), Jonathan Ikoné confirme qu'il revient en force après une grosse période de doutes.
Il y a des images qui paraissent tellement lointaines, une fois qu’un match a basculé. Au milieu du premier acte, ce mardi soir sur la pelouse du FC Séville, Jonathan Ikoné emmenait de son pied gauche une balle de contre pour sortir le LOSC de la torpeur : résultat des courses, un ballon topé et une passe écrasée directement envoyée sur la marmule Marcos Acuña, garde du corps du soir. À ce moment-là, aucun Dogue ne paraissait capable de sonner la révolte, et sûrement pas le Titi parisien, qui manquera même une balle de 2-1 face à Bono juste avant la pause. Pourtant, une bonne heure de jeu et un fabuleux retournement de situation (1-2) plus tard, c’est bien lui qui apparaît comme le grand bonhomme de la soirée, salué par l’UEFA avec le titre d’homme du match, le but de la gagne et une deuxième prestation convaincante de rang, après sa démonstration au Parc des Princes vendredi malgré la défaite (2-1) pour définitivement répondre à sa mise sur le banc à Brest le 23 octobre dernier.
Des Bleus au banc
Il y a quatre jours dans la capitale, son bon match n’avait pas été validé au tableau d’affichage, mais le gaucher a ce soir été récompensé de sa grosse activité (quatre tirs enregistrés et cinq dribbles rentrés sur huit tentés, agrémentés de deux tacles). Avec un pion – dont il a été à l’origine avec le décalage pour Zeki Çelik puis à la finition – qui veut dire beaucoup pour le LOSC (premier succès en Ligue des champions depuis 2012, seul but dans le jeu de cette campagne européenne, notamment), mais aussi pour lui. Car tout champion de France en titre qu’il est, Jonathan Ikoné ne traversait pas, ces derniers temps, la période la plus faste de sa carrière, et c’est un euphémisme. Pas toujours titulaire lors de la saison qui a refait de Lille la place forte du football français, le gars de Bondy n’est pas le nom que l’on retiendra en premier de cet incroyable exercice 2020-2021, qu’il aura passé dans l’ombre de Burak Yılmaz, Jonathan Bamba, Jonathan David, voire même Luiz Araújo.
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— L’UEFA ?? (@UEFAcom_fr) November 2, 2021
Après avoir mis un pied en équipe de France A en septembre et octobre 2019 (trois entrées en jeu pour un but face à l’Albanie et une titularisation contre Andorre pour une passe décisive vers Kingsley Coman) et en septembre 2020 (deux bancs), celui qui a fêté ses 23 balais cette année a connu un passage à vide qui a inévitablement freiné sa progression. Mais il semble enfin remonter à la surface, avec également de bonnes prestations à Strasbourg (8e journée) ou face à Marseille (9e journée) il y a un mois après un début de saison raté à l’image de son équipe. En C1, il n’avait plus été titularisé depuis la première journée contre Wolfsburg, sortant du banc en vain à Salzbourg et à l’aller contre Séville. Jocelyn Gourvennec ne devrait pas regretter de lui avoir fait confiance au stade Sánchez-Pizjuán, et a même dû pester en le voyant manger une biscotte à la 79e minute, synonyme d’absence pour la réception cruciale du Red Bull Salzburg dans trois semaines. « On a montré qu’on avait faim », s’est félicité le héros du soir au micro de Canal+. Et certains ont de bonnes raisons de l’avoir.
Par Jérémie Baron