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Jonathan dos Santos, le « frère de » devenu indispensable

Par Thomas Goubin, au Mexique
Jonathan dos Santos, le «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>frère de<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>» devenu indispensable

Meilleur joueur mexicain de la Coupe des confédérations, Jonathan dos Santos a longtemps entretenu une relation tumultueuse avec la sélection. Un passé qui semble désormais révolu pour le milieu de Villarreal.

La nuit a dû être longue pour Jonathan dos Santos. Le 30 mai 2010, le joueur formé à la Masía apprend qu’il sera le dernier joueur non sélectionné pour la Coupe du monde en Afrique du Sud. Javier Aguirre avait retenu 24 joueurs, et la lame tomba sur le cou du jeune Mexicano-Brésilien. À 20 ans, le milieu de terrain avait encore le temps pour apprendre, mais difficile de trouver le sommeil après une telle désillusion. Le choix d’Aguirre, qui lui a préféré El Bofo Bautista, milieu offensif déjà totalement cramé à 31 ans, ne passe pas. Le cadet de Giovani n’est d’ailleurs pas le seul à ne pas comprendre. C’est tout le Mexique du football qui n’en revient pas. Jonathan accuse le coup, son frère avec qui il entretient une relation proche aussi, et son père, Zizinho, tonne, au point d’assurer que son fils ne défendra plus jamais les couleurs d’El Tri. Mexicain de naissance, mais Brésilien par son père, et résidant en Espagne depuis ses 12 ans, Dos Santos pourrait même choisir de virer de bord.

Les dames de compagnie

Une autre nuit a marqué la relation tumultueuse entre Jonathan dos Santos et la sélection. En juin 2011, le frère de Giovani se trouve à Quito, où la sélection U22 se prépare à disputer la Copa América. Désœuvrés, les jeunes hommes font appel à des dames de compagnie, mais constatent après les festivités que du cash et des effets personnels ont disparu. Les petits bleus, plutôt que de faire profil bas, dénoncent le vol. Mis en cause, l’hôtel répond qu’il ne peut assumer aucune responsabilité et dévoile que des personnes non enregistrées ont pénétré dans les chambres des internationaux. Le scandale conduit à l’exclusion et à la suspension pour six mois de huit joueurs de la sélection, dont Dos Santos. À cette époque, Jonathan n’est qu’un élément du Barça B appelé exceptionnellement avec l’équipe première. Ses états de service sont trop maigres pour pouvoir revendiquer une place de titulaire avec El Tri, mais il dispose toutefois du CV suffisant pour être appelé en sélection olympique (U23). C’est pourtant devant sa télé qu’il verra son frère, Giovani, remporter l’or, face au Brésil de Neymar. Le Mexique snobe le plus jeune des Dos Santos.

« Quand le ballon arrivait, je ne savais pas quoi faire avec »

Le sort s’acharnerait-il sur Jonathan dos Santos ? « Il est difficile de rencontrer, dans le football, quelqu’un qui a eu davantage de malchance que moi » , assurait l’intéressé, au site de la FIFA, en 2016. Le produit de la Masía évoquait là ses déboires en sélection, mais aussi son parcours au Barça. Arrivé en même temps que Giovani en Catalogne, alors qu’il n’avait que 12 ans, Jonathan s’est longtemps accroché à son rêve de s’imposer au Camp Nou. Plusieurs fois, il ne tiendra ainsi pas compte des approches d’autres clubs de Liga, en espérant que son opportunité arrive, alors que Xavi, Busquets, et Iniesta règnent sur l’entrejeu blaugrana. En 2013, quand Gerardo Martino débarque, et veut imposer un certain renouveau, l’heure du Mexicain semble toutefois venue. El Tata assure qu’il compte sur lui, mais le milieu récupérateur se fait alors les croisés. En 2014, Dos Santos finit par se résigner et signe à Villarreal, pour enfin accumuler des minutes en Liga. À 24 ans, le temps court contre lui. « Ça a été dur, se souvient-il, je revenais tout juste de blessure, et même si j’avais choisi Villarreal car leur style de jeu ressemble à celui du Barça, quand le ballon arrivait, je ne savais pas quoi faire avec. »

Milieu made in la Masía, Jonathan dos Santos excelle à la récupération, comme à la distribution. Techniquement exquis, le Brésilo-Mexicain perd rarement un ballon, oriente le jeu sûrement, et compense son manque de puissance par un sens de l’espace aiguisé pour se projeter vers l’avant. À Villarreal, cinquième du dernier exercice de Liga, le milieu de 27 ans est devenu un titulaire indiscutable. En sélection aussi. Mais là encore, le chemin a été sinueux. Dos Santos a ainsi dû attendre le 9 juillet 2015 pour faire ses débuts officiels en sélection : un match de Gold Cup face à Cuba. Titulaire, il remporte son premier titre avec le Mexique. Enfin à son aise avec El Tri, le natif de Mexico va pourtant voir à nouveau son statut remis en cause quand le sélectionneur, Michel Herrera, est licencié pour avoir agressé un journaliste, au lendemain du sacre en Gold Cup. Alors qu’il enchaîne les matchs avec le sous-marin jaune, Dos Santos va disparaître pendant un an des convocations de l’équipe nationale.

Son frère cire de plus en plus souvent le banc

Successeur d’Herrera, le sélectionneur colombien du Mexique, Juan Carlos Osorio, fait pourtant appel au frère de Giovani dès ses premiers matchs à la tête d’El Tri, en octobre 2015, mais une éclipse inexpliquée va suivre, avant un retour en octobre 2016. Depuis, Jonathan dos Santos n’a plus connu de nouvelle désillusion nationale, alors que son frère, longtemps indiscutable en sélection, cire de plus en plus souvent le banc. Le milieu de Villarreal s’est même imposé comme un indispensable, et sa sûreté balle aux pieds fait un bien fou à un Mexique qui semble trop souvent confondre audace et précipitation, en Russie. Joueur discipliné, Jonathan suit aussi à la lettre les consignes d’Osorio, qui lui demande de mettre à profit ses trois poumons en pressant parfois jusqu’à l’entrée de la surface adverse. En demi-finale de Coupe des confédérations, ce jeudi, face à l’Allemagne, le joueur formé au Barça aura l’occasion de confirmer que son pays ne peut plus se permettre de le snober. Que sa nuit en sélection est bien derrière lui.

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