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John Terry n’a plus le blues

Par Dave Appadoo
6 minutes
John Terry n’a plus le blues

Mis à mal par Villas-Boas, mis au placard par Benítez, le capitaine de Chelsea semblait tout proche de la fin. Puis Mourinho est arrivé. Et Terry s'est retrouvé. Au point d'être peut-être redevenu, à 34 ans, le meilleur défenseur central de Premier League. Ouais, carrément !

La vanne est passée un peu inaperçu : « Je suis comme le bus londonien » . Signée John Terry. Traduisez : oui je vais à deux à l’heure, oui je fais partie du paysage, oui on annonce ma disparition depuis des lustres, mais oui je suis toujours là. Et même plus que jamais. C’est simple, cette saison, John Terry est redevenu tendance. Peut-être même ne l’a-t-il jamais été à ce point, et c’est tout de même assez curieux quand on songe que le capitaine des Blues promène tranquillement ses trente-quatre balais. Ok, ses deux buts coup sur coup à Stoke et face à West Ham en cette fin décembre ont ramené le leader historique en pleine lumière. Et rappelé qu’on avait peut-être fini par l’oublier. En bon VRP de ses protégés, José Mourinho ne s’est pas gêné pour le renvoyer à la face de tous ces satanés observateurs, impardonnables d’avoir enterré son skipper avant l’heure. « Actuellement, si nous sommes en tête du championnat, c’est en grande partie grâce à Terry. Pour moi, il joue tout simplement au même niveau qu’entre 2004 et 2007, quand j’étais là. »

Évidemment, avec le Mou, un compliment est rarement gratuit, et le Portugais aime rappeler sa part dans la réussite de ses joueurs. Et s’il peut tacler un prédécesseur par la même occasion, pourquoi se gêner, surtout s’il s’appelle Rafael Benítez. « Quand je suis revenu l’an dernier, John était dans une période délicate, il ne jouait plus régulièrement. Mais je pense que nos méthodes de travail lui ont fait du bien. C’est important qu’il se sente affûté, en bonne condition. Et je le vois prendre bien soin de lui. Car après, c’est davantage de confiance. » Évidemment, le compliment est très appuyé, peut-être même un poil surjoué. Reste que Mourinho ne se fout pas non plus de la gueule du monde. Car en coulisses, la prolongation de l’ami Terry (en fin de contrat en juin) ne serait qu’une affaire de jours. Et quand on songe que la saison dernière, Frank Lampard, qui ne demandait pas mieux, a été invité à aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte (une bêtise d’ailleurs, soit dit en passant), le geste est significatif de la confiance immense de Mourinho en son défenseur.

De meilleures stats qu’il y a dix ans

Cette foi en son capitaine ne repose pas sur les deux buts, aussi importants soient-ils, face à Stoke et West Ham, qui en font le deuxième défenseur le plus prolifique de l’histoire de la Premier League, derrière l’improbable David Unsworth (36 contre 38). Un classement où, pour info, squatte au cinquième rang un certain William Gallas. Évidemment, l’affaire va bien au-delà des 59e et 60e buts de la carrière de John Terry, toutes compétitions confondues (sans tirer les pénos, qui plus est). Disons-le tout net, le capitaine de Chelsea est redevenu épatant. Oh, pas seulement depuis quelques semaines ou même depuis le début de saison. Non, l’an passé déjà, Terry avait retrouvé ce côté intraitable, dur sur l’adversaire et magnétique sur ses partenaires. Mais tout ça avait été un peu zappé par la saison blanche et finalement assez quelconque pour un club comme Chelsea. Pourtant, les faits sont assez imparables, stats à l’appui.

Le Londonien réussit actuellement 80% de ses tacles contre 75% en 2004, gagne plus de duels qu’il y a dix ans (80% contre 70%) et, plus significatif encore, ne commet que 0,2 faute par match contre quasiment une lors de la première saison de Mourinho à Chelsea. Bien entendu, pas question ici de démontrer que Terry est plus fort que lors du premier mandat londonien du Portugais (JT était un véritable monstre, avec très très peu d’équivalents en Europe), mais les chiffres n’ont pas fait un pli dans l’esprit du Special One au moment de penser sa charnière centrale et d’envoyer David Luiz ravager le milieu et laisser « son » John tenir la baraque derrière avec Gary Cahill. « Il se bonifie avec l’âge, comme tous les très grands joueurs, nous lâche même Tony Cascarino, pourtant connu pour être une des voix les plus vaches d’Albion. Surtout à ce poste de défenseur central où l’expérience, l’intelligence et la gestion sont les meilleurs atouts, et là le temps devient un allié. D’autant que le jeu de John n’a jamais reposé sur la vitesse. Donc en étant bien préparé, il peut jouer encore trois ou quatre saisons à ce niveau, sans problème. »

Oubliées les casseroles

Après, on ne va pas nous la faire non plus. Si Terry est aussi performant, c’est aussi parce que le dispositif de Chelsea le lui permet. On se souvient que l’ancien capitaine de l’Angleterre avait été mis une première fois en danger il y a trois ans quand un autre manager portugais, André Villas-Boas, avait voulu opérer une révolution culturelle à Stamford Bridge en faisant évoluer sa défense à quarante mètres des buts de Čech. Une forme d’assassinat pour le bus John Terry, avant que Di Matteo ne vienne remettre les meubles de la maison bleue à leur place. C’est ensuite Rafa Benítez qui avait mis Terry au placard en estimant qu’il n’était pas assez rapide pour résister aux attaquants modernes. Foutaises ? Non. Mais pas forcément insoluble non plus. Car en lui accolant un Gary Cahill à maturité, en plaçant devant la charnière une doublette du milieu aussi solide qu’intelligente avec Matić et Fàbregas, Mourinho a trouvé la solution pour protéger son leader, ou plus précisément pour le placer dans les meilleures conditions qui soient. Pourquoi ? Parce que ce bon José sait bien ce que le natif de Barking peut lui apporter en termes d’efficacité et de leadership (pas un hasard non plus, le retour de Drogba).

Et puis, il y a ce facteur extra-sportif qui n’a pas échappé au Special One. « J’ai lu qu’un célèbre neurologiste expliquait que la performance passe bien sûr par une préparation et une hygiène irréprochables, mais aussi par le bonheur dans votre vie de tous les jours. » Et pour l’homme de Setúbal, ça ne fait pas un pli : « Jéti » est bien dans ses pompes. Et c’est vrai que l’air de rien, le temps aidant, l’ancien gamin sorti de Senrab n’est plus au cœur de la polémique, lui qui a collectionné les casseroles entre adultère et histoire de racisme, en passant par des filouteries en tout genre, personnelles (la location de sa loge à Wembley ou encore la visite guidée de Stamford sans autorisation facturée une blinde à des touristes) ou familiales (sa mère et sa belle-mère gaulées dans un supermarché en train de chourer des provisions, ou son père chopé pour trafic de drogue). L’ancienne enflure du foot anglais fait même dans la bonne action anglo-saxonne de décembre avec une visite aux patients de l’hôpital du coin. Alors quoi ? On nous l’aurait changé pour de bon ? On a du mal à y croire. Surtout que récemment, le captain blueencourageait les siens à assumer leur statut de favoris, quitte à faire preuve d’une certaine arrogance. Du Terry pur jus. Comme une manière de dire qu’à l’heure où Kompany flanche sévère, où MU galère à trouver une défense stable, où l’on jettera un voile pudique sur celles d’Arsenal et de Liverpool, le boss des arrières centraux en Premier League, c’est de nouveau lui. Et là, ce n’est pas une vanne.

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Par Dave Appadoo

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