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Le monde est Stones
Défenseur central de formation, John Stones a été replacé milieu de terrain par Pep Guardiola il y a un peu plus d'un mois. Un choix payant, puisque l’international anglais, souvent au second plan lors la dernière saison, embrasse le rôle à la perfection.
Invaincu depuis vingt matchs, Manchester City aborde la dernière ligne droite de la saison avec un vent favorable. En ligne de mire, un potentiel triplé Premier League – Cup – Ligue des champions. Pep Guardiola a pourtant choisi d’innover ces derniers mois en délaissant le 4-3-3 qui a fait sa réussite pour un 3-2-4-1 bien moins traditionnel. Un changement de schéma, mais toujours quatre défenseurs de métier : Rúben Dias, Nathan Aké, Manuel Akanji et John Stones. À la différence que ce dernier évolue désormais dans l’entrejeu, aux côtés de Rodri. Une reconversion qui n’est pas étrangère à la dynamique des Skyblues.
Rolling Stones
Pep Guardiola l’avait déjà utilisé dans ce registre à plusieurs reprises en 2018-2019. Beaucoup en sortie de banc, plus rarement comme titulaire (deux fois). Quatre ans ont passé, et Stones a pleinement convaincu son entraîneur de son utilité devant la défense ces dernières semaines. « J’ai beaucoup appris en matière de positionnement, à être altruiste et à savoir quand créer de l’espace pour les autres, expliquait-il sur BT Sport. Ce n’est pas naturel, mais j’apprends tout le temps. » Suffisamment vite pour que Guardiola lui fasse confiance sur la double confrontation face au Bayern en quarts, avec à la clef une passe dé et le trophée d’homme du match aller.
John Stones in the hybrid role ✅#UCL pic.twitter.com/PJMYYnwKMt
— UEFA Champions League (@ChampionsLeague) April 11, 2023
Stones a aussi occupé le rôle contre Liverpool, Southampton, Fulham et West Ham. Bilan ? Cinq victoires et un nul, pour quatorze buts marqués et trois encaissés quand il est sur le terrain. « C’est un nouveau poste pour lui, et il doit être capable de se concentrer en permanence, plus que lorsque vous jouez en tant que défenseur central ou à d’autres postes, estimait Guardiola en conférence de presse. Quand vous voyez le jeu depuis l’arrière, c’est complètement différent de quand vous jouez au milieu et que vous êtes entouré. Certains mouvements et schémas sont un peu plus difficiles, c’est pourquoi j’apprécie beaucoup ce qu’il a fait. »
Plan de relance
Que John Stones soit resté sur le banc samedi contre Leeds traduit toute son importance aux yeux de Pep Guardiola, alors que City s’apprête à relever le défi proposé par le milieu de terrain cinq étoiles du Real Madrid. Le technicien catalan a vu les qualités physiques et techniques de son joueur, très bon relanceur – 94% de passes réussies cette saison, un record chez les Skyblues. Le garçon a du ballon et participe pleinement à la construction. Crucial pour équilibrer le 3-2-4-1 mis en place par son coach, Stones rassure autant qu’il libère, puisque son positionnement permet à İlkay Gündoğan, Kevin De Bruyne & cie de jouer plus haut, plus près du but adverse, dans une zone où ils peuvent réaliser des dégâts considérables.
Stones' midfield masterclass 🤯 pic.twitter.com/MuJr2OVxcE
— Manchester City (@ManCity) April 2, 2023
Contre Liverpool, il a joué 65% de ses passes en une ou deux touches de balle, remplissant parfaitement son rôle de fluidificateur, difficile à contrôler pour l’adversaire. Sur Twitter, Jamie Carragher a justement souligné sa capacité à « dicter le jeu ». Tellement précieuse que Guardiola préfère parfois se passer des qualités de Kyle Walker, qui n’a eu droit qu’à deux minutes de jeu sur l’ensemble des deux matchs face au Bayern. Un retour en grâce pas forcément évident à deviner quelques mois en arrière, quand il était barré par Aymeric Laporte et que Manuel Akanji est venu se mettre dans ses pattes. D’autant que Stones est coutumier des pépins physiques. Encore cette année, son ischio l’a privé de tout le mois de février. Le « Beckenbauer de Barnsley » a cependant su évoluer pour (re)devenir indiscutable. Son nombre de titularisations cette saison dépasse déjà celui de l’exercice précédent – 26 contre 24. Il peut encore pousser son total bien plus loin, et pourquoi pas jusqu’à Istanbul le 10 juin…
Par Quentin Ballue