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Joaquín Larrivey, ce mal-aimé

Par Timothée Lemoine, avec Thomas Goubin // Propos de Joaquín Larrivey tirés de Clarin et El Pais, ceux de La Volpe par TG
6 minutes
Joaquín Larrivey, ce mal-aimé

Seul buteur au match aller au Camp Nou contre le Barça, Joaquín Larrivey a enfin récolté quelques paillettes. Arrivé presque par hasard dans le foot, il est surtout détesté de son club formateur, celui d'Huracán. Retour sur un drôle de parcours.

C’est au départ l’histoire d’un garçon qui n’avait rien à faire dans le football. Ou plutôt, qui avait tout pour ne pas finir footballeur. Dans un pays où on vante souvent le mérite de certains après leur enfance chaotique passée à jongler sur les potreros, ces terrains vagues où on prend des coups, beaucoup, et on joue au foot, aussi, Joaquín Larrivey était ailleurs. Dans les études. Au pays de Perón et Maradona, naître d’un père dentiste et d’une mère professeur vous envoie en effet tout droit vers le rugby ou le polo. Et puis, aussi un peu, vers les études et d’autres perspectives, dites plus « nobles » par certains, que courir sur un rectangle vert pour mettre un ballon dans les filets. Mais c’est parce que le petit Joaquín a du caractère et écoute sa passion qu’il plonge dans le foot après quelques années d’études. Il explique après coup : « En réalité, je n’ai jamais pensé devenir professionnel. J’étais vraiment loin de tout ça. Le foot était juste un divertissement pour moi. C’est seulement à 17 ans, alors que je poursuivais mes études normalement, qu’est arrivée l’opportunité d’intégrer Huracán. J’y suis allé sans penser que ça me mènerait si loin » .

La malédiction d’Huracán

13 ans plus tard, Joaquín est en effet « arrivé » . En novembre dernier, l’attaquant vedette du Celta Vigo trompe tous les pronostics en inscrivant le seul but du match contre le Barça, au Camp Nou (0-1). Mais aucune effusion de joie n’est à chercher du côté d’Huracán, qui a décidé de tirer un trait sur l’animal qu’il a formé. Oui, lors d’un retour temporaire au pays, au Vélez Sársfield, en 2009, après une première expérience ratée en Europe, il a foutu, bien malgré lui, le bordel dans son club formateur. Le Vélez et Huracán se disputent le titre, mais, suite à cette soirée du 5 juillet 2009, la littérature sportive accole à Larrivey les termes de « vol » , de « scandale » . L’arbitre de la rencontre, Gabriel Brazenas, multiplie les erreurs, fait monter la tension, certes, mais Joaquín représente bien pour Huracán la goutte de fernet coca de trop. En touchant le gardien Gaston Monzón, il laisse surtout le champ libre à Maximiliano Moralez, à la 83e, pour le seul but de la rencontre, synonyme de sacre pour le club du Limiers et de perte du titre pour Huracán, avec un certain Javier Pastore sur le terrain ce jour-là.

Si depuis, Larrivey a explosé au Rayo Vallecano de Paco Jémez et confirme maintenant à Vigo avec Eduardo Berizzo, c’est parce qu’ « il est tombé sur des coachs qui lui ont fait confiance » , explique Ricardo La Volpe. Le célèbre moustachu du foot argentin l’a lui-même dirigé quelque temps au CF Atlante. « Je l’ai fait venir, car j’aimais sa capacité à décrocher et sa très bonne utilisation du ballon. C’est un joueur très intelligent tactiquement. Il apporte beaucoup à son équipe. Il est très bien doté physiquement, il est grand, mais il bouge très bien. Ça n’est pas un numéro neuf statique qui attend la balle. C’est un attaquant complet et très polyvalent. » Et puis au Rayo, pour une fois, Larrivey a bénéficié de la continuité dans les choix de l’entraîneur, « qui est essentielle pour prendre confiance » selon La Volpe. Il est vrai que la continuité, Larrivey n’y était plus habitué. Comme tout Sud-Américain qui déboule en Europe très jeune, il avait envie de jouer. Beaucoup, trop peut-être lorsqu’il arrive à Cagliari. Sa découverte du foot européen tourne vite à la déception, avec un entraîneur trop inconstant dans ses choix « qui me critiquait beaucoup quand je jouais mal » et des apparitions qui se raréfient. Niveau confiance dont parle La Volpe, il y a mieux en effet.

La malédiction d’Huracán, épisode 2

Le retour naturel aux études pour un mec qui s’est « trompé de voie » paraît alors évident. Mais le passage à Vélez Sársfield et ce titre aussi épique que polémique vont convaincre l’ancien étudiant de continuer à vivre sa passion à fond. Et puis dans son cas, le destin a décidé de ramener sa fraise, puisque Larrivey inflige donc ce camouflet à Huracán, son club formateur, avec qui il affirme avoir pourtant vécu des « expériences extraordinaires comme la montée en Primera en 2007 » . C’est d’ailleurs pendant ses jeunes années à « El Globo » qu’il hérite du surnom d’ « El Bati » , clin d’œil capillaire à Gabriel Batistuta, avec ces longs cheveux qui lui tombaient sur la nuque. Le grand Argentin avait tout pour être aimé, mais aujourd’hui, chez les Rouge et Blanc, c’est le terme d’hérétique qui lui colle à la peau. Car le destin, déjà bizarre avec lui, a décidé de remettre ça, un soir de 2010. Cette fois prêté à Colon, il est à nouveau au centre d’une polémique dans un match décisif, une fois de plus, contre son club formateur. Un contact, encore, avec le gardien Monzón, et cette fois une expulsion pour ce dernier. « La maldicion para Huracán se llama Larrivey » comme on dit maintenant là-bas ( « la malédiction pour Huracán s’appelle Larrivey » en version française).

Et puis, après cinq clubs en six saisons et trois pays, c’est finalement chez d’autres rojos y blancos que Larrivey a pu réellement s’épanouir. L’arrivée à Vallecas, banlieue pauvre de Madrid, pour lui, l’enfant aisé, est une aubaine pour l’attaquant qui, selon La Volpe « a connu le beau jeu dès Huracán, ce qui aide forcément un numéro neuf à se mettre en évidence » . Il découvre alors quelque chose de différent : « L’ambiance, les supporters et la passion générale. Après une défaite contre Séville, nous sommes allés remercier les supporters qui nous applaudissaient. On a senti qu’ils seraient avec nous jusqu’à la fin. Je serai toujours reconnaissant envers ce club et ce public. Son facteur humain est unique » , explique l’Argentin. Il s’est ainsi parfaitement fondu dans les couleurs et les valeurs du Rayo Vallecano qu’il partage : humilité, travail et solidarité.

Un groupe de rock en fin de carrière

Déjà, au CF Atlante, La Volpe n’a jamais décelé quoi que ce soit chez lui qui rappellerait son statut social différent : « Il vient d’un milieu aisé ? Cela l’a peut-être aidé à se développer physiquement parce qu’il était forcément mieux nourri que la moyenne des joueurs argentins. Mais dans le vestiaire, c’était un joueur comme un autre. C’est vraiment une excellente personne et un grand travailleur. Ce qui lui arrive aujourd’hui est amplement mérité parce qu’il n’a jamais baissé les bras malgré ses débuts difficiles en Europe » . Devenu une idole à Vallecas avec des chants comme « ¡Oh Larrivey!, ¡Oh Larrivey!, todos queremos que marque Larrivey! » , il s’envole vers Vigo l’été dernier. Un choix que respecte, mais regrette un peu Jémez : « C’est un grand bonhomme et un grand professionnel. On aurait aimé le retenir, mais on a respecté son choix, car il nous a tant donné » . Actuellement en Galice, ce passionné de rock qui joue à ses heures perdues de la gratte et envisage de monter un groupe après sa carrière ne voit pas l’avenir en grand et profite juste d’un divertissement qui est devenu son métier. Même si La Volpe lui prédit « un grand club, voire la sélection s’il continue comme ça, car les neuf sont les denrées les plus rares et les plus recherchées aujourd’hui » . À 30 ans, il serait temps.

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