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João Félix et Milan : un mariage de raison
Débarqué cet hiver à l’AC Milan, João Félix espère bien se relancer en Italie, après des dernières années difficiles. Ça tombe bien, l’international portugais est arrivé dans la destination idyllique pour les joueurs de son style, à savoir les fuoriclasse. Et à Milan, en matière de fuoriclasse, on s’y connaît pas mal.

Juillet 2019, João Félix débarque à l’Atlético de Madrid pour 127 patates, devenant alors le troisième transfert le plus cher de l’histoire. Dans le même temps, à 1612 kilomètres de là, le Milan est toujours en reconstruction et dépense 37 millions de moins que le prix du joyau portugais (près de 90 millions d’euros) sur son mercato estival. On dit souvent que dans le football, tout peut aller très vite, dans un sens comme dans l’autre. Cinq ans et demi plus tard, voilà que João Félix arrive à Milan, un club qui renaît (un peu) de ses cendres ces dernières années, avec l’étiquette de talent déchu sur son front.
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— AC Milan (@acmilan) February 4, 2025
Un transfert difficilement envisageable à l’été 2019 tant le Portugais était annoncé comme le nouveau crack de ce sport, alors que les Rossoneri peinaient à arracher une cinquième place de Serie A. Mais voilà que le Golden Boy 2019 a rallié cet hiver la cité lombarde pour relancer une carrière battant de l’aile. « Dans tous les clubs où je suis passé (Benfica, Atlético, Chelsea et Barça, NDLR), les attentes étaient très hautes. Je sais qu’un jour, j’y arriverai. L’AC Milan est un grand club, j’ai envie de gagner des titres ici », lâchait l’intéressé en conférence de presse.
Des débuts encourageants
On ne sait pas encore s’il y arrivera, mais il ne lui a fallu moins d’un quart d’heure pour se présenter de la meilleure des manières aux supporters milanais. Entré à l’heure de jeu face à la Roma en Coppa (3-1), l’international portugais est parvenu à débloquer son compteur moins de 13 minutes après, d’une balle piquée léchée devant Mile Svilar. Un baptême réussi pour le nouveau joyau de Sergio Conceição qui a tout fait pour sa venue au club, comme l’expliquait Zlatan Ibrahimović : « Sergio le voulait et a insisté pour qu’on le signe. Nous en avons discuté avec la direction et puis on a décidé de le signer », explique le désormais conseiller du président. « Il a beaucoup de qualités. Voir une telle action d’un joueur qui vient d’arriver et de qui tout le monde attend beaucoup est très positif », s’est félicité le nouveau Mister de l’AC Milan. Il faut dire que les premières prestations du néo-numéro 79 milanais sont encourageantes. « Épanoui et heureux à Milan » comme lui-même le dit, João Félix monte en puissance au fil des rencontres. Pour combien de temps ? À l’heure actuelle, l’imberbe portugais est seulement prêté pour six mois (sans option d’achat). Mais la direction milanaise a déjà entamé les négociations avec son propriétaire Chelsea pour une prolongation de son prêt ou bien le recruter définitivement.
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Très vite, de l’autre côté des Alpes, les comparaisons avec Ricardo Kaká et Rui Costa, ses deux idoles, ont fusé dans la presse. « C’est un joueur extraordinaire, doté d’un potentiel immense. Il a les qualités pour réussir en Italie, il est doté d’un sens du but et d’une excellente vision de jeu », souligne Rui Costa, qui réfute néanmoins ces comparaisons : « João Félix reste João Félix. On aime souvent dire que c’est mon héritier, mais il a ses qualités à lui. » Convaincu que son compatriote a tout pour réussir à Milan, l’actuel président du Benfica voit juste. En effet, João Félix a ce style de jeu « à l’ancienne ». Un joueur cérébral, fin techniquement et doté d’une bonne vision de jeu, des qualités essentielles pour réussir et s’épanouir en Italie. « J’ai toujours adoré jouer en Italie, les joueurs avec mon profil sont plus à l’aise en Serie A, c’est un jeu plus tactique, même encore aujourd’hui, continue Rui Costa. Les joueurs techniques ont plus l’occasion de briller ici qu’en Angleterre par exemple. Il a une excellente lecture de jeu, c’est important en Italie. » L’Italie, une destination idyllique donc pour l’international portugais, qui plus est dans un club où l’on voue un culte aux joueurs de son style.
Fuoriclasse et Milan, l’amour éternel
Dejan Savićević, Rui Costa, Ricardo Kaká ou encore plus dernièrement Adel Taarabt et Suso. Si les joueurs cités ont laissé une empreinte toute différente dans la cité lombarde, ils ont tous un point commun : être des fuoriclasse. À Milan, plus qu’autre part, ces joueurs « hors catégorie » sont adulés, vénérés, idolâtrés. Des génies dont la technique et la finesse illuminent San Siro et ses quelque 80 000 âmes. Pendant cinq saisons sous le maillot rossonero, Rui Costa a vécu ses meilleures années de futebolista. « On avait une très grosse équipe, mais j’ai surtout senti qu’ici plus que nulle part, on appréciait les joueurs comme moi. Il y avait une connexion entre moi et les supporters, beaucoup me remercient encore et pas que pour les trophées remportés et les victoires, mais surtout pour le joueur que j’étais », se remémore le vainqueur de la Champions 2003.
J’ai surtout senti qu’ici plus que nulle part, on appréciait les joueurs comme moi.
Un joueur comme João Félix correspond à ces critères d’élégance et de finesse, et qui fait déjà frissonner les supporters du Diavolo sur ses prises de balle. En ce qui concerne les comparaisons avec Rui Costa et Kaká, l’intéressé garde les pieds sur terre : « Ce sont des idoles, je ne peux pas me comparer à eux. Mais je suis ambitieux et j’aimerais laisser une empreinte comme eux ici. » À Milan, les fuoriclasse parviennent souvent à s’épanouir et à pratiquer leur meilleur football. Un rêve éveillé qui peut durer plusieurs années comme pour Kaká et Rui Costa, mais aussi seulement quelques mois, à l’instar d’Adel Taarabt. En espérant que pour João Félix, le destin penche pour la première option.
L’AC Milan tombe encorePar Tristan Pubert
Propos de Rui Costa recueillis par TP.