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João Cancelo, à la peine au Bayern
Parti au Bayern Munich dans les dernières heures du mercato hivernal, João Cancelo s'apprête à retrouver Manchester City ce mardi, en quarts de finale allers de Ligue des champions (21h). Jusqu'à présent, son aventure munichoise est pour le moins mitigée.
Il est très précisément 12h21, le 31 janvier 2023, lorsque le Bayern Munich officialise l’arrivée en prêt de João Cancelo en provenance de Manchester City. Un move pour le moins surprenant, dans la mesure où le Portugais est considéré comme l’un des meilleurs latéraux droits au monde. Très vite, des rumeurs commencent à courir. L’intéressé se serait embrouillé avec Pep Guardiola après une discussion houleuse, au point d’en venir aux mains. Ces bruits de couloir ont beau être démentis, reste que l’un des piliers de City a filé à l’anglaise.
Verstärkung von Manchester City: FC Bayern leiht João Cancelo aus! 🔴⚪️
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— FC Bayern München (@FCBayern) January 31, 2023
Un défenseur (trop) offensif
Ce n’est pas pour autant qu’il s’est, d’emblée, installé dans le onze de départ bavarois. Malgré son statut, l’international lusitanien aux 41 sélections peine en effet à s’imposer au sein de sa nouvelle équipe. Alors qu’il est en concurrence au poste de latéral droit avec Benjamin Pavard et Josip Stanišić, Bouna Sarr et Noussair Mazraoui étant blessés, il a souvent été le troisième choix de Julian Nagelsmann et n’a cumulé, au cours du mandat de ce dernier, que cinq titularisations en Bundesliga. On se souvient également que son rôle face au PSG, en huitièmes de finale de C1, a été des plus anecdotiques (sorti à la pause à l’aller, entré en jeu à cinq minutes de la fin au retour). Comment l’expliquer ?
Latéral unanimement reconnu pour son apport offensif, João Cancelo conserve encore des lacunes défensives trop importantes au plus haut niveau pour être un choix numéro 1 durable. D’ailleurs, même Guardiola décidait parfois de se passer de ses services. Au moment de détailler ses décisions tactiques avant la confrontation retour face au Paris Saint-Germain, Nagelsmann, qui avait préféré titulariser le bien moins expérimenté Josip Stanišić, avait argué que « João n’a presque jamais joué à trois – avec le ballon – à Manchester City. Et nous ne jouons actuellement pas à quatre dans la construction du jeu ». La majorité du temps, l’ancien coach du Bayern titularisait ainsi le natif de Barreiro un cran au-dessus de sa défense à trois. Une adaptation tactique qui illustre la difficulté des entraîneurs à composer avec les caractéristiques de João Cancelo, lui qui paraît plutôt adapté à un rôle d’ailier ou de piston et serait en réalité un « faux » latéral.
Un caractère explosif
Autre paramètre à prendre en compte : l’ancien Valencien est doté d’un sacré caractère, susceptible de lui jouer des tours. Même s’il a joué parmi les meilleurs clubs d’Europe, ses aventures se sont rarement terminées dans le calme et la tendresse. Même s’il a explosé aux yeux du monde après son passage à la Juventus, son histoire avec la Vieille Dame est loin d’avoir été un long fleuve tranquille. Idem du côté de Manchester City où après avoir été un joueur clé dans les succès citizens, il a été relégué sur le banc dans la foulée du Mondial 2022. Une situation qui a fortement déplu au Portugais. À peine débarqué au Bayern, il aurait poussé pour le départ de Julian Nagelsmann, toujours à cause de son temps de jeu qui ne le satisfaisait pas.
Le numéro 22 du Bayern a reconnu lui-même auprès des médias du club avoir un caractère particulier : « C’est difficile à expliquer. Je suis très impulsif, sentimental, et c’est très probablement facile de deviner ce que je ressens, car je suis de nature expansive. » Avec l’arrivée de Thomas Tuchel, le néo-Bavarois a toutefois retrouvé quelques couleurs, puisqu’il a été titulaire deux fois en trois matchs et a bénéficié du soutien de son entraîneur en conférence de presse : « J’aime Cancelo, j’aime João. J’ai dû jouer contre lui trop souvent. Il a la plus grande qualité individuelle dans la compréhension du jeu, avec son pied gauche, avec son pied droit, ses passes, sa créativité. C’est exceptionnel. » Des paroles à même de réconforter le bouillant latéral portugais.
Par Léna Bernard