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JO 2024 : une première journée à oublier
Files d’attente immenses et coup d’envoi raté au Parc des Princes, tribunes désertes en province, bazar complet à Saint-Étienne... la première journée des Jeux olympiques, où le football masculin était à l’honneur, n’a pas été une franche réussite. Au contraire.
Les Jeux olympiques de Paris 2024 n’ont pas encore officiellement débuté que l’organisation a déjà été ridiculisée. Pour le coup d’envoi des premières épreuves (football et rugby à sept masculins), la France n’a pas vraiment brillé ce mercredi, et on ne parle même pas du côté sportif. D’abord à 15 heures, au Parc des Princes, où le match Ouzbékistan-Espagne censé lancer ces deux semaines historiques a été entaché par des files d’attente à rallonge, qui ont empêché pas mal de spectateurs d’être assis à leur place lors du début de la partie. Des images qui nous ont renvoyées plus de deux ans en arrière, au Stade de France (qui a aussi connu quelques difficultés pour le rugby), lors de la finale de la Ligue des champions entre le Real Madrid et Liverpool. Un bazar qui s’explique par une désorganisation totale : trop peu d’entrées (deux seulement pour trois blocs entiers), une procédure contrôle d’identité – fouilles – scan du billet – re-fouille qui a fait perdre un temps monstrueux à tout le monde, et un parcours mal fléché, qui a perdu des spectateurs peu habitués à naviguer porte d’Auteuil.
Vide de Nice
En revanche, à Nantes, Bordeaux, Lyon, et Nice, il n’y a eu aucun problème de cette nature. En même temps, l’engouement olympique n’a pas su convaincre en province, en dehors d’un Vélodrome comble pour accueillir les Bleuets. La plupart des stades, même si on était loin d’affiches incroyables, ont été désertés, surtout sur la Côte d’Azur, où les travées de l’Allianz Riviera n’ont pas fait d’ombre aux plages du coin. Sur les 35 000 billets mis en vente, seulement 5 000 avaient été vendus. Et il n’y avait probablement pas plus de 1 000 âmes pour assister à ce Guinée-Nouvelle-Zélande (1-2), qui a eu l’air de se jouer à huis clos. Ou pendant le Covid. Face au fiasco qui se profilait, pourquoi ne pas avoir refilé des entrées gratuites à des associations de la région, et emmener des jeunes au stade ? Avec les images du Tour de France le week-end dernier, on a bien pu constater que la cité niçoise ne s’était pas vidée pendant l’été.
Mais la plus grosse honte de cette première journée, c’est évidemment le match entre le Maroc et l’Argentine, à Saint-Étienne. Si Geoffroy-Guichard a affiché complet, le Chaudron a été le théâtre d’une rencontre abracadabrantesque, débutée avec une bronca monstrueuse lorsque l’hymne de l’Albiceleste a retenti. Avec l’absence de contentieux entre Marocains et Argentins, mais aussi le comportement des fans des Lions de l’Atlas, qui n’ont pas pour habitude de siffler les hymnes lors des grandes compétitions (cf. le Mondial 2022), on se doute que c’est le public local qui a pris cette initiative en réaction au chant raciste entonné par la sélection après la Copa América. Si ce n’était « que » ça à la rigueur… Mais la partie, surtout en seconde période, a été interrompue à plusieurs reprises, pour des intrusions sur le terrain, ce qui a débouché sur un temps additionnel de quinze minutes.
😨 𝐃𝐢𝐬𝐭𝐮𝐫𝐛𝐢𝐨𝐬 tras el Argentina 🆚 Marruecos
🧨 En medio de la celebración de la selección albiceleste, tras lograr el 2-2 en el último suspiro, desde la grada cayó un 𝐩𝐞𝐫𝐭𝐚𝐝𝐨 muy cerca de algunos jugadores#Paris2024 pic.twitter.com/BUpujNcxr9
— Eurosport.es (@Eurosport_ES) July 24, 2024
Ce quart d’heure supplémentaire s’est soldé par une égalisation tardive des Argentins, immédiatement suivie par un envahissement de terrain, des jets de gobelets et de pétard, notamment en direction du banc sud-américain. Tout le monde a été renvoyé aux vestiaires pour des questions de sécurité, ce qui semblait avoir conclu ce match tendu. Mais dans la précipitation, les arbitres n’avaient pas pu vérifier la validité du but de Cristian Medina, finalement annulé pour un hors-jeu. Quasiment deux heures plus tard, les 22 joueurs ont dû revenir sur la pelouse, pour jouer trois minutes devant des tribunes vides, comme à Nice. Un bordel sans nom, ou plutôt « un petit moment de confusion », comme l’a qualifié Amélie Oudéa-Castéra ce jeudi matin sur franceinfo, provoqué par une « difficulté d’arbitrage et une petite intrusion, qui n’aurait pas dû se produire, mais était plutôt bon enfant ». Finalement, on peut juste se réjouir que le Mali-Israël, redouté au niveau sécuritaire, se soit déroulé sans encombre. C’est déjà ça.
Par Léo Tourbe