- JO 2024 (F)
- Quarts
- France-Brésil (0-1)
Les Bleues tombent dans le piège brésilien
Trop imprécises dans tous les secteurs de jeu, les Bleues sont éliminées du tournoi olympique après s'être emmêlées les pinceaux face à des Brésiliennes peu flamboyantes mais déjà plus efficaces (0-1). Un terrible échec pour les Françaises, qui n'atteindront donc pas l'objectif de décrocher une médaille, et qui clôt ainsi le mandat d'Hervé Renard.
France 0-1 Brésil
But : Portilho (82e) pour le Brésil
Les garçons déjà qualifiés en demies, on pouvait logiquement attendre de même ce samedi de leurs homologues féminines, mises au défi du Brésil, amoindri par l’absence de Marta. Favorites sur le papier, les Bleues se sont pris les pieds dans le tapis de ce tournoi olympique, beaucoup trop inefficaces face à la cage, et incapables d’imprimer une révolte après l’ouverture du score tardive de leurs adversaires (0-1). Une véritable désillusion, qui marque dans le même temps la fin de l’ère Hervé Renard, qui a donc disputé là son dernier match à la tête de l’équipe de France. Les Brésiliennes, elles, foncent dans le dernier carré, où elles défieront l’ogre espagnol.
Karchaoui fera des cauchemars
Dans une Beaujoire acquise à la cause des Bleues, les spectateurs ont certainement vite compris qu’il n’y aurait rien de facile ce samedi soir. Car on a vite vu les mêmes maux qui gangrènent les Françaises depuis le début de la compétition revenir sur la table : un manque de maîtrise dans le jeu, une inefficacité chronique en attaque, et des sautes de concentration ici et là. Les Bleues ont pourtant rapidement eu une possibilité en or de toucher du doigt le ticket pour la demi-finale avec un penalty sifflé en leur faveur, obtenu par Delphine Cascarino. Mais Sakina Karchaoui, sans doute perturbée par l’attente interminable laissée par l’arbitre, a tiré beaucoup trop tendrement pour inquiéter Lorena, partie du bon côté et aisément sur la trajectoire (16e). Jusqu’à la pause, les débats ont été relativement équilibrés, même si la bande à Hervé Renard a encore cru à l’ouverture du score avec un coup de casque signé Griedge Mbock qui s’est finalement écrasé sur la transversale brésilienne (40e). Et forcément, quand Marie-Antoinette Katoto et Sandy Baltimore sont plus en difficulté qu’à l’accoutumée, c’est toute la machine française qui s’enraye.
Portilho pour ouvrir le portail français
Le public nantais, qui a entamé quelques Marseillaises malgré le manque de médailles ailleurs en France pendant ce temps (eh oui, Léon Marchand n’a pas terminé premier d’une course, ça arrive), n’a pas pu s’enthousiasmer beaucoup plus que cela après l’entracte, voyant Katoto rater une grosse occasion de la tête, pourtant seule à la retombée d’un très bon centre de Cascarino (59e). Pire : un énorme frisson a traversé l’enceinte quand Gabi Portilho a profité d’une défense française passive pour tenter une frappe bien vicieuse, heureusement un peu trop croisée (64e). Tout poussait à croire à un scénario catastrophe, d’autant que les Brésiliennes ont tout fait pour hacher le jeu, à coup de fautes dans tous les sens et en restant au sol dès que possible. Une recette magique, il faut croire, puisque les éléments sont ensuite allés en faveur de la Seleção, qui a pris les commandes à une dizaine de minutes du terme grâce à Portilho, qui a filé au but seule après s’être joué de l’arrière-garde bleue avant de tromper une Constance Picaud délaissée (0-1, 82e). La gardienne bleue a même failli commettre une boulette irréparable quelques minutes plus tard lorsqu’elle a totalement raté sa relance au pied, permettant à cette diablesse de Portilho de s’offrir un nouveau duel, manqué cette fois, faute au poteau gauche des Bleues (90e). Un petit espoir a regagné les rangs de la Beaujoire lorsque la quatrième arbitre a annoncé seize minutes de temps additionnel. Mais ce quart d’heure supplémentaire n’a rien changé, avec quasiment rien à se mettre sous la dent, si ce n’est une tentative désespérée d’Eugénie Le Sommer (entrée certainement trop tard), et une main brésilienne dans la surface, pas suffisante pour siffler penalty. Et c’est ainsi que les Bleues sortent par la toute petite porte de leurs propres Jeux Olympiques, bien loin de la médaille tant espérée…
France (4-3-3) : Picaud – De Almeida (Dali, 90e), Mbock, Renard, Bacha – Geyoro, Toletti (Le Sommer, 85e), Karchaoui – Cascarino, Katoto, Baltimore (Diani, 69e). Sélectionneur : Hervé Renard.
Brésil (4-4-2) : Lorena – Thais (Leal, 88e), Tarciane, Souza (Tamires, 54e), Yasmim – Jheniffer (Ludmila, 87e), Sampaio (Angelina, 63e), Vitoria, Adriana – Nunes (Kerolin, 63e), Portilho. Sélectionneur : Arthur Elias.
Par Alexandre Lejeune