À quelques heures du match, comment sentez-vous ce Classique ?
Je ne sentais pas le match aller, car même si on a continué à gagner jusqu’à la trêve, on sentait déjà que Marseille était en baisse de forme. En ce moment, la forme revient, c’est rassurant, mais sur le papier, Paris, ils sont plus forts que nous. Et puis les Parisiens vont arriver assez frais mentalement après les matchs internationaux…
La charnière de Marseille n’est pas son point fort…
Nkoulou est absent, ce qui est dommage, car c’est notre seul défenseur central… Après, Bielsa a construit une défense comme il peut. Regarde Fanni, même s’il n’est pas un grand central, il a un vrai mental. C’est là où on voit la force de l’entraîneur marseillais, il arrive à mettre les joueurs dans des dispositions mentales qui font qu’ils se transforment. Idem avec Morel.
Et l’attaque ?
Je vais te dire, si on arrive à mettre la pression avec Payet, la charnière tiendra. Ce qui est beau chez Bielsa, c’est qu’il attaque tout le temps, c’est du vrai foot. Mais ils ont intérêt à attaquer de toute façon.
Comme tous les supporters marseillais, j’imagine que vous misez sur l’inefficacité Cavani ?
J’ai une théorie sur l’attaque parisienne : je pense que Paris est plus fort sans Ibra. Lui, il est hyper charismatique, donc il attire tout le monde. Sauf que ça fonctionne uniquement lorsqu’il marche sur l’eau, mais pas quand il a du mal à dominer. C’est aussi pour ça qu’il foire tout en Ligue des champions d’ailleurs. Pour moi, Ibra déséquilibre l’équipe, et surtout, il sème la merde. Donc je préfère qu’il soit titulaire !
J’étais au Parc quand les minots sont montés à Paris. Plus le match avançait, plus la tête de Patrick Bruel se minait, et plus nous on jubilait !
Les Classiques ont souvent été chauds. Tu as des souvenirs marquants ?
Tu as eu pas mal de matchs pourris… J’ai un peu honte de le dire, mais à l’époque Tapie, c’était moche, mais il y avait une telle intensité que je prenais quand même du plaisir. Ce qui m’a marqué évidemment, c’est le match en 93 avec la réception de Paris au Vél avec la tête plongeante de Boli. À l’époque, on marchait sur l’eau, tu sais qu’ils vont gagner à la fin, mais tu sais aussi que c’est bientôt la fin, avec les débuts de l’affaire OM-VA. Sinon, j’étais aussi au Parc quand les minots sont montés à Paris. J’étais avec un pote tout proche de la corbeille, et plus le match avançait, plus la tête de Patrick Bruel se minait, et plus nous on jubilait (rires) !
Les Marseillais parlent beaucoup de l’ambiance de feu du Vélodrome…
(Il coupe) Il va y avoir une ambiance sublime, les Parisiens n’ont pas l’habitude. Et surtout, ils vont voir la différence entre leurs spectateurs et nos supporters ! Pour moi, vraiment, ce sont les supporters qui font l’âme d’un club. Ils sont dépositaires de son esprit, à l’image de Lens ou Saint-Étienne. À Marseille, le club ressemble à la ville, pour le meilleur et pour le pire d’ailleurs. À Paris, c’est plus artificiel, même si le club est récent. Paris change en fonction des présidents – la période Canal notamment -, alors que Marseille ne change pas fondamentalement. Si, demain, un Saoudien souhaite racheter le club, on sait que le reste ne changera pas.
Chili : une question de Vidal ou de mort